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Les États-Unis ont annoncé, mardi, le renforcement de leurs sanctions visant l'Iran après son attaque contre Israël le 13 avril. Au cours des 45 dernières années, de nombreuses mesures punitives ont été imposées contre le pays.

Gel d'avoirs, embargo économique, sanctions ciblées contre les entreprises et les dirigeants.... Depuis la révolution de 1979 en Iran, et l'arrivée du régime des mollahs au pouvoir, les pays occidentaux, États-Unis en tête, ont imposé de nombreuses et lourdes sanctions contre la république islamique. 

Des mesures qui ont durement frappé l'économie du pays, confronté à une inflation galopante, à une chute de sa monnaie, le rial, et à de gros problèmes d'approvisionnement, notamment en médicaments et matériel médical.

Retour sur près de 45 ans de sanctions, des premières après la prise d'otages dans l'ambassade américaine à Téhéran à celles attendues dans les prochains jours après l'attaque iranienne inédite contre Israël.

  • Gel d'avoirs après prise d'otages

En avril 1980, Washington décrète un embargo sur les biens de consommation et gèle 12 milliards de dollars d'avoirs iraniens après la spectaculaire prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran (du 4 novembre 1979 au 20 janvier 1981).

  • Produits iraniens bannis des États-Unis

Début 1984, Washington place l'Iran sur sa liste noire des pays soutenant le terrorisme pour son rôle présumé dans les attentats de Beyrouth du 23 octobre 1983 (241 militaires américains tués).

En octobre 1987, le président Ronald Reagan interdit les importations de produits iraniens et certaines exportations vers l'Iran, en réplique aux attaques iraniennes contre les forces américaines dans le Golfe.                 

  • Embargo total

En juin 1995, Bill Clinton décrète cette fois un embargo total contre l'Iran qu'il accuse de soutenir le terrorisme international. Le Congrès américain adopte l'année suivante la loi dite "d'Amato" qui prévoit des représailles contre les entreprises étrangères investissant dans le secteur pétrolier iranien.

  • Sanctions économiques liées au programme nucléaire

En 2005, le président iranien conservateur Mahmoud Ahmadinejad relance le programme nucléaire. Soupçonnant l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire, l'ONU annonce un train de sanctions.

De 2006 à 2010, elle annonce quatre résolutions prévoyant des sanctions économiques et commerciales contre des entités liées aux programmes nucléaire et balistique iraniens, gèlent leurs avoirs et ceux de personnalités. S'y ajoutent notamment un embargo sur l'armement iranien et des restrictions sur les prêts à Téhéran.

  • Secteurs pétrolier et automobile visés

De leur côté, les États-Unis interdisent en 2008 aux banques américaines de servir d'intermédiaire dans le transit de fonds avec l'Iran. Entre 2010 et 2012, sont annoncées des mesures de rétorsion contre les groupes étrangers investissant dans le pétrole iranien. Le secteur automobile est également visé.

L'Union européenne, elle, proscrit en 2010 l'assistance technique ou le transfert de technologies pétrolières à l'Iran, gèle fin 2011 les avoirs de 243 entités iraniennes, impose début 2012 un embargo pétrolier, gèle les avoirs de la banque centrale d'Iran, puis interdit les transactions entre banques européennes et iraniennes.

  • Levée de sanctions

En 2015, l'accord international historique sur le nucléaire iranien, censé garantir que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, prévoit que les sanctions prises depuis 2006 concernant le programme nucléaire soient levées par étapes. 

  • Trump rétablit les sanctions

En 2018, Donald Trump sort les États-Unis de l'accord et réimpose de sévères sanctions économiques. Téhéran riposte en se désengageant progressivement de l'accord.

L'Europe tente de contourner les nouvelles sanctions américaines avec un mécanisme de troc baptisé Instex, activé pour la première fois en mars 2020, en pleine première vague du Covid-19, pour livrer du matériel médical à l'Iran. Mais Instex n'a pas réussi à s'imposer et a été liquidé en 2023.

  • Biden négocie mais continue de sanctionner

Depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche début 2021, Washington négocie indirectement avec l'Iran pour réintégrer l'accord. Mais le président poursuit la politique de sanctions en réaction aux violations des droits humains, aux livraisons d'armes iraniennes à la Russie ou aux cyberattaques.

Washington et Bruxelles ont pris plusieurs trains de sanctions depuis la répression sanglante des manifestations après la mort en septembre 2022 de Mahsa Amini, arrêtée à Téhéran par la police des mœurs. Au printemps 2023, le Royaume-Uni, l'Union européenne et les États-Unis ont notamment renforcé leurs sanctions contre les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de l'Iran.

  • Sanctions imminentes après l'attaque contre Israël

Les Etats-Unis ont annoncé mardi qu'ils renforceraient dans les prochains jours leurs sanctions visant l'Iran, après son attaque contre Israël le 13 avril, la première jamais menée depuis le territoire iranien. Londres et Bruxelles ont aussi appelé à un élargissement des sanctions.

Avec AFP