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Des combats font toujours rage, samedi 31 août, dans le nord de la Cisjordanie, au quatrième jour d'une vaste opération militaire israélienne contre les groupes armés du territoire palestinien occupé.
Dans la bande de Gaza assiégée et dévastée par près de onze mois de guerre, des vaccins antipolio ont été administrés samedi. Mais ce n'est que dimanche que sera officiellement lancée la campagne vaccinale, à la faveur de "pauses humanitaires" de trois journées chacune, acceptées par Israël, selon l'Organisation mondiale de la Santé.
Les vaccins seront administrés de 6h00 à 14h00 de dimanche à mardi dans le centre de la bande de Gaza, ont précisé les autorités israéliennes. Un premier cas de polio a récemment été confirmé dans Gaza, où cette maladie avait été éradiquée il y a vingt-cinq ans.
Dans le territoire côtier, la Défense civile a recensé samedi 42 morts dans des frappes israéliennes, tandis que dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, l'armée israélienne mène depuis mercredi une opération d'ampleur.
"On a peur, on est terrorisés", lance samedi Faïza Abou Jaafar à Jénine en Cisjordanie, d'où les blindés israéliens se sont retirés pour se redéployer autour du camp de réfugiés de la ville. "On vit des jours noirs", lâche cette mère de famille. Autour d'elle, des portes métalliques pendent au-dessus de morceaux de bitume arrachés.
"L'électricité et l'eau sont totalement coupées dans le camp de réfugiés de Jénine", et "80% des quartiers (de la ville) ne sont plus alimentés en eau", déplore Bachir Matahine, porte-parole de la municipalité cité par l'agence palestinienne Wafa.
Soldat israélien tué
Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, s'est rendu samedi à Jénine et assuré que ses troupes s'attelaient à "démanteler le terrorisme dans les camps de réfugiés".
L'armée a auparavant affirmé avoir "éliminé" dans la nuit de vendredi à samedi deux Palestiniens qui s'apprêtaient à lancer deux attaques à l'explosif près de colonies dans le sud de la Cisjordanie.Le Hamas et le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien, ont salué une "attaque coordonnée".
Au total, au moins 22 Palestiniens, principalement des combattants, ont été tués par l'armée israélienne en Cisjordanie depuis mercredi, selon le ministère palestinien de la Santé. Tous des "terroristes", assure l'armée. D'après l'agence Wafa, un octogénaire figure parmi les personnes tuées.
L'armée israélienne a déclenché cette opération en envoyant des colonnes de blindés appuyés par des aéronefs sur Jénine, Tulkarem, Toubas et leurs camps de réfugiés, bastions de groupes armés actifs contre l'occupation israélienne.
Un soldat israélien a été tué samedi lors de cette opération et un autre "grièvement blessé", a annoncé l'armée.
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, et le Jihad islamique ont annoncé qu'au moins 14 des personnes tuées combattaient dans les rangs de leurs branches armées.
Depuis vendredi, les soldats israéliens ne quadrillent plus Jénine mais uniquement son camp de réfugiés, après s'être retirés de Toubas et de Tulkarem.
Cette opération, qualifiée "d'antiterroriste" par l'armée, a suscité inquiétudes et protestations de la communauté internationale.
Les incursions israéliennes sont quotidiennes en Cisjordanie occupée, théâtre de violences meurtrières qui ont flambé depuis le début de la guerre à Gaza, mais atteignent rarement une telle ampleur.
Un hôpital visé
Dans la bande de Gaza, séparée de la Cisjordanie, neuf adultes d'une même famille ont péri dans une frappe israélienne samedi sur une maison du camp de réfugiés de Nousseirat (centre), a déclaré à l'AFP Marwan Abou Nassar, médecin à l'hôpital al-Awda.
La nuit précédente, une frappe israélienne a visé le camp de réfugiés de Jabaliya (nord), selon la Défense civile. A la lueur des torches ou des téléphones portables, les secouristes recherchaient d'éventuels disparus dans les décombres enveloppés de nuages de poussière, selon des images de l'AFPTV.
A Gaza-ville (nord), le ministère de la Santé du gouvernement Hamas a annoncé "des morts et des blessés parmi les patients et leurs proches" après que "le complexe de l'hôpital al-Ahly a été visé samedi soir". Il s'agit d'un "bombardement israélien sur un terrain proche" de l'hôpital, selon une source hospitalière.
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À Khan Younès (sud), le Croissant-Rouge palestinien a signalé cinq morts suite au bombardement d'une maison.
La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.199 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.
Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 103 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l'armée.
Israël a juré de détruire le Hamas, mouvement qu'il qualifie de terroriste, à l'instar des États-Unis et de l'Union européenne.
Ses représailles à l'attaque du 7 octobre ont fait au moins 40 691 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et déplacé la plupart des 2,4 millions d'habitants. Selon l'ONU, la majorité des morts sont des femmes et des mineurs.
Depuis le début de la guerre à Gaza, les échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah pro-iranien sont quasi quotidiens à la frontière israélo-libanaise.
Samedi, le mouvement libanais allié du Hamas a affirmé avoir lancé des "drones chargés d'explosifs" sur la caserne israélienne de Beit Hillel, "en réponse aux attaques de l'ennemi" sur le sud du Liban.
Selon l'armée israélienne, "une cible aérienne a été identifiée, traversant le Liban et tombant dans la région de Beit Hillel. Aucun dégât ni blessé n'a été signalé".
Peu après, l'armée a dit avoir "frappé la structure à partir de laquelle" opéraient les combattants.
Avec AFP