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Des centaines de milliers de Palestiniens fuient Rafah, catastrophe humanitaire évitée dit Netanyahu
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a estimé mercredi qu'Israël avait évité la "catastrophe humanitaire" redoutée par les Occidentaux à Rafah, où s'entassent 1,4 million de personnes au sud de la bande de Gaza, et cible depuis une semaine d'une opération terrestre militaire israélienne.

Le Premier ministre israélien, Benjamain Netanyahu, a affirmé, mercredi 15 mai, que "la catastrophe humanitaire" a été évitée à Rafah, alors même que des centaines de milliers de Palestiniens fuient cette ville du sud de la bande de Gaza, pilonnée par Israël et sous la menace d'une offensive terrestre d'envergure.

Les bombardements et les combats meurtriers ne connaissent pas de répit dans le territoire côtier assiégé et ravagé par plus de sept mois de guerre, le jour où les Palestiniens commémorent la "Nakba" ou la "Catastrophe", en référence à leur exode forcé lors de la création d'Israël en 1948.

La population menacée de famine et plusieurs fois déplacée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, est de nouveau sur les routes à la recherche d'un nouveau refuge, même si "il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza", selon l'ONU.

Au huitième mois de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le sol israélien, 35 233 personnes sont mortes dans la bande de Gaza, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

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Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Pour ce faire, il est déterminé à lancer une offensive terrestre d'envergure à Rafah, à la lisière sud du petit territoire palestinien, où sont retranchés selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Inquiets pour la population civile, les États-Unis, comme une grande partie de la communauté internationale, sont opposés à une telle offensive dans cette ville située à la frontière égyptienne, où s'entassent des centaines de milliers de déplacés.

"Désaccord" avec Washington

Benjamin Netanyahu estime, lui, que "la catastrophe humanitaire" à Rafah a été évitée par Israël, affirmant que "près d'un demi million de personnes avaient évacué la zone des combats" dans cette ville où l'armée israélienne mène des opérations militaires depuis le 7 mai.

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"76 ans après la Nakba, les Palestiniens continuent d'être déplacés de force. Dans la bande de Gaza, 600 000 personnes ont fui Rafah depuis l'intensification des opérations militaires", a déploré de son côté l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Le président américain Joe Biden avait menacé il y a une semaine de limiter l'aide militaire américaine à son allié sur fond d'inquiétude d'une vaste offensive à Rafah. Mais l'exécutif américain a notifié mardi le Congrès qu'il allait procéder à une livraison d'armes à Israël pour environ un milliard de dollars, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

Lors d'une interview à la chaîne américaine CNBC, le Premier ministre israélien a reconnu un "désaccord" avec Washington sur Rafah. "Mais nous devons faire ce que nous avons à faire", a-t-il déclaré.

L'Union européenne a de son côté exhorté Israël à "cesser immédiatement" son opération à Rafah, sous peine de "mettre à rude épreuve" sa relation avec l'UE.

La guerre à Gaza plonge les Palestiniens dans une nouvelle "Nakba", se désole un Gazaoui ayant fui les combats.

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"La Nakba que nous vivons (...) est la pire de toutes. Bien plus dure que celle de 1948", déplore Mohammed al-Farra, 42 ans, chassé avec sa famille par les combats et les bombardements israéliens de leur maison de Khan Younès (sud).

Durant la "Nakba", environ 760 000 Arabes de Palestine ont été poussés à l'exil et se sont réfugiés dans les pays voisins ou ce qui allait devenir la Cisjordanie et la bande de Gaza, selon l'ONU.

Combats "intenses"

Des journalistes de l'AFP et des témoins ont fait état mercredi de frappes aériennes, de bombardements à l'artillerie et de combats dans la nuit et en matinée à Rafah, Jabalia (nord) et dans le quartier de Zeitoun, dans la ville septentrionale de Gaza.

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Le Hamas a fait état d'affrontements avec les forces israéliennes à Jabalia. L'armée israélienne a aussi fait état de combats "intenses" dans cette ville, disant y avoir tué "un grand nombre de terroristes".

Des combats ont lieu aussi dans des "secteurs spécifiques" de l'est de Rafah, où l'armée a indiqué avoir mené une opération contre un centre d'entraînement du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'UE.

L'attaque du Hamas menée dans le sud d'Israël le 7 octobre a entraîné la mort de plus de 1 170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

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En riposte, Israël a lancé une vaste offensive qui a ravagé la bande de Gaza, dont l'avenir d'après-guerre reste incertain.

Si M. Netanyahu ne veut pas en parler "tant que le Hamas n'est pas détruit", son ministre de la Défense Yoav Gallant, s'est dit opposé à ce qu'Israël exerce un "contrôle" militaire ou civil sur la bande de Gaza une fois la guerre terminée et appelé à une alternative palestinienne au Hamas.

Aide bloquée

Entrée dans le secteur de Rafah avec des chars le 7 mai, l'armée israélienne est toujours déployée du côté palestinien du point de passage avec l'Egypte, crucial pour faire entrer le carburant, indispensable au fonctionnement des infrastructures et à la logistique humanitaire.

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Plus rien n'entre depuis par Rafah, l'Egypte et Israël se renvoyant la responsabilité. L'aide humanitaire est également bloquée au principal point de passage avec Israël, Kerem Shalom.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé "à la réouverture immédiate" du point de passage de Rafah.

Le Royaume-Uni a annoncé mercredi le départ de Chypre d'une première cargaison de près de 100 tonnes d'aide humanitaire par la mer pour Gaza où elle devrait être déchargée sur un port artificiel construit par l'armée américaine et bientôt opérationnel.

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D'autres "centaines de tonnes" d'aide humanitaire sont prêtes à être acheminées vers Gaza, une fois le port ouvert, selon Brad Cooper, du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Avec AFP