![Pour Abdullah Abdullah, la réconciliation doit être menée par les Afghans Pour Abdullah Abdullah, la réconciliation doit être menée par les Afghans](/data/posts/2022/07/15/1657876335_Pour-Abdullah-Abdullah-la-reconciliation-doit-etre-menee-par-les-Afghans.jpg)
Alors que les représentants de près de 70 pays se sont réunis, jeudi, à Londres pour évoquer l'avenir de l'Afghanistan, l'ex-candidat à la présidentielle afghane réagit aux conclusions de cette conférence depuis Davos.
Ancien ministre des Affaires étrangères et ex-candidat à la présidentielle de 2009, Abdullah Abdullah revient sur le plan de réconciliation avec les Taliban modérés proposé par le président afghan Hamid Karzaï lors de la conférence de Londres, jeudi.
"L'organisation des Taliban n'est pas prête à entrer dans un processus de négociation. La négociation n'est pas une voie à sens unique, donc cette option n'existe pas pour l'instant, déclare Abdullah Abdullah à Raphaël Kahane, l'envoyé spécial de FRANCE 24 à Davos. Le gouvernement doit d'abord tendre la main aux gens qui n'appartiennent pas aux Taliban mais qui rejoignent le mouvement en raison des injustices, de la corruption et de l'absence d’État de droit. Ensuite, bien sûr, la porte doit être ouverte à tous les éléments taliban qui renoncent à la violence, acceptent la Constitution et coupent les ponts avec le terrorisme."
En revanche, selon Abdullah Abdullah, les hauts responsables taliban, tel le mollah Omar, ne doivent pas être inclus dans ce processus de réconciliation. "Ils ont beaucoup de sang sur les mains, ils tuent des Afghans innocents et ne croient pas à la participation à un processus démocratique. Ils veulent renverser l'État et rétablir leur ancien statut d'État musulman en lien avec Al-Qaïda", explique-t-il.
"Plus de 300 000 hommes seront nécessaires pour reconstruire l'État"
Pendant la conférence de Londres, l’existence de négociations entre les Nations unies et certains Taliban a été révélée. "Les faits ne sont pas connus, mais si cela est exact, cela prouve que la réconciliation n'est pas un processus dirigé par les Afghans et qu’il y a déjà une violation des accords de la conférence de Londres, juge Abdullah Abdullah. Seul un processus mené par les Afghans peut mener à des résultats, dans l'intérêt de l'Afghanistan."
Le renforcement des effectifs des forces de sécurité afghanes, à hauteur de 300 000 hommes, a également été évoqué lors de la conférence. "Si la police reste en partie la cause du problème, en raison de la corruption et de la criminalité, alors les chiffres ne veulent pas dire grand chose. Il faudra beaucoup plus que ça pour réussir à construire cet État. En regardant les antécédents du gouvernement, je ne suis pas très optimiste quant à l’avenir du pays", constate Abdullah Abdullah.