A la Une de la presse, ce lundi les réactions au vote, samedi, de la Chambre des représentants, en faveur d’un plan d’aide de 61 milliards de dollars pour l’Ukraine, après des mois de tractations. La percée historique, en Espagne, des héritiers politiques du groupe armé ETA aux élections régionales. La montée de l’extrême-droite en Europe à l’approche des Européennes, notamment en France. Et un moyen radical pour effrayer les corbeaux.
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A la Une de la presse, les réactions au vote, samedi, de la Chambre des représentants, en faveur d’un plan d’aide de 61 milliards de dollars pour l’Ukraine, après des mois de tractations.
La reprise de l’aide américaine est accueillie avec soulagement en Europe. La Croix se réjouit de voir "l’Amérique de retour", "réaffirmer son engagement dans le maintien de la sécurité" européenne, tout en rappelant que les livraisons d’armes "ne peuvent pas être l’unique réponse (au) conflit" et qu’"elles n’ont de sens que si elles permettent de déboucher, le jour venu, sur une solution juste et stable" - sur la paix. Soulagement en Europe, et satisfaction, globalement du côté de la presse américaine. The Wall Street Journal se félicite du plan d’aide à l’Ukraine, mais également à Israël et Taïwan. Le quotidien conservateur évoque un vote bipartisan en faveur d’une "Amérique forte", prouvant, selon lui, que les États-Unis, "ne sont pas trop absorbés par les luttes intestines pour se défendre et défendre leurs intérêts". La presse américaine salue tout particulièrement le rôle joué Mike Johnson, le Speaker, le patron des républicains à la Chambre des représentants – dont le rôle a été crucial pour aboutir à ce vote. "Mike Johnson a fait preuve de courage en répondant à l’appel de l’histoire envers l’Ukraine", écrit notamment The Washington Post.
L’Ukraine a exprimé sa "reconnaissance", par la voix de son président, Volodymyr Zelenski. Le Kyiv Post, qui salue lui aussi "le rôle-clé" joué par Mike Johnson, relève toutefois que la majorité des élus républicains ont voté contre le plan d’aide. Le journal ukrainien, qui accuse carrément les Etats-Unis d’avoir "abandonné" et "fait saigner l’Ukraine", prévient que la reprise de l’aide américaine ne doit pas faire oublier "l’importance des pertes ukrainiennes" de ces derniers mois. Si l’enveloppe de Washington devrait permettre à l’Ukraine de reprendre son souffle et de tenir au moins jusqu’à la fin de l’année, elle paraît toutefois insuffisante pour que Kiev reprenne l’initiative sur le front, du moins dans l’immédiat, d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, qui fait état des craintes que "l’Europe ne soit pas prête à prendre le relais des États-Unis en 2025".
Le Parisien/Aujourd’hui en France, qui révèle ce matin qu’une société française continuerait, malgré les sanctions internationales, à équiper l’électronique embarquée d’avions russes – y compris de proches du président Vladimir Poutine, via un stratagème consistant à envoyer des kits électroniques à une société possédant un atelier sur une vieille base soviétique proche d’Erevan, capitale de l’Arménie, où les avions russes seraient ensuite équipés, à distance, avec l’aide des spécialistes français.
En Espagne, les héritiers politiques du groupe armé ETA ont remporté hier une victoire historique au pays basque. Proche du parti nationaliste de gauche, le journal Gara annonce que Bildu obtient pour la première fois le même nombre d’élus au parlement régional que le PNV, le Parti nationaliste basque conservateur, qui dominait la vie politique locale depuis des décennies. Une percée vue d’un très mauvais œil par l’ultra-conservateur quotidien ABC, dont les nationalistes sont les ennemis jurés. Le journal, qui montre la tête d’affiche de la liste Bildu, Pello Otxandiano, aux côtés de son patron, Arnaldo Otegi, accuse Bildu d’"exhiber" sa victoire et Otegi de "redoubler la pression indépendantiste" sur le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, lui-même mis en cause pour avoir "normalisé" la gauche aberzale, la gauche nationaliste basque, héritière du groupe armé ETA, dissous en 2018 et tenu pour responsable de la mort de plus de 850 personnes en quatre décennies. Une gauche aberzale "2.0" avec l’émergence de Pello Otxandiano, selon El Pais. Le journal explique qu’en dépit de son résultat "historique", Bildu ne l’a finalement pas emporté face au PNV, contrairement à ce que prédisaient les sondages, en raison des "hésitations et de l’incapacité (de Pello Otxandiano) à admettre que l'ETA a été un groupe terroriste".
L’Espagne, et l’ensemble des pays de l’UE sont en marche vers les Européennes de juin prochain, où une percée de l’extrême-droite est attendue, notamment en France. 22 ans après le choc du 21 avril 2022, et la présence du Front national au second tour de la présidentielle, Libération s’alarme de la "banalisation" de son héritier, le Rassemblement national, de voir le RN "comme un poison dans l’eau" grâce à sa stratégie des "petits pas". Une stratégie dénoncée par les chercheurs Hector de Rivoire et Arthur de Liedekerke, qui rappellent, dans une tribune au Monde, que "derrière une mue idéologique de façade", l’extrême-droite reste "profondément dangereuse", "notamment du fait de ses sympathies à l’égard de la Russie". Le RN de Marine Le Pen bénéficie aussi des sempiternelles divisions de la gauche, selon The Guardian. Le quotidien britannique, rappelle que c’est d’abord "l’échec" de la gauche, du centre-gauche et des Verts à s'unir derrière le chef du parti socialiste Lionel Jospin, qui avait permis à l'extrême droite, de se qualifier pour la première fois pour le second tour de la présidentielle en 2002, et en appelle à l’unité de la gauche française.
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à tout à l’heure, je vous propose de rester du côté de la presse britannique, avec cette info pour le moins insolite, lue dans The Times. Le journal rapporte que la municipalité de Tokyo a imaginé un dispositif original pour débarrasser Tokyo de ses corbeaux : les effrayer en diffusant des enregistrements de leurs propres croassements. Alors pourquoi pas bientôt à Paris des enregistrements de roucoulements de pigeons?
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