L'armée israélienne a multiplié, mardi 16 juillet, les frappes aériennes sur la bande de Gaza où elle poursuit sans relâche ses opérations contre le Hamas. Les bombardements israéliens – une quarantaine au cours de la journée écoulée –, qui visent selon elle des combattants, des tunnels et d'autres infrastructures militaires du mouvement islamiste palestinien, ont fait au moins 50 morts, selon les services de santé locaux.
À l'aube mardi, quatre corps ont été retirés des décombres d'une maison visée par une frappe à Khan Younès (sud), selon le Croissant-Rouge palestinien. Cinq corps ont été emmenés à l'hôpital Nasser, situé dans la ville, après une "attaque" à Rafah (sud), selon une source médicale de l'établissement.
Une autre frappe aérienne israélienne près d'une zone abritant des familles déplacées dans la rue Attar, à Khan Younès, a tué au moins 17 Palestiniens et blessé 26 autres, ont indiqué les responsables sanitaires.
Dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de Gaza, au moins quatre Palestiniens ont été tués dans des tirs d'obus et des frappes aériennes, ont dit des médecins. Des chars israéliens ont aussi bombardé les quartiers sud de la ville de Gaza en début de journée, selon des habitants, et quatre personnes sont mortes à Sheikh Zayed, un quartier du nord de la ville.
Quelques heures plus tard, une frappe aérienne contre une école gérée par l'ONU et qui abritait des familles de déplacés dans le camp de Nousseirat a fait 16 morts et de nombreux blessés, ont indiqué les autorités sanitaires.
L'armée israélienne a déclaré que ses soldats poursuivaient leurs opérations dans le secteur de Rafah "sur la base de renseignements" et qu'elles y ont tué de nombreux combattants palestiniens au cours des dernières 24 heures.
Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont dit de leur côté avoir tiré des roquettes antichar et des obus de mortier sur les troupes israéliennes dans plusieurs secteurs de l'enclave.
Les pourparlers suspendus
Depuis l'attaque du Hamas qui a fait 1 200 morts dans le sud d'Israël le 7 octobre, 38 713 Palestiniens ont été tués à Gaza, selon le ministère de la Santé de l'enclave. D'après Israël, un tiers des victimes étaient des combattants. L'armée israélienne a perdu pour sa part 326 soldats depuis le début de son offensive.
Les pourparlers en vue d'un cessez-le-feu ont de nouveau été suspendus ce week-end, des sources égyptiennes mettant en cause la mauvaise foi des négociateurs israéliens tandis que le Hamas a pris soin de ne pas apparaître comme celui qui met fin aux discussions après une frappe aérienne qui visait officiellement le chef de sa branche militaire, Mohammed Deif, samedi à Khan Younès, et qui a fait 90 morts et des centaines de blessés, selon les autorités locales.
"Le Hamas veut que la guerre prenne fin, mais pas à n'importe quel prix. Il affirme avoir fait preuve de la flexibilité nécessaire et pousse les médiateurs à obtenir la réciprocité de la part d'Israël", a déclaré un responsable palestinien au fait des discussions.
Selon ce responsable, qui a requis l'anonymat, le Hamas est convaincu que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu veut empêcher qu'un accord soit conclu en ajoutant sans arrêt de nouvelles conditions inacceptables pour les Palestiniens, comme des limites imposées au retour des personnes déplacées dans le nord de Gaza ou le maintien de l'armée israélienne le long de la frontière égyptienne.
Avec AFP et Reuters