Le Japon a encore fait une razzia dans l'épreuve de street en skateboard. Trois ans après Tokyo, deux Japonaises sont de nouveau montées, dimanche, sur le podium olympique. Des athlètes qui ne sont pas encore majeures dans un pays où ce sport est devenu très tendance.
Sans surprise, ce sont les Japonaises qui ont raflé la mise, dimanche 28 juillet, dans le parc urbain de la place de la Concorde qui accueillait les épreuves féminines de skateboard street. La numéro un mondiale Coco Yoshizava et sa compatriote Liz Akama ont réalisé un doublé dans cette épreuve de skateboard lors des JO Paris 2024, ne laissant que le bronze à la Brésilienne Rayssa Leal.
"Je savais que si je voulais gagner, je devais réaliser les tricks les plus difficiles. Mon but n'était pas de faire seconde ou troisième", a expliqué Coco Yoshizava après sa victoire. Impassible, cette skateuse de 14 ans a réalisé deux runs maitrisés, avant d'enfoncer le clou lors des "best tricks". Grâce à un total de 272,75 points, elle a devancé sa compatriote Liz Akama (265,95), 15 ans, et Rayssa Leal (253,37), 16 ans.
"Les Japonais aiment atteindre leurs rêves"
Il y a trois ans déjà à Tokyo, le Japon avait remporté deux médailles dans cette même épreuve qui consiste en un enchaînement de figures dans une aire reproduisant du mobilier urbain (rampes, escaliers, bancs, etc.) : l'or avec Momiji Nishiya et le bronze avec Funa Nakayama, qui a terminé septième à Paris.
Né dans les rues de Californie et rendu célèbre par des stars américaines comme Tony Hawk ou Rodney Mullen, le skateboard est devenu un phénomène au Japon. "Avant les Jeux de Tokyo, il avait une mauvaise image, mais après cela a changé", estime la vice-championne olympique Liz Akama. Pour elle, ce succès s'explique aussi par l'incroyable abnégation des athlètes de son pays : "Les Japonais sont très sérieux et travaillent beaucoup. Ils aiment atteindre leurs rêves".
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Accepter Gérer mes choixUne incroyable jeunesse
Ce sport se caractérise aussi par l'incroyable jeunesse de ces pratiquants. En 2021, dans la capitale japonaise, Momiji Nishiya avait décroché l'or à seulement 13 ans. Lors de la finale organisée à Paris trois ans plus tard, aucune des skateuses n'était majeure. "Nous y arrivons si jeunes car il y a des aînées qui nous ont ouvert la voie", souligne tout simplement Liz Akama.
À 16 ans, la Brésilienne Rayssa Leal fait déjà figure de vétérans sur le circuit mondial. Médaillée d'argent à Tokyo, elle est de nouveau montée sur le podium aux JO 2024. Pour elle, le skateboard a un côté particulièrement rafraichissant : "Je me sens très reconnaissante parce qu’il n'y a pas autant de jeunes dans d’autres sports qui jouent ce genre de finales".
Dans les gradins, de nombreux spectateurs sont également venus en famille pour admirer ce sport si populaire particulièrement chez les jeunes enfants. Rayssa Leal a aussi pu compter sur le soutien d'une importante communauté de supporters brésiliens qui ont mis l'ambiance en scandant son nom et en brandissant une multitude de drapeaux.
À l'instar du Japon, le skateboard y est devenu une véritable religion, simplement devancée par le football. "Avec toute cette foule, je me sentais à Copacabana", plaisante Rayssa Leal. "C'était vraiment dingue, je n'ai pas les mots pour l'exprimer".
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Accepter Gérer mes choixUn site d'exception sur la place de la Concorde
Dans ce skatepark situé en plein coeur de Paris, sur la place même de la Concorde avec vue sur l'obélisque de Louxor, le Grand Palais et la tour Eiffel, les athlètes ont vécu une journée exceptionnelle. "J’étais trop concentrée sur la compétition de skateboard pour voir ce qu’il se passait autour, mais une fois que j'étais sur le podium, j'ai pu apprécier le cadre", décrit Coco Yoshizava. "C'est vraiment un rêve qui s'est réalisé", ajoute Rayssa Leal.
Dès lundi, cet incroyable site va accueillir la compétition masculine de street en skateboard. Les Japonais sont également appelés à briller chez les hommes grâce à Yuto Horigome, champion olympique en titre, Sora Shirai et Ginwoo Onodera, prodige de 14 ans. À moins que le Français Aurélien Giraud, favori, ne se hisse sur le podium.
Le site de la Concorde offrira ensuite un écrin aux épreuves de BMX Freestyle, de skateboard park, de basketball 3x3 et enfin de breaking en fin de deuxième semaine.