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JO 2024 : accusée de dopage, blessée, l'escrimeuse Ysaora Thibus à Paris contre vents et marées
La vice-championne olympique de Tokyo Ysaora Thibus va bien participer aux Jeux de Paris. La fleurettiste a pourtant bien failli manquer la compétition après des mois passablement mouvementés. La championne du monde a été percutée par un contrôle antidopage anormal en janvier avant d'être innocentée en première instance. Elle a ensuite été fauchée par une blessure pour sa reprise.
JO 2024 : accusée de dopage, blessée, l'escrimeuse Ysaora Thibus à Paris contre vents et marées

Médaillée d'argent par équipe aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, la fleurettiste Ysaora Thibus aurait pu rester à la maison pour ceux de Paris. Le sort s'est en effet acharné sur l'escrimeuse depuis le début de l'année.

"Ce sont mes quatrièmes JO et tout le monde ici sait que je me suis battue pour y être", a-t-elle déclaré à la presse jeudi 24 juillet après des mois de galère.

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En janvier, la vice-championne olympique d'escrime a été suspendue après un contrôle anormal à l'ostarine, un agent anabolisant, lors de l'étape de Paris de la Coupe du monde. L'athlète a contesté sa suspension et expliqué qu'elle aurait été involontairement contaminée par son compagnon, l'escrimeur américain Race Imboden. "Il a pris un produit qui contenait de l'ostarine et qui a contaminé Ysaora. La transmission qui a permis cette contamination s'est faite par les fluides corporels", avait soutenu son avocate, Joëlle Monlouis, en février.

L'ex-escrimeur américain avait "admis prendre en secret du MK-2866 (autre nom de l'ostarine, NDLR) pour développer ses muscles qui n'étaient plus stimulés depuis un an et sa retraite", avait précisé dans une étude le professeur Jean-Claude Alvarez, toxicologue membre de l'équipe de défense de la fleurettiste de 32 ans.

D'abord innocentée en mai par le tribunal disciplinaire de la Fédération internationale d'escrime (FIE), Ysaora Thibus a appris lundi que l'Agence mondiale antidopage (AMA) avait fait appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) et demandé la peine maximale de quatre ans de suspension.

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"On l'a toujours soutenue"

Malgré l'épée de Damoclès qui pèse au-dessus de la tête de l'athlète, l'équipe de France a décidé de la sélectionner pour l'épreuve individuelle dimanche et celle par équipes jeudi prochain. En cas de suspension en deuxième instance, une éventuelle médaille pourrait lui être retirée a posteriori.

Mais cette menace ne l'a pas faite renoncer. "Une fois que j'ai eu cette nouvelle, plusieurs options sont arrivées sur la table et j'ai réfléchi à toutes les options", a-t-elle affirmé.

La championne a pu compter sur le soutien des autres membres de l'équipe de France, qui sont prêtes à prendre le risque. "On a eu cette question, on a directement été d'accord qu'on faisait les Jeux pour les émotions et que même si on nous retirait la médaille, on ne nous retirerait pas les émotions. On l'a toujours soutenue", a justifié sa coéquipière Pauline Ranvier.

Un choix collectif qui a ému Ysaora Thibus. "Ça m'a énormément touchée. Elles le savent, je leur ai dit", a-t-elle livré. "Elles ont pris cette décision unanime sans que je leur demande. Ça va au-delà du sportif, c'est tout ce qu'on a vécu ensemble et ce qu'on veut écrire ensemble dans ces Jeux."

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Une blessure malvenue

Après des mois de polémique, la fleurettiste n'arrive pas non plus aux Jeux olympiques au meilleur de sa forme. La Guadeloupéenne boitillait encore il y a quelques jours, une "lésion ligamentaire" au genou gauche l'ayant fauchée mi-juin dès son deuxième match de poule des Championnats d'Europe, qui marquaient sa reprise après quasiment cinq mois sans compétition, à 40 jours des Jeux olympiques.

"La première véritable séance, le 15 juillet, a été compliquée parce qu'elle avait beaucoup d'appréhension", reconnaissait mardi l'entraîneur du fleuret féminin français, Yann Detienne. "Mais au lendemain, il n'y a eu aucune douleur, le genou n'était pas gonflé, tout était positif." "Ça a été vraiment une progression très cohérente. Elle est de mieux en mieux", a-t-il assuré.

L'escrimeuse, elle, tente de faire abstraction de ce long feuilleton en espérant briller de nouveau aux Jeux olympiques, trois ans après Tokyo, dans l'écrin du Grand Palais : "Je comprends qu'il y ait beaucoup de questions sur tout ce qui entoure ma situation. J'ai envie de me concentrer uniquement sur le sportif parce que c'est pour ça que je me suis entraînée, pour être prête et pouvoir m'exprimer sur la piste." Reste à savoir si cela suffira pour écarter la Polonaise Julia Walczyk-Klimaszyk, dimanche à 10 h 25 en seizièmes de finale.

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Avec AFP et Reuters

JO 2024 : accusée de dopage, blessée, l'escrimeuse Ysaora Thibus à Paris contre vents et marées