logo

L'aristocrate contre le fils d'immigrés hongrois... Pour la presse anglo-saxonne, l'affaire Clearstream s'est surtout résumée en une guerre d'ego entre deux fortes personnalités que tout oppose.

"La victoire d’un ancien Premier ministre aristocratique contre un petit président indélicat". Voilà, en substance, comment une partie de la presse anglo-saxonne a qualifié la relaxe de Dominique de Villepin dans le procès Clearstream. Une affaire "tellement absurde et tordue", selon la BBC, "qu’aucun éditeur n’aurait l’idée d’en faire un roman". Il n'empêche, aux yeux des médias britanniques, le duel judiciaire auquel se sont livrés Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy ne manque pas de sel.

Pour le "Daily Mail", quotidien populaire de droite, ce scandale d'Etat à la sauce française se résume avant tout en une guerre d'ego entre deux fortes personnalités aux profils diamétralement opposés. L'aristocrate contre le fils d'immigrés hongrois.

Les Belles-lettres et le "bling-bling"

D’un côté, Dominique de Villepin est présenté comme un homme de grande stature, qui a l’avantage de posséder, outre la fibre littéraire, un "de" devant son nom de famille. Pour la "Beeb", l’ancien Premier ministre français est "un diplomate au langage suave, un poète issu d'une grande famille" qui se distingue par "ses cheveux d'argent, son allure aristocratique", son ouvrage sur Napoléon et ses écrits poétiques. Bref, l'ex-locataire de Matignon incarne à la perfection "l'élite politique française qui gouvernait à l’époque de Jaques Chirac".

Face à lui, Nicolas Sarkozy, dont le portrait dressé par la BBC, toujours elle, est beaucoup moins plaisant. Fils d'un aristocrate "mineur" hongrois, le chef de l'exécutif français est davantage connu pour son côté "bling-bling", ses fameuses montres Rolex, son mariage avec la chanteuse et ex-mannequin Carla Bruni et sa propension à qualifier les jeunes délinquants des banlieues de "racailles".

Les personnages sont en place, la mise en scène est prête, pour une pièce qui va désormais se poursuivre uniquement sur le terrain politique, Nicolas Sarkozy ayant décidé de mettre un terme à ce duel judicaire en ne faisant pas appel.