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"L'OTAN est entrée en guerre contre la Russie", déclare l'ancien ambassadeur russe en France
Publié le : 18/06/2024 - 14:31

Dans un entretien accordé à France 24, Alexandre Orlov, ancien ambassadeur de Russie en France revient sur la guerre en Ukraine et sur la position de la France, ainsi que sur les relations "au plus bas" entre Paris et Moscou.

Dans un entretien accordé à France 24, Alexandre Orlov, ancien ambassadeur de Russie en France (2007 - 2018), déplore que le récent sommet pour la paix en Ukraine, organisé en Suisse, l’ait été en l’absence de la Russie.  Selon lui, la paix doit être négociée "avec les belligérants".

Il assure, par ailleurs, que "progressivement les pays de l'OTAN ont commencé à vraiment participer à la guerre en Ukraine : ils livrent des armements qui atteignent les cibles à l'intérieur du territoire de la Russie et ont envoyé leurs instructeurs qui forment les troupes ukrainiennes!". "Aujourd’hui,  on peut dire que l'OTAN est entrée en guerre contre la Russie", regrette-t-il et "malheureusement", la France "fait partie de l'OTAN".

Alexandre Orlov estime ainsi que les relations entre Moscou et Paris sont "au plus bas" et qu’elles "continuent de se dégrader".

Interrogé sur l’intention du président Macron d’envoyer des instructeurs militaires en Ukraine, l’ancien diplomate fustige : "Si les troupes françaises viennent en Ukraine, elles seront des cibles légitimes". Et ce, qu'il s'agisse "d'instructeurs ou de combattants, puisqu'ils participent directement à la guerre contre les Russes et qu'ils envoient des missiles qui tombent chaque jour sur les villes frontalières de la Russie".

"On observe avec beaucoup d'intérêt ce qui se passe en France", commente-t-il, par ailleurs, au sujet des élections européennes et des élections législatives anticipées. Le président Macron a mis "la guerre en Ukraine contre la Russie au centre de sa campagne électorale", et "il a perdu", analyse Alexandre Orlov. "Ce n'est peut-être pas la raison principale". Pour autant, cette thèse n'a pas été" soutenue par la plupart des Français", et pour la Russie, c'est là "plutôt une bonne nouvelle", estime l'ancien ambassadeur russe à Paris.

Enfin, concernant la décision des pays du G7 d'utiliser les intérêts des avoir russes gelés en Europe occidentale, afin de garantir un prêt de 50 milliards de dollars à l'Ukraine, l’ancien diplomate prévient que la Russie va "prendre des mesures de rétorsion", et pourrait saisir actifs des sociétés occidentales - y compris françaises - présentes en Russie.