"Yes she can!' (Oui, elle le peut !). Avec ces trois petits mots, inspirés de son slogan culte, Barack Obama a adoubé Kamala Harris, mardi 20 août, au deuxième soir de la convention du Parti démocrate. L'ancien président américain, dans son fief de Chicago, a donné un vibrant discours devant un public aussi ému qu'enflammé. L'Amérique est "prête pour la présidente Kamala Harris", a-t-il lancé. "Et Kamala Harris est prête pour le job. C'est une personne qui a passé sa vie entière à se battre pour les gens qui ont besoin d'être entendus", a déclaré le démocrate après une longue tirade visant le candidat républicain Donald Trump.
"Amérique, l'espoir est de retour", avant lancé avant lui sa femme Michelle Obama, toujours aussi populaire auprès de la gauche américaine. Elle a décrit Kamala Harris comme "l'une des personnes les plus qualifiées" à se présenter à la présidentielle. "Ma Kamala Harris est plus que prête pour ce moment", a lancé l'éloquente ancienne Première dame, dont les propos ont plusieurs fois suscité de véritables rugissements dans la sale survoltée.
Comme lorsqu'elle a lancé cette pique au candidat républicain : "Qui va dire à Donald Trump que le poste qu'il convoite actuellement pourrait être l'un de ces 'emplois noirs' ?" (Le milliardaire critique souvent la discrimination positive, NDLR).
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Accepter Gérer mes choixMichelle Obama a encore vanté "le pouvoir contagieux de l'espoir" et salué le rire tonitruant de la démocrate, dont Donald Trump se moque constamment.
"J'aime ce rire", avait aussi dit auparavant le mari de Kamala Harris, Doug Emhoff, dressant un portrait plus personnel de la vice-présidente. Objectif, dans cette campagne qui va si vite : la rendre plus familière aux yeux des électeurs. "Amérique, dans cette élection, tu dois décider à qui faire confiance pour l'avenir de tes familles. J'ai fait confiance à Kamala pour l'avenir de notre famille. C'est la meilleure décision que j'ai jamais prise", a-t-il lancé. Le souriant avocat, très impliqué dans la campagne, et la vice-présidente ont une famille recomposée, avec deux enfants qu'il a eus d'une précédente union.
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Accepter Gérer mes choixAvant ces discours très attendus, les démocrates ont, lors d'un vote symbolique, sacré Kamala Harris comme la candidate de leur parti. Cette investiture avait déjà été formalisée lors d'un vote en ligne.
La principale intéressée, faisant un pied de nez à son adversaire Donald Trump, les a remerciés depuis Milwaukee (Wisconsin), où elle faisait salle comble au même moment, dans l'enceinte où le parti républicain a investi l'ancien président. Elle a promis un "avenir de liberté, de possibilités, d'optimisme et de foi".
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Accepter Gérer mes choixUn à un, sur fond de musique assourdissante et de clameurs, les représentants de chaque État américain ont pris la parole pour désigner Kamala Harris comme leur nouvelle candidate pour le scrutin présidentiel du 5 novembre.
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Accepter Gérer mes choixLe gouverneur de Californie Gavin Newsom - l'État de Kamala Harris - a été le dernier à s'exprimer, au son de "California Love", énorme tube de rap. Chaque délégation avait choisi une chanson célébrant son État d'origine. Nombre de représentants arboraient des accessoires colorés ou agitaient des pancartes, donnant à l'ensemble une allure de gigantesque kermesse, animée par un DJ.
"L'enthousiasme est de retour"
À la convention démocrate, l'espoir suscité par Kamala Harris rappelle l'élan ayant précédé l'élection en 2008 de Barack Obama, premier président noir des États-Unis. "Nous étions enthousiastes avec Barack, mais savoir qu’on va le faire une deuxième fois, c’est encore plus enthousiasmant", confie Renell Perry, militante noire de Chicago. "C’est vraiment similaire, il y avait tellement d’enthousiasme quand Obama était candidat, et cet enthousiasme est de retour, c’est merveilleux", abonde Carolyn Culpepper, déléguée afro-américaine de l’Alabama.
Le 44e président des États-Unis (2009-2017) et son épouse Michelle sont encore très populaires chez les démocrates. "D'une certaine manière, ils passent le relais aux prochains dirigeants", s'est réjoui à l'AFP Tomara Hall, une Californienne de 35 ans. Trop jeune pour voter pour Barack Obama en 2008, elle lui a donné sa voix en 2012.
Légère avance
De son côté, l'ancienne porte-parole de Donald Trump à la Maison Blanche, Stephanie Grisham, est venue mettre en garde contre le candidat républicain, qui selon elle n'a "aucune empathie, aucune éthique, aucun respect pour la vérité".
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Accepter Gérer mes choixLe milliardaire de 78 ans, en campagne dans plusieurs États clés cette semaine, a assuré à Howell, dans le Michigan, que "la criminalité était hors de contrôle aux États-Unis", rejetant la faute sur Kamala Harris. Les crimes violents aux États-Unis reculent depuis 2020, année lors de laquelle ils avaient flambé sur fond de pandémie de Covid-19.
Sa rivale démocrate, qui a moins de trois mois pour convaincre les Américains, a attaqué sur le droit à l'avortement, remis en cause depuis une décision en 2022 de la Cour suprême, devenue très conservatrice suite aux nominations faites par Donald Trump. "Nous allons nous assurer qu'il va en subir les conséquences, et cela se passera dans les urnes en novembre", a lancé la candidate de 59 ans à Milwaukee.
Depuis son entrée fracassante en campagne après le retrait choc du président Joe Biden, Kamala Harris a complètement remobilisé le parti démocrate. La majorité des sondages la créditent désormais d'une légère avance sur son rival, mais l'élection s'annonce toujours très serrée.
Avec AFP