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L'ère du Covid-19 est loin d'être terminée, prévient l’OMS en pleine saison estivale
Peut-on parler du Covid-19 au passé ? Il est loin le temps des tests PCR obligatoires et des certificats de vaccination exigés pour passer les frontières. Pourtant, la maladie cause encore la mort d’environ 1 700 personnes par semaine dans le monde. Pour l’OMS, qui alerte sur une couverture vaccinale en baisse, le virus est encore d’actualité.

Après le creux des années Covid, l’industrie du tourisme mondial a retrouvé des couleurs. Pour preuve, cet été, trois Européens sur quatre ont prévu de voyager entre juin et novembre, soit une augmentation de 6 % par rapport à la même période l'an dernier, d’après les chiffres de l'European Travel Commission (ETC), une association représentant diverses organisations touristiques nationales.

Depuis que l’OMS a décrété en mai 2023 la levée du niveau maximal d’alerte mondiale face au Covid-19, la plupart des pays ont mis fin aux limitations de voyage visant à freiner la propagation du virus. Les compagnies aériennes ont, elles aussi, assoupli les restrictions qu'elles appliquaient autrefois, laissant le port du masque à la discrétion de chaque passager.

Mais alors que le monde semble déterminé à tourner la page, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) continue d'appeler les États à ne pas oublier les leçons apprises tout au long de la pandémie. Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a ainsi rappelé jeudi 11 juillet que le Covid-19 tue encore 1 700 personnes par semaine dans le monde. Il a aussi averti du danger du déclin de la couverture vaccinale chez les plus de 60 ans et au sein du personnel de santé en première ligne, deux des groupes les plus à risque.

"L’OMS recommande que les personnes appartenant aux groupes les plus à risque reçoivent un vaccin contre le Covid-19 au cours des douze mois suivant leur dernière dose", a-t-il exhorté.

Seules quelque 4,9 millions de personnes âgées dans 60 pays ont reçu une dose de vaccin au cours du premier trimestre de l'année, ce qui correspond à un taux de prise en charge de 0,42 %, selon un rapport publié par l’OMS en juin. Chez les soignants, le chiffre dégringole à 234 000 personnes dans 40 pays, soit un taux de prise en charge vaccinale de 0,17 %.

Pour Nilufar Ahmed, psychologue et maîtresse de conférences en sciences sociales à l'université de Bristol, cela s’explique par l’efficacité de la première campagne de vaccination. "Elle a connu un tel succès que les gens ont eu l'impression d'être complètement vaccinés", explique-t-elle. Autre raison, les gens oublient le Covid-19 car il ne fait plus la une des journaux, souligne-t-elle.

Le Tour de France affecté

Pourtant, la maladie est récemment revenue sur le devant de la scène, à l’occasion du Tour de France, après la contamination de plusieurs coureurs. Fin juin, à quelques jours de la course mythique, l’Américain Sepp Kuss, lauréat du dernier Tour d’Espagne, et le Britannique Tao Geoghegan Hart, leader de l’équipe Lidl-Trek, ont jeté l’éponge après avoir contracté le virus lors du Critérium du Dauphiné au début du mois. Une course durant laquelle de nombreux coureurs ont présenté des symptômes inquiétants, certains décrivant ressentir "comme une grosse bronchite" avec impossibilité de prendre la route, d’autres se sont dits "au fond du lit".

La direction du Tour de France a donc décidé de rétablir des mesures de protection pour "limiter les risques sanitaires". Le port du masque est désormais obligatoire pour toute personne entrant en contact avec les concurrents ou leurs équipes.

À quelques jours des Jeux de Paris, la question se pose également dans les fédérations sportives et chez les préparateurs. Et alors que des millions de personnes sont attendues à Paris dans les semaines à venir, l’inquiétude pourrait monter.

Comment vont réagir les sportifs de haut niveau qui feront le déplacement à Paris pour les Jeux olympiques ? Porteront-ils a minima un masque dans l’avion ?

Des précautions toujours d'actualité

Une étude publiée en mai suggère que le port du masque sur les vols long-courriers a joué un rôle important dans l'arrêt de la propagation du Covid-19. Sur les vols où le port du masque n'était pas obligatoire, les taux de transmission du Covid-19 ont été multipliés par 25,93. En revanche, aucune transmission n'a été détectée sur les vols où les passagers étaient contraints de porter un masque.

"Le Covid-19 nécessite des précautions exceptionnelles car nous ne connaissons pas encore les effets à long terme, et ce que nous savons, c'est que le virus est associé à un certain nombre de maladies, dont nous ne connaissons pas encore les implications", s’inquiète Nilufar Ahmed. Les messages appelant à se protéger ont "toujours été ressentis comme une contrainte par les gens, qui ont eu l'impression que cela restreignait leur liberté", regrette-t-elle.

Pour sa part, l'OMS recommande toujours aux voyageurs de porter un masque bien ajusté, de se laver les mains régulièrement, de se faire dépister avant de partir s'ils présentent des symptômes, et de rester chez eux s’ils sont malades. Et bien que la vaccination complète ne soit plus une condition préalable à la plupart des voyages internationaux, elle figure toujours en tête de la liste des conseils de voyage de l'organisation onusienne.

Cet article a été adapté de l’anglais. Retrouvez le dans sa version originale ici.