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Demande de poursuites de la CPI : "L'équivalence entre Israël et le Hamas, la faute à Nétanyahu"
Publié le : 21/05/2024 - 07:42

A la Une de la presse, ce mardi 21 mai, les réactions à la demande du procureur de la CPI, de mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et trois dirigeants du Hamas, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés. L’ouverture, aujourd’hui, du premier procès en France contre des responsables du régime syrien. L’engagement de scientifiques dans des mouvements de désobéissance civile, face à l’urgence climatique. Et le singulier destin de la blatte germanique.

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A la Une de la presse, les réactions à la demande, hier, du procureur de la Cour pénale internationale, de mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et trois dirigeants du Hamas, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés.

Le Jerusalem Post évoque une démarche "historique" et une "journée noire" pour Israël, dont la réputation se retrouve "entachée auprès de l’opinion publique mondiale démocratique et civilisée". Plus à droite et plus virulent, Israel Hayom dénonce une décision "risible", "profondément viciée", qui commettrait "l’erreur inexcusable de placer un groupe terroriste, le Hamas, sur le même plan moral qu’une nation démocratique, Israël". Une équivalence dont le journal de gauche Haaretz attribue la responsabilité à Benyamin Netanyahu lui-même. "La mauvaise gestion de cette guerre, l’insensibilité et la stupidité lâche de ce gouvernement ont transformé Israël en paria qui se retrouve, aux yeux du monde, au même niveau que le Hamas", cingle le journal.

The Financial Times publie les arguments du panel d’experts, dont la très médiatique avocate Amal Clooney, qui ont aidé le procureur de la CPI à rédiger sa demande. Selon ces juristes, le travail de Karim Khan a été "rigoureux, équitable et fondé sur le droit et les faits", et ils conviennent "à l’unanimité" "qu’il existe des motifs raisonnables de croire que les suspects identifiés ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité relevant de la compétence de la CPI". Interrogé par le journal suisse Le Temps, le directeur de Civitas Maxima, un réseau d'enquêteurs représentant des victimes de crimes internationaux, estime que Karim Khan a démontré sa capacité à "résister aux pressions politiques, deux ans après avoir inculpé Vladimir Poutine". Selon Alain Werner, Karim Khan tient peut-être sa revanche : "On l'a critiqué pour son inaction, dit de lui, après l'inculpation de Poutine, qu'il jouait le jeu de l'Ouest. Aujourd'hui, il démontre son indépendance".

Sa décision provoque toutefois des réactions, pour la plupart, très tranchées. Le Soir se félicite de voir la CPI se dresser contre "l’immunité de fait accordée à Israël", non seulement à Gaza, mais aussi "dans sa sanglante politique de répression et de colonisation dans les territoires palestiniens occupés". Le journal belge salue aussi la décision de placer les chefs du Hamas "sur le même banc d’infamie". The Wall Street Journal estime, lui, que la CPI s’est "déshonorée" en accordant une "brève victoire au Hamas", appelée à devenir sa propre "épitaphe" Le quotidien conservateur américain rappelle que le budget de la CPI provient en grande partie du Japon, de l'Allemagne, de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie et de la Corée du Sud, et appelle ces pays à lui couper les vivres.

A la rubrique "justice", toujours, l’ouverture, aujourd’hui, à Paris, du premier procès de responsables du régime syrien en France. Libération parle du procès là encore "historique" de trois hauts dignitaires jugés en leur absence, pour la mort de deux Franco-Syriens, Mazzen Dabbagh et son fils Patrick, arrêtés en 2013 à Damas. Interrogé par le journal, le frère de Mazzen, Obeida raconte avoir porté plainte en 2015 "sans espoir" de voir ces poursuites "aboutir". "J’y ai cru petit à petit, au fur et à mesure que la procédure progressait. Je n’ai jamais cessé de penser à Mazzen et à Patrick durant toutes ces années. Mais là, je peux désormais espérer une forme de reconnaissance posthume, pour eux, mais aussi pour les centaines de milliers de Syriens torturés et assassinés par le régime de Bachar al-Assad".

Dans la presse également ce matin, une nouvelle vague de chaleur en Inde, la deuxième en trois semaines. A New Delhi, la capitale, le mercure devait atteindre 45 °C. The Hindustan Times annonce un épisode de canicule "sévère" dans le nord-ouest du pays pour les 5 prochains jours. Le Parisien/ Aujourd’hui en France relève que l’Inde et l’Asie sont toutefois loin d’être les seules à suffoquer et qu’en Afrique aussi, ce printemps va "laisser des traces", en particulier au Sahel.

Face à la multiplication d’événements météo et climatiques extrêmes, de plus en plus de scientifiques choisissent de s’engager, d’après Le Monde. Parmi eux, Wolfgang Cramer, directeur de recherche au CNRS, alerte depuis plus de trente ans sur la menace du dérèglement climatique. A 65 ans, il a décidé non pas de prendre sa retraite, mais de rejoindre le groupe de désobéissance civile Scientifiques en rébellion. "Pendant toutes ces années, on a fait une grave erreur. Au nom d’une fausse idée de science neutre, on n’a pas fait comprendre aux gens qu’on est dans une crise existentielle", regrette-il.

On ne se quitte pas là-dessus. Toujours à la rubrique "l’homme et son environnement", The Washington Post fait état d’une étude scientifique récente qui montre que sans l’homme, justement, l’espèce de blatte la plus répandue n’existerait probablement pas. Cette espèce, appelée "blatte germanique", n’a été retrouvée nulle part à l’état sauvage où que ce soit dans le monde, pas même en Allemagne, mais se serait entièrement adaptée pour vivre en colocation avec les humains. D’après le journal, la blatte germanique témoigne de "l’adaptabilité de la nature", même dans les environnements les plus hostiles et malgré toutes les tentatives d’éradication. Une capacité d’adaptation qui a permis à cette bestiole de proliférer et de se frayer un chemin de l'Alaska à l'Antarctique, pour devenir l'un des insectes les plus ravageurs les plus destructeurs au monde.

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