Les hommages se multiplient sur les réseaux sociaux : Olinger Montaño, dit "Oli", était à la fois chanteur, barbier et fils de tout un quartier. Le jeune homme de 23 ans a été tué le 29 juillet lors d'une manifestation dans son quartier d'El Valle, situé au sud de Caracas, la capitale vénézuélienne, au lendemain de la réélection contestée de Nicolás Maduro.
Son ami de toujours et compagnon de musique, Nakee (nom de scène), émigré en Colombie, n’a "pas les mots" pour parler de la tragédie. "On avait des tonnes de projets musicaux, les musiques qui ont eu du succès dans notre quartier, celles que tout le monde connaissait, c’est avec lui que je les avais faites", confie-t-il à notre rédaction.
Une vidéo où Olinger Montaño se filme, avec le bas du visage couvert, est considérée comme la dernière du jeune homme.
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Accepter Gérer mes choixSous une photo prise lors de la manifestation et envoyée à ses amis, il demande à ce qu’on le rejoigne : "Ne nous laissez pas nous battre seuls, mieux vaut mourir dans la bataille que mourir dans la misère."
"David", un proche qui a souhaité rester anonyme, également contacté par notre rédaction, l'a croisé plusieurs fois lors de la manifestation. "Je voulais le tirer de là, lui dire de rentrer", regrette-il.
Dans la soirée du 29 juillet, une vidéo partagée par un média numérique d’opposition, "Por la calle del medio", montre la police nationale bolivarienne dispersant les manifestants près du centre commercial El Valle, dans le quartier où vivait Olinger Montaño.
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Accepter Gérer mes choixPlus tard, des vidéos montrent le corps d’Olinger Montaño transporté par d’autres manifestants, puis placé sur une moto pour être amené à l'hôpital.
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Accepter Gérer mes choixOnze personnes tuées selon l’ONG vénézuélienne Foro Penal
Selon l'ONG vénézuélienne Foro Penal, spécialisée dans la défense des droits de l’homme et l'assistance juridique, onze personnes ont été tuées dans les manifestations des 29 et 30 juillet qui ont suivi l'annonce par le Conseil national électoral de la victoire de Nicolas Maduro. Depuis, l'institution a annoncé être victime d’un piratage informatique et n’a pas publié les résultats détaillés par bureaux de vote.
Gonzalo Himiob, membre fondateur de Foro Penal, dénonce une intensification de la répression, proportionnelle selon lui à la mobilisation massive qui a suivi les élections.
Outre les forces de l’ordre et l’armée, des groupes de civils armés, liés au gouvernement, appelés "colectivos", ont été vus tirant dans les rues et réprimant les manifestants.
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Accepter Gérer mes choixLe soir de l’élection, le 28 juillet, des vidéos les montraient déjà aux abords de bureaux de vote
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Accepter Gérer mes choixSelon Gonzalo Himiob, des "colectivos" ont même procédé à des arrestations dans le cadre des manifestations :
"Nous avons six cas d’arrestations – on peut plutôt parler d’enlèvements – effectués par des "colectivos". L’une des choses les plus graves qui se passent en ce moment, c'est le fait que les détenus, quelle que soit la région, n'ont pas accès aux avocats qu'ils désignent eux-mêmes. On leur impose un commis d’office et on ne leur permet aucun contact avec leur famille ou des avocats de confiance."
En tout, l’ONG Foro Penal a décompté 711 arrestations qu’ils qualifient d’arbitraires depuis le 28 juillet.
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des blindés transportant les prisonniers.
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Accepter Gérer mes choixMaría Corina Machado, principale figure de l’opposition, a appelé à une nouvelle manifestation le samedi 3 août.