En Chine, le Parti Communiste au pouvoir encourage les femmes à se marier, se tourner vers la maternité et s'occuper de leurs foyers... plutôt qu’à s’émanciper. Si quelques féministes chinoises ont bien tenté de dénoncer les inégalités et les discriminations auxquelles les Chinoises font face, elles sont aujourd’hui de moins en moins nombreuses, face à la répression des autorités. Nos correspondants, Lou Kisiela et Antoine Morel, ont rencontré ces rares féministes chinoises qui veulent faire entendre leur voix.
En Chine, le féminisme n’a pas droit de cité. Comme toute forme de militantisme, il est tué dans l’œuf dès les prémices d’une quelconque mobilisation. Aux yeux du Parti communiste chinois, toute organisation collective, toute revendication politique est perçue comme une menace. Les actions militantes les plus anodines dans le reste du monde sont en Chine si sévèrement réprimées et surveillées que quasiment plus personne ne s’y risque. Huang Xueqin, la première journaliste à avoir écrit sur le mouvement féministe #MeToo est ainsi incarcérée depuis près de trois ans, accusée "d’incitation à la subversion d’Etat".
Les féministes chinoises doivent donc se faire discrètes et trouver, dans l’un des espaces les plus censurés du monde, comment faire entendre leurs voix, sans dépasser la ligne rouge. Impossible pour elles de dénoncer frontalement leur exclusion des lieux de pouvoir, les discriminations dont elles souffrent dans le monde du travail, les violences conjugales, voire même les standards de beauté auxquels les Chinoises sont soumises au quotidien. Les rares critiques se font à demi-mots, ou depuis l’étranger, par des féministes en exil.
Reporters En Chine, célibataires par millions cherchent épouses désespérément