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Des frappes israéliennes près du bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza ont fait vendredi soir plus de 20 morts et plusieurs dizaines de blessés, selon l’organisation. Le ministère de la Santé du gouvernement de la bande de Gaza accuse Israël d'avoir "ciblé les tentes des civils déplacés à Al-Mawasi".

Des tirs à quelques mètres des locaux de la Croix-Rouge. Vingt-deux personnes ont été tuées et 45 autres blessées lors de tirs ayant endommagé le bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza, qui est entouré de centaines de personnes déplacées, a indiqué vendredi 22 juin l'organisation. 

Ces nouvelles violences interviennent alors que l'armée israélienne intensifie ses frappes sur la bande de Gaza dans lesquelles au moins 30 Palestiniens ont été tués dans la journée de vendredi selon des médecins, et qu'elle a échangé de nouveaux tirs transfrontaliers avec le Hezbollah libanais. 

Le Liban ne peut pas devenir "un autre Gaza", a mis en garde le patron de l'ONU Antonio Guterres, en soulignant les craintes d'un embrasement régional avec la multiplication des tirs à la frontière israélo-libanaise et les menaces brandies par Israël et le Hezbollah, un mouvement armé et financé par l'Iran. 

"Tentes des civils déplacés ciblées" 

Selon le CICR, les tirs de vendredi soir ont "provoqué un afflux massif de victimes vers l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge, situé à proximité" qui "a reçu 22 morts et 45 blessés", écrit l'organisation sur X.

The ICRC office – which is surrounded by hundreds of displaced civilians living in tents – was damaged by nearby shelling in Gaza.

Firing so dangerously close to humanitarian structures puts the lives of civilians and humanitarians at risk. pic.twitter.com/V858eQLSsj

— ICRC in Israel & OT (@ICRC_ilot) June 21, 2024

Le ministère de la Santé du gouvernement de la bande de Gaza, territoire dirigé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a pour sa part fait état de 25 morts et 50 blessés, accusant les Israéliens d'avoir "ciblé les tentes des civils déplacés à Al-Mawasi", zone dans le sud de la bande de Gaza, proche de Rafah.  

De son côté, un porte-parole de l'armée israélienne a indiqué à l'AFP qu'"une première enquête menée suggère que rien n'indique qu'une frappe ait été effectuée par l'IDF (armée israélienne, NDLR) dans la zone humanitaire d'Al-Mawasi". "L'incident est en cours d'examen", a ajouté le porte-parole. 

Selon le CICR, "tirer si dangereusement près des structures humanitaires, dont les parties au conflit connaissent l'emplacement et qui sont clairement marquées de l'emblème de la Croix-Rouge, met en danger la vie des civils et du personnel de la Croix-Rouge".  

La guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre contre le sol israélien, a en outre provoqué de nouvelles crispations entre Israël et les Etats-Unis, des alliés historiques, le Premier ministre Benjamin Netanyahu critiquant le rythme des livraisons d'aide militaire américaine. 

Efforts de médiation

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1 194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 41 sont mortes. 

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. Son armée a lancé une offensive d'envergure à Gaza qui a fait jusqu'à présent 37 431 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement local, dirigé par le Hamas. 

L'armée israélienne a annoncé la mort de deux soldats, ce qui porte à plus de 310 le nombre de militaires tués depuis le début des opérations terrestres à Gaza le 27 octobre. 

De son côté, le gouvernement du Qatar a assuré vendredi qu'il poursuivait ses efforts de médiation entre Israël et le Hamas. 

Avec AFP