Un nouveau départ entre la France et la République centrafricaine ? Emmanuel Macron a reçu, mercredi 17 avril, son homologue Faustin-Archange Touadéra, avec qui il a adopté "une feuille de route" en vue de mettre en place un "partenariat constructif" et relancer la relation entre les deux pays.
Cet entretien, le deuxième entre les deux chefs d'État en un peu plus de six mois, vise à mettre fin à une brouille entre la France et la République centrafricaine, sur fond de montée de l'influence de la Russie dans le pays comme dans d'autres pays d'Afrique francophone.
"Dans la continuité de leur dernière rencontre, le 13 septembre dernier, les deux dirigeants ont endossé une feuille de route", a indiqué un communiqué conjoint des deux pays publié par la présidence française.
"Un mécanisme conjoint de suivi de ces engagements a été également adopté par les deux dirigeants", a-t-il été précisé à l'issue de ce déjeuner de travail qui a permis de passer en revue "les différents aspects de la relation bilatérale ainsi que la situation régionale".
La France avait dénoncé ces dernières années l'emprise croissante du groupe de mercenaires russe Wagner en République centrafricaine, l'accusant d'exactions et de pillage des ressources naturelles.
Paris avait aussi déploré des campagnes de désinformation qui nourrissent le sentiment antifrançais dans ce pays et au-delà.
Régime contesté
Le régime de Faustin-Archange Touadéra "réprime la société civile, les médias et les partis politiques d'opposition", écrivait aussi Human Rights Watch (HRW) en avril 2023, invoquant "de graves préoccupations sur des risques en termes de violations des droits humains et de réduction de l'espace démocratique et de la liberté d'expression".
Faustin-Archange Touadéra a fait modifier la Constitution en juillet 2023 par un référendum boycotté par l'opposition, pour s'autoriser à briguer un troisième mandat en 2025.
Élu en 2016 en pleine guerre civile, il avait été réélu en 2020 dans des conditions contestées par l'opposition et dans un pays dont une grande majorité du territoire était contrôlée par des rebelles, que son armée a ensuite repoussés grâce à l'aide de Moscou et l'intervention massive des mercenaires de Wagner.
La Centrafrique est l'un des pays francophones d'Afrique où Paris a vu son influence contestée par la Russie ces dernières années. Après elle, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont aussi pris leurs distances avec l'ancienne puissance coloniale, tandis que la Russie y poussait ses pions.
Avec AFP