A la Une de la presse, ce lundi 24 juin, la campagne pour les législatives anticipées, et les interrogations des quotidiens français sur l’avenir de la majorité présidentielle, à moins d’une semaine du 1er tour. La campagne en cours continue de provoquer la sidération et l’inquiétude à l’étranger. Le placement en détention provisoire de militants indépendantistes kanaks à 17000 km de chez eux. Et quelques propositions pour se changer les idées.
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A la Une de la presse française, la campagne pour les législatives anticipées, à moins d’une semaine du 1er tour, les quotidiens s’interrogent sur l’avenir de la majorité présidentielle.
Le macronisme est-il mort? La Croix, ne se prononce pas, mais présente ces élections comme sa «dernière carte» et le Premier ministre, Gabriel Attal, comme celui qui «veut croire», qu’il «tient encore». L’un de ses prédécesseurs, Edouard Philippe, estime, lui, que la dissolution a «enterré» le macronisme. D’après Le Parisien, le patron d’Horizons aurait décidé de «s’émanciper plus tôt que prévu», parce que la décision d’E. Macron aurait «bousculé ses plans pour 2027». L’Opinion estime plutôt qu’Edouard Philippe «veut faire du Macron sans Macron», de tendre la main aux élus du «bloc central», pour bâtir une « majorité parlementaire», autonome vis-à-vis du chef de l’Etat . Mais ce macronisme «saison 2» a-t-il vraiment une chance de voir le jour? D’après Le Figaro, «l’hypothèse la plus vraisemblable» serait davantage «le spectre» d’une cohabitation avec le RN, le président ayant répété son intention de rester à l’Elysée «jusqu’en mai 2027», dans une lettre adressée hier aux Français.
A l’étranger, la campagne en cours continue de provoquer la sidération et l’inquiétude. En Allemagne, où le chancelier Olaf Scholz se dit «préoccupé» par la perspective d'une victoire de l'extrême droite, le Süddeutsche Zeitung voit Emmanuel Macron menacé par un «effet boomerang», et observe que le président, qui a voulu inverser la dynamique politique» avec ces législatives anticipées et «prouver une fois de plus qu'il était un rempart contre l'extrême droite», s’est probablement trompé. Il se serait trompé, en tout cas, en brandissant la menace d’une catastrophe économique en cas de victoire du RN – à en croire un sondage du Financial Times, le quotidien britannique, qui indique que les électeurs de Marine Le Pen la jugent désormais «plus fiable» pour «prendre les bonnes décisions sur le plan économique», plus fiable, aussi, que le Nouveau Front populaire, 25% contre 22%.
Le RN, dont le journal espagnol El Pais a suivi la campagne dans le sud-ouest de la France. Le quotidien évoque des candidats «sans triomphalisme ni euphorie , pour le moment du moins, et saisis par un certain «vertige de la victoire et du pouvoir», alors que le RN pourrait s’emparer, pour la première fois de son histoire, des «commandes de la France, pays membre du Conseil de sécurité de l’ONU, puissance nucléaire et moteur de la construction européenne». Un sentiment de vertige partagé par les adversaires du RN, selon La Repubblica. Le quotidien italien s’est rendu, lui, à la fête de fin d’année d’une école parisienne. Entre le stand du tir au pigeon et celui de la pêche au canard, le journal a rencontré des parents inquiets, comme ce père de famille, qui dit avoir l’impression d’être «revenu au temps du Covid», où l’on se donnait rendez-vous dans «l’après», ou cette enseignante, qui se demande «comment elle va se réveiller le 8 juillet».
Dans la presse, également, le transfert, dans la nuit de samedi à dimanche de 7 indépendantistes calédoniens en métropole. La décision d’envoyer ces militants en détention provisoire à 17 000 kilomètres de chez eux provoque un choc en Nouvelle-Calédonie, où La Voix du Caillou évoque «un aller sans retour» pour ces indépendantistes de la CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain. D’après nos confrères de France Info, le porte-parole de la CCAT et chef indépendantiste Christian Tein, figure parmi les prévenus soupçonnés d'avoir «orchestré les troubles contre la réforme électorale» qui ont fait 9 morts, dont 2 gendarmes. «Cela ne va rien régler du tout, ça risque surtout de mettre de l'huile sur le feu», prévient l’anthropologue Benoît Trépied. Selon ce spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, les Kanaks vivent ce transfert comme «l'expression (d’une) justice coloniale», et «la paix ne reviendra pas», tant que tout le monde n’aura pas été réuni «autour d'une table», y compris la CCAT, qu’il présente comme «incontournable».
«Climat politique délétère, JO de Paris aux perturbations redoutées, été désespérément attendu»: si vous n’avez pas le moral, consultez L’Union. Le journal local propose d’essayer de «redonner le sourire, la pêche, la patate, la forme, la frite, la banane» à ses lecteurs. Entre autres recommandations: se renseigner sur le parcours de la flamme olympique, pour la regarder passer. L’Ardennais, autre quotidien local, a eu une autre inspiration, pour se changer les idées - assister à un concours pas ordinaire, ce week-end, dans l’est de la France: assister au championnat national d’imitation de brame du cerf, le cri que poussent les cerfs pour attirer l’attention des femelles pendant la saison des amours, qui est aussi un cri d’intimidation destiné aux autres mâles. Ces imitations sont faites par des brameurs, munis d’un instrument appelé appeau…
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