Son tweet a été vu par plus de 4 millions d’internautes. Quelques heures après la tentative d’assassinat de son beau-père, Donald Trump, Lara Trump, la femme d’Eric Trump, a partagé sur X un montage photo du candidat à la présidentielle touché par le Christ. Une manière de sacraliser l’ancien pensionnaire de la Maison Blanche qui a miraculeusement échappé à un tir de sniper dimanche dernier, lors d’un meeting politique à Butler (Pennsylvanie).

Mercredi, lors de l’avant-dernier jour de la Convention républicaine de Milwaukee (Wisconsin), celle qui co-préside le Comité national républicain depuis mars dernier, a rendu un vibrant hommage à son beau-père en prime time : "J'ai vu cet homme traverser l'enfer, entrer et sortir des salles d'audience, être mis en accusation, faire l'objet d'une procédure de destitution, être pris en photo et même faire l'objet d'une tentative d'assassinat. Et pourtant, il n'a jamais reculé."

Trait d’union entre Donald Trump et le parti républicain

À 41 ans, Lara Trump n’était pourtant pas prédestinée à faire de la politique. Née dans une famille conservatrice à Wilmington (Caroline du Nord), elle alterne les petits boulots comme coach personnelle ou serveuse avant d’intégrer une école de cuisine à New-York. Elle rencontre Eric Trump, troisième enfant de Donald Trump, en boîte de nuit en 2008, et se marie avec lui en 2014.

Aujourd’hui mère de deux enfants, Lara Trump est devenue ces derniers mois l’un des principaux atouts de Donald Trump dans la course à la Maison Blanche. D’autant qu’Ivanka Trump, fille aînée de Donald Trump, et son mari Jared, longtemps conseillers du père à la Maison Blanche, se sont depuis retirés de la vie politique. "Elle est charismatique, bruyante, très visible et s’exprime comme Donald Trump. Au cours des six derniers mois, elle n’a pas hésité à répéter à quel point Donald Trump était persécuté par l’institution judiciaire, là où Ivanka Trump n’était pas disposée à le faire", analyse Christopher Featherstone, maître de conférence au département de politique et de relations internationales à l’Université de York. 

Ces derniers mois, c’est elle qui a organisé la convention républicaine à Milwaukee et qui a permis au parti de récolter plus de 280 millions de dollars auprès des électeurs et grands électeurs, selon le Time. En 2019, lors de la première campagne présidentielle de Donald Trump, elle avait déjà été à l’origine de la tournée en bus "Women for Trump", destinée à rallier les électrices en faveur du président en vue de le faire réélire. "Lara Trump est l'une des figures clés qui relient Donald Trump aux rouages du parti républicain. En 2016, il était le candidat républicain mais il avait très peu de pouvoir réel au sein du parti. Aujourd'hui, sa base est plus solidement ancrée dans le parti et a plus d'influence", relève Christopher Featherstone.

Un avenir à la Maison Blanche ?

Dernier succès en date, l’ancienne productrice de l’émission télévisée "Inside Edition", a participé à convaincre Donald Trump d’encourager le vote par correspondance pour le prochain scrutin. Une volteface quand on sait à quel point le milliardaire avait critiqué cette méthode, responsable selon lui de sa défaite en 2020. Le magnat de l’immobilier avait même qualifié le vote par correspondance de "grande arnaque", à l’origine de "fraudes massives", malgré le démenti de son propre ministre de la justice. Selon le Time, c’est lors d’un dîner à Mar-a-Lago, la résidence personnelle de Donald Trump en Floride, que Lara Trump l’a convaincu de changer de stratégie : "Il n'est tout simplement pas judicieux d'attendre le jour du scrutin pour faire voter tous nos concitoyens." Le résultat ne s’est pas fait attendre. Le 20 avril, Donald Trump tweetait : "Le vote par correspondance, le vote anticipé et le vote le jour de l’élection sont tous de bonnes options."

Alors que le candidat républicain vient de triompher à la Convention républicaine, Lara Trump peut-elle se rêver un avenir en politique ? En 2022, elle avait refusé de briguer le siège d’un sénateur démissionnaire de Caroline du Nord, préférant s’occuper de ses deux enfants en bas âge. Deux ans plus tard, elle a gagné la confiance du clan présidentiel. Quitte à convoiter un siège au Congrès ? "Elle a encore besoin de se construire, tempère Christopher Featherstone. Il est plus probable que nous la voyions dans un rôle de conseillère du président, dans la lignée d’Ivanka Trump." Encore faut-il que son beau-père l’emporte dans les urnes en novembre prochain.