Après un début de tournoi olympique en demi-teinte, le prodige du basket français Victor Wembanyama a brillé lors de la finale olympique face aux Américains. Il n'aura manqué que l'or pour conclure sa première aventure avec les Bleus, battus 98-87 par l'implacable Team USA.

Au milieu d'une armada de stars NBA, entre LeBron James, Stephen Curry et Kevin Durant, c'est pourtant lui, le meilleur rookie de l'année du le championnat américain, qui a été le meilleur marqueur de ce dernier match du tournoi olympique, avec 26 points.

Même s'il a enfoui sa tête dans une serviette à la fin de la rencontre pour masquer ses larmes, le géant de 20 ans seulement regarde déjà vers l'avenir. À l'aube de sa carrière, il sait qu'il a encore de nombreuses années devant lui pour marquer l'histoire du basket français.

Qu'avez-vous ressenti au coup de sifflet final ?

Victor Wembanyama : Ce n'était pas des regrets, mais de la tristesse tout simplement. J'ai compris que le parcours qu'on avait fait et les efforts qu'on a produit n'étaient pas donnés. Ce n'est pas donné d'avoir un groupe comme celui-là, qui peut autant réagir et se remettre en question. C'est tout ce que je retiens de cette campagne : l'amour qu'on reçoit des fans, l'amour qu'on a pour les Jeux, l'amour qu'on a entre nous, entre coéquipiers, pour le staff. Mais quand je vois cette médaille, je me dis qu'on aurait pu mieux aider la France au classement des médailles.

Vous avez semblé très ému à la fin du match. Comment arrivez-vous à gérer toute l'ambiance des Jeux olympiques et à vivre le moment ?

Cela a été une expérience incroyable. L'hymne national est l'un de mes moments préférés. Je n'ai que 20 ans et je ne sais pas si cela se reproduira de nouveau. Cela me donne envie de pleurer. Je réalise ma chance.

Est-ce que vous avez oublié la défaite au moment de recevoir la médaille autour du cou ?

J'y pense moins. C'est quand même une médaille olympique. On ne sait pas quand cela se reproduira. J'essaye de réaliser que ce sont les JO. J'ai beaucoup de rattrapage à faire sur les différentes disciplines. Je vais absorber tout cela, on a été un peu à l'écart. Et je serai comme un gamin quand on sera à la cérémonie de clôture et qu'on sera un peu plus au contact des Jeux.

Vous avez joué votre meilleur basket lors de cette finale. Est-ce que ce sont les stars de la NBA qui font ressortir le meilleur de vous?

Les finales le font. J'essaye toujours d'aider mon équipe du mieux que je peux et de faire des sacrifices. Ce soir, c'était par l'attaque. Sur les précédents matches, la défense était trop focalisée sur moi. Ce sont mes coéquipiers qui ont fait un travail incroyable : Isaïa [Cordinier], Guerschon [Yabusele], Mathias [Lessort].

La France a gagné quatre médailles d'argent. Qu'est ce qu'il faut pour aller chercher l'or ?

Il faut apprendre, grandir, faire confiance à la nouvelle génération, comme on a fait confiance à l'expérience. On a des diamants qui sortent de notre pays. On a toutes nos chances. Si ce n'est pas cette année, ce sera la prochaine fois.