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En visite surprise en Ukraine, Antony Blinken rassure Kiev sur l'aide militaire américaine
Le chef de la diplomatie américaine, en visite surprise mardi en Ukraine, a tenté de rassurer Kiev sur l'arrivée de l'aide militaire de Washington, au moment où Moscou assure "avancer en profondeur" lors de son offensive dans la région frontalière de Kharkiv. "Une partie est déjà arrivée, plus arrivera" et "cela fera une réelle différence sur le champ de bataille", a-t-il assuré après une rencontre avec le président Volodymyr Zelensky.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a promis, mardi 14 mai, lors d'une visite surprise à Kiev, que les États-Unis soutiendront l'Ukraine jusqu'à ce que sa sécurité face à la Russie soit "garantie", alors que le pays fait face à une nouvelle offensive russe dans le nord-est.

"Les États-Unis sont à vos côtés depuis le premier jour" et "nous resterons à vos côtés jusqu'à ce que la sécurité, la souveraineté et la capacité de l'Ukraine à choisir sa propre voie soient garanties", a déclaré Antony Blinken lors d'un discours devant des étudiants dans la capitale ukrainienne.

La Russie "doit payer pour reconstruire ce que Poutine a détruit" en Ukraine, a-t-il poursuivi.

"C'est ce que la loi internationale exige et c'est que mérite le peuple ukrainien", a-t-il également ajouté, en assurant que Washington avait "l'intention" d'utiliser à cette fin les actifs russes saisis aux États-Unis depuis le début de l'invasion.

"Une partie est déjà arrivée, plus arrivera"

Arrivé le matin à Kiev pour une visite surprise, Antony Blinken a promis lors d'une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky que l'aide militaire américaine était est "en route".

"Une partie est déjà arrivée, plus arrivera" et "cela fera une réelle différence sur le champ de bataille", a assuré le secrétaire d'État américain.

Le président Zelensky a lui exhorté l'Occident à accélérer les livraisons d'armes face à la nouvelle offensive terrestre russe, lancée vendredi par Moscou dans le nord-est, après des semaines de bombardements.

La nouvelle offensive russe se déroule dans la région de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d'Ukraine, située près de la frontière.

Une frappe aérienne russe y a fait mardi au moins 20 blessés. Une bombe aérienne guidée a touché un immeuble d’habitation et "détruit une partie du (10e) étage, a expliqué à l'AFP le chef de la police dans la région, Serguiï Bolvinov.

L'armée russe a quant à elle assuré mardi avoir pénétré "en profondeur dans les défenses" ukrainiennes et a revendiqué la prise d'un nouveau village près de la frontière et de la ville de Vovtchansk.

Cette attaque intervient alors que d'important retards dans les livraisons d'aide militaire américaine et européenne ont fragilisé la défense ukrainienne, provoquant la colère du gouvernement à Kiev et le désespoir de beaucoup en Ukraine.

Les États-Unis, sur fond de disputes intestines entre républicains et démocrates, ont mis des mois à débloquer quelque 61 milliards de dollars d'assistance promise par la Maison Blanche, si bien que l'armée ukrainienne s'est retrouvée à court d'armements au moment où la Russie repassait à l'attaque durant l'automne et l'hiver 2023-2024.

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Volodymyr Zelensky a aussi insisté sur la nécessité de recevoir plus de moyens de défense aérienne, réclamant deux batteries de missiles sol-air Patriot pour la région de Kharkiv qui subit des bombardements intenses ces dernières semaines, y entraînant notamment un rationnement de l'électricité.

Trois semaines après le déblocage de l'assistance américaine, les États-Unis ont dégagé quelque 1,4 milliard de dollars en aide militaire à puiser sur leurs stocks, essentiellement des systèmes antiaériens Patriot et NASAMS qui font cruellement défaut à l'Ukraine, ainsi que des munitions pour l'artillerie.

Mais le flot doit considérablement s'accélérer pour rattraper les mois perdus, d'autant que la Russie a l'initiative sur le champ de bataille, dispose de réserves d'hommes et d'armements et a mis en place une économie de guerre.

Situation "critique"

À Vovtchansk, la plus grande localité visée par l'attaque russe, la situation est "critique", a indiqué mardi le chef de l'administration militaire locale, Tamaz Gambaraсhvili, évoquant des "bombardements constants" et des combats "aux environs de la ville".

De l'aveu de l'état-major ukrainien, la Russie remporte des "succès tactiques" et une trentaine de villages sont sous le feu ennemi. Quelque 7 000 personnes ont été évacuées.

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Cette opération fait craindre une percée russe face à une armée ukrainienne manquant de ressources et qui était déjà sous forte pression sur les fronts Est et Sud. Le président Volodymyr Zelensky a assuré lundi soir que des "contre-attaques" avaient lieu dans la région de Kharkiv et que le secteur avait été renforcé.

Le chef de la sécurité nationale ukrainienne, Oleksandr Lytvynenko, a indiqué à l'AFP que "plus de 30 000" soldats russes attaquaient dans cette zone, mais qu'aucune "menace" ne pesait pour l'instant sur Kharkiv, située à une trentaine de kilomètres des combats.

Dans un échange téléphonique avec Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron a condamné "l'intensification des frappes russes" en Ukraine et l'offensive de Moscou dans le nord-est.

Il a "réitéré la détermination de la France à apporter tout le soutien nécessaire, dans la durée" pour faire "échec à la guerre d'agression de la Russie".

De son côté, le nouveau ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, a dit vouloir atteindre la victoire en Ukraine avec "des pertes humaines minimales".

De nombreux experts militaires observent que l'armée russe a subi de lourdes pertes depuis le début de la guerre, se chiffrant en dizaines de milliers de morts.

Avec AFP