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À la frontière avec la Russie, l'inquiétude grandissante des jeunes Lettons
En Lettonie, la guerre en Ukraine a ravivé la peur d'une attaque par les forces de Moscou. Ce pays balte partage en effet une frontière de près de 300 km avec la Russie et faisait partie de l’URSS jusqu’en 1991. Avec la réintroduction du service militaire obligatoire et une méfiance accrue envers la communauté russophone du pays, les jeunes Lettons peinent à envisager un avenir serein. Interrogés par ENTR, Jānis et Ieva racontent comment la guerre a chamboulé leurs perspectives.

"Pour être honnête, je n'envisageais pas tout ça. Et je continue de me dire que je ne serai pas tiré au sort."Jānis a 24 ans, il vit à Riga, et comme tous les jeunes hommes lettons âgés de 18 à 27 ans, il peut désormais être forcé d'effectuer un service militaire obligatoire de 11 mois. 

Ce dernier a été réinstauré en juillet 2023 par le gouvernement letton, face à la crainte d’une invasion de la Russie voisine. Les deux premières vagues étaient composées de volontaires, mais depuis fin janvier 2024, la sélection se fait désormais par tirage au sort.

Un avenir incertain face à la menace russe

"Si je dois m’enrôler pour ces 11 mois,  je devrais probablement quitter mon appartement parce que je n’aurais plus les moyens de payer le loyer", s’inquiète Jānis. Si quelques primes de fin de service sont prévues, les recrues ne touchent en effet que 600 euros par mois si elles sont volontaires, et deux fois moins si elles sont tirées au sort. En sachant que le salaire minimum letton est de 700 euros par mois. 

Depuis février 2022, la Lettonie subit donc les conséquences indirectes d’une guerre qui a pourtant lieu à plusieurs centaines de kilomètres. "Ça a généré beaucoup de stress. On en parle tout le temps, avec cette sensation qu’on ne peut plus rien prévoir", relate le jeune Letton. 

Une importante communauté russophone

Ieva partage le même constat. Cette jeune femme de 20 ans ressent elle aussi l’impact du conflit au quotidien, mais pour d’autres raisons que Jānis : elle fait partie de la communauté russophone du pays.  

En Lettonie, plus d’un tiers de la population a pour langue maternelle le russe. Une conséquence des différentes périodes d’occupation du pays par les forces russes, mais aussi des mouvements de populations entre les pays baltes et leur imposant voisin. 

"Une partie de ma famille est russophone, on parle russe entre nous car ma grand-mère ne parle pas letton, même si elle vit ici depuis toujours. Par contre, si on me pose la question, je réponds que je suis et je me sens lettone", résume Ieva. 

La guerre en Ukraine a compliqué le quotidien et les conditions de résidence des russophones de Lettonie, qui risquent désormais l’expulsion s'ils échouent à un examen linguistique en letton.

Dans ce contexte oppressant, Ieva et Janis racontent les tensions grandissantes entre les différentes communautés de Lettonie, mais aussi à quel point ils restent fiers de leur pays, assez méconnu dans le reste du monde. Cliquez sur la vidéo pour retrouver l'intégralité de leur témoignage.

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