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L'Union européenne va accorder une aide de 270 millions d'euros à l'Arménie, autrefois allié traditionnel de la Russie, avec qui Européens et Américains veulent se rapprocher, a annoncé, vendredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Jadis alliée de Moscou, désormais soutenue par Bruxelles et Washington, l'Arménie s'éloigne un peu plus du giron russe : l'Union européenne va lui octroyer une aide de 270 millions d'euros. L'annonce a été faite, vendredi 5 avril, par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

"Nous mettons en œuvre une promesse faite en octobre" avec ce "plan de croissance" en faveur de l'Arménie d'un montant de 270 millions d'euros sous forme de prêts sur quatre ans, a-t-elle précisé devant la presse, en présence du Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, du secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

Pour que l'Arménie "prenne sa place"

Ce programme d'aide vient s'ajouter à un plan d'investissements européen en faveur de ce pays du Caucase qui a déjà "mobilisé plus d'un demi milliard d'euros", a ajouté Ursula von der Leyen.

"Nous voulons que l'Arménie prenne sa place en tant que nation forte, indépendante, en paix avec ses voisins et connectée au monde", a déclaré de son côté Antony Blinken. "Les États-Unis et l'Union européenne souhaitent tous deux être partenaires de cet effort", a-t-il souligné, ajoutant qu'une aide de 65 millions de dollars serait débloquée par Washington en faveur de l'Arménie.

Cette rencontre à Bruxelles "signifie que les Arméniens accroissent leur partenariat avec les États-Unis et l'UE", s'est félicité de son côté Nikol Pachinian.

Les liens tissés de longue date par le pays du Caucase avec la Russie se sont distendus depuis que l'Azerbaïdjan, son ennemi historique, s'est emparé de l'enclave arménienne du Haut-Karabakh en septembre dernier.

Nikol Pachinian a d'ailleurs appelé, jeudi, ses concitoyens à débattre de la possibilité de rejoindre l'Union européenne. L'Arménie multiplie les pas vers l'Occident en accusant la Russie, son alliée traditionnelle, de l'avoir abandonnée face à son puissant rival azerbaïdjanais.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont livrés deux guerres, dans les années 1990 et en 2020, pour le contrôle de la région du Haut-Karabakh.

Ces derniers mois, plusieurs cycles de négociations n'ont pas donné de résultats. La situation reste instable et des incidents armés se produisent toujours régulièrement. L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusent souvent mutuellement de tirs meurtriers à leur frontière.

Antony Blinken s'est entretenu, mercredi, avec le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, soulignant que "rien ne justifie une augmentation des tensions à la frontière" avec l'Arménie.

Avec AFP