logo

Israël continue de bombarder la bande de Gaza mardi, émettant des ordres d'évacuations qui ont contraint des centaines d'habitants à fuir à nouveau plusieurs secteurs du sud du territoire palestinien, déjà dévasté par près de neuf mois de guerre. L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) estime "qu'environ 250 000 personnes ont été touchées par ces ordres".

Alors que les frappes se poursuivent dans la bande de Gaza, mardi 2 juillet, l'armée israélienne a émis de nouveaux ordres d'évacuation, notamment dans le sud du territoire palestinien assiégé. Ces ordres concerneraient "environ 250 000 personnes", selon l'ONU.

"Nous avons vu des gens se déplacer, des familles se déplacer, des gens commencer à faire leurs bagages", a déclaré Louise Wateridge, porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) aux journalistes à Genève par liaison vidéo depuis Gaza. L'Unrwa "estime qu'environ 250 000 personnes ont été touchées par ces ordres", a-t-elle ajouté.

Pendant ce temps, l'armée israélienne dit poursuivre ses opérations à Choujaïya (nord), dans le centre de la bande de Gaza ainsi qu'à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, où elle a émis lundi de nouveaux ordres d'évacuation à la population.

Des images de l'AFP ont montré des familles de déplacés au milieu des ruines de la ville de Khan Younès (sud), fuyant une nouvelle fois à pied ou entassées sur des remorques.

Conditions de vie "désastreuses"

Outre les déplacements massifs, la guerre, déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire exigu où 2,4 millions d'habitants vivent selon l'ONU dans des conditions "désastreuses".

Après avoir lancé une offensive terrestre le 27 octobre dans le nord de la bande de Gaza, l'armée israélienne s'est progressivement dirigée vers le sud, où elle avait lancé le 7 mai une opération terrestre à Rafah, une ville frontalière avec l'Égypte, alors présentée comme l'ultime étape de la guerre, poussant un million de Palestiniens à la fuite, selon l'ONU.

Les nouveaux ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne dans le sud de la bande de Gaza sont intervenus après la revendication lundi de tirs de roquettes vers Israël par le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien. L'armée a dit avoir visé l'origine de ces tirs, dans les environs de Khan Younès.

Les bombardements israéliens se poursuivent à Gaza, 250 000 Palestiniens appelés à évacuer

Des sources médicales palestiniennes ont fait état d'au moins huit morts et plus d'une trentaine de blessées dans des bombardements israéliens à Khan Younès et Rafah.

L'armée israélienne a annoncé par ailleurs la mort de deux soldats lundi dans le centre de la bande de Gaza, portant à 319 le nombre de militaires tués depuis le 27 octobre. Dans le nord, l'armée dit poursuivre ses opérations lancées le 27 juin à Choujaïya, affirmant y avoir éliminé de "nombreux terroristes".

"Pas d'endroit où rester"

Un correspondant de l'AFP a fait état mardi de nouveaux bombardements sur ce quartier de l'est de la ville de Gaza. Selon l'ONU, entre 60 000 et 80 000 personnes ont fui ces derniers jours les bombardements et combats à Choujaïya.

"Nous avons fui Choujaïya. La situation est très difficile. Nous n'avons pas d'endroit où rester", a raconté un Palestinien ayant trouvé refuge dans l'ouest de la ville de Gaza.

Les bombardements israéliens se poursuivent à Gaza, 250 000 Palestiniens appelés à évacuer

Sévères "tortures"

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu avait affirmé il y a plus d'une semaine que la phase "intense" de la guerre touchait à sa fin. "Nous progressons vers la fin de la phase d'élimination de l'armée terroriste du Hamas" au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, a-t-il encore dit lundi.

"Nous avons entendu les Israéliens parler d'une baisse significative de leurs opérations [...]. Cela reste à voir", a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Lundi, des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur de l'hôpital al-Chifa de Gaza-ville, Mohammed Abou Salmiya, ont été libérés par Israël et transférés vers des hôpitaux de Gaza, selon une source médicale.

Les bombardements israéliens se poursuivent à Gaza, 250 000 Palestiniens appelés à évacuer

Mohammed Abou Salmiya affirme avoir été soumis "à de sévères tortures" pendant ses sept mois de détention. "Les prisonniers sont soumis à toute sorte de torture", a-t-il accusé. "De nombreux prisonniers sont morts."

En Israël, Benjamin Netanyahu a dénoncé cette libération comme une "grave erreur", estimant que "la place de cet homme, sous la responsabilité duquel nos otages ont été tués et retenus, est en prison". Le Shin Beth (le service de renseignement intérieur) a invoqué un moyen "de libérer des places" dans les prisons.

Avec AFP