![Pendaison de deux opposants ayant participé aux manifestations de juin Pendaison de deux opposants ayant participé aux manifestations de juin](/data/posts/2022/07/15/1657875803_Pendaison-de-deux-opposants-ayant-participe-aux-manifestations-de-juin.jpg)
Ce sont les premières exécutions d'opposants depuis le début de la crise déclenchée par la réélection du président Ahmadinejad. Selon le procureur de Téhéran, neuf autres manifestants condamnés à mort attendent une décision de la cour d'appel.
Les autorités iraniennes ont pendu, jeudi, deux monarchistes accusés d’avoir cherché à renverser la République islamique. Il s’agit des premières exécutions d'opposants depuis la crise politique provoquée par la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, en juin dernier.
"Avec ces pendaisons, Téhéran envoie un message clair de mise en garde aux opposants iraniens", indique à FRANCE 24 Delphine Minoui, la correspondante du "Figaro" au Moyen-Orient. Selon un communiqué officiel, la justice iranienne les a condamnés pour être des ennemis de Dieu ("mohareb").
Arrêtés lors des violentes émeutes qui ont suivi la victoire contestée de Mahmoud Ahmadinejad à l'élection présidentielle, les deux hommes ont été jugés en octobre dernier lors de la série de procès d'opposants et de manifestants organisée après les événements de juin. Selon des chiffres officiels, plus de 4 000 arrestations ont eu lieu pendant et après les mouvements de contestation. Si la plupart des personnes interpellées ont été relâchées, au moins 140 ont déjà été jugés et condamnés, pour la majorité d’entre eux, à des peines de prison.
Exécutions "ignobles"
Le procureur de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, a déclaré à la télévision d'État que les deux condamnés à mort appartenaient au "groupe monarchiste Tondar", l'Assemblée du royaume d'Iran.
"Ces opposants politiques appartenaient à deux organisations basées à l'étranger, ce qui permet aux autorités iraniennes d'étayer la thèse d'un mouvement d'opposition dirigé depuis l'extérieur de l'Iran", explique Delphine Minoui.
Ces pendaisons "ignobles" de deux monarchistes en Iran sont "une nouvelle poussée de la cruauté et de la sauvagerie du régime barbare", dénonce la présidente de la Résistance iranienne, Maryam Radjavi, dans un communiqué adressé au Conseil de l'Europe, à Strasbourg.
L'exécution des deux monarchistes intervient à moins de deux semaines du 31e anniversaire de la Révolution islamique, le 11 février, où "de grandes manifestations politiques sont à nouveau prévues", rappelle Delphine Minoui.