![Venezuela : l'opposition manifeste pour contester la victoire de Nicolas Maduro Venezuela : l'opposition manifeste pour contester la victoire de Nicolas Maduro](/data/posts/2024/08/17/1723920182_Venezuela-l-opposition-manifeste-pour-contester-la-victoire-de-Nicolas-Maduro.jpg)
L'opposition vénézuélienne, avec des drapeaux et des procès-verbaux à la main, s'est rendue dans la rue samedi pour revendiquer la "victoire" à la présidentielle de juillet contre le président Nicolas Maduro, qui a été proclamé vainqueur et dont les partisans ont également prévu de défiler.
Des milliers de personnes ont accueilli la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado dans l'est de Caracas, vêtue de son haut blanc habituel et assise à bord d'un camion.
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Accepter Gérer mes choixElle était montée quelques centaines de mètres plus loin sur le véhicule, emmitouflée dans un manteau noir à capuche.
"Liberté" et "Edmundo para todo el mundo" (Edmundo pour tous) a crié la foule à son arrivée. Le candidat de l'opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui n'a pas été vu publiquement depuis le 30 juillet, n'était cependant pas présent dans l'immédiat.
Beaucoup de manifestants brandissent des drapeaux du Venezuela ou des copies des "procès-verbaux" de bureaux de vote, dont l'opposition et une partie de la communauté internationale réclament la publication.
Le Conseil national électoral (CNE) a ratifié début août la victoire de M. Maduro avec 52% des voix, sans fournir le décompte exact ni les procès-verbaux des bureaux de vote, assurant avoir été victime d'un piratage informatique.
L'opposition et de nombreux observateurs mettent en doute la réalité de ce piratage informatique.
Selon l'opposition, qui a rendu publics les documents électoraux obtenus grâce à ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui avait remplacé Maria Corina Machado déclarée inéligible, a remporté 67% des voix.
"Une journée historique"
"Si nous restons silencieux, cela n'a pas de sens. Cela a un sens d'honorer les morts, les vies qui ont été perdues à cause d'un gouvernement criminel qui veut s'enkyster au pouvoir", dit à l'AFP Adriana Calzadilla, 55 ans, enseignante et artiste, portant une casquette sur laquelle des copies de procès-verbaux sont collées. "Ce moment est historique", s'enthousiasme-t-elle.
"Je sors aujourd'hui pour récupérer ce qui m'appartient (...) J'ai très peur, mais cette peur me fait marcher, elle ne me paralyse pas", assure Alejandra, une autre enseignante, âgée de 47 ans, qui préfère rester anonyme.
Un important dispositif sécuritaire a été déployé dans la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"C'est une journée historique (...). Nous devons rester fermes et unis", avait déclaré avant la manifestation Mme Machado sur les réseaux sociaux.
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Accepter Gérer mes choix"Nous avons les votes, nous avons les procès-verbaux, nous avons le soutien de la communauté internationale et nous avons des Vénézuéliens déterminés à se battre pour notre pays", a pour sa part écrit M. Gonzalez Urrutia sur X.
L'annonce de la réélection de M. Maduro pour un troisième mandat a provoqué des manifestations spontanées, qui ont été réprimées brutalement. De source officielle, 25 personnes sont mortes, 192 ont été blessées et 2.400 arrêtées.
L'opposition, qui n'a jusqu'à présent organisé qu'une seule mobilisation, le 3 août, a appelé à de grandes manifestations samedi dans tout le pays mais aussi dans plus de 300 villes à l'étranger.
Le coup d'envoi a été donné à Sydney et à Melbourne en Australie, où des manifestants se sont rassemblés en agitant des drapeaux vénézuéliens. Sur les réseaux sociaux, des photos de rassemblements affluent du monde entier.
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Accepter Gérer mes choixMarche nationale pour la paix
Le pouvoir a, pour sa part, prévu une "grande marche nationale pour la paix" à Caracas dans l'après-midi. Des centaines de motards étaient rassemblés dans l'ouest de la capitale, à Pétare, non loin du lieu de rassemblement de l'opposition.
Des centaines d'autres partisans ont aussi commencé à défiler dans la ville de San Fernando de Apure (sud-ouest), selon des images de la télévision publique.
Une grande partie de la communauté internationale s'est montrée sceptique après l'annonce des résultats officiels par le CNE. L'Union européenne, le Conseil permanent de l'Organisation des Etats américains (OEA) le Brésil et 22 pays ont demandé vendredi dans des déclarations distinctes la publication des "procès-verbaux".
Le président Maduro a une nouvelle fois balayé les critiques de l'étranger: "Nous n'acceptons (...) ni l'interventionnisme, ni que quiconque mette ses mains sales dans notre pays bien-aimé". Il a ensuite ironisé: "Nous préparons la délégation d'observateurs électoraux pour les élections du 5 novembre aux Etats-Unis".
Avec AFP