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"Action infâme", "répression accrue" : les réactions après la réélection de Vladimir Poutine
Avec plus de 87 % des voix officiellement recueillies (sur 99 % des bulletins dépouillés), Vladimir Poutine a été reconduit dimanche à la tête de la Russie pour un nouveau mandat de six ans. Tour du monde des réactions.

Au lendemain de la réélection sans surprise de Vladimir Poutine à la présidence de la Russie, les réactions internationales pleuvent – et les félicitations sont loin d'être de rigueur. "La France prend acte du résultat attendu de l'élection présidentielle", a déclaré lundi le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. "Le processus électoral en Russie s'est déroulé dans le contexte d'une répression accrue à l'encontre de la société civile et de toute forme d'opposition au régime, de restrictions toujours plus fortes à la liberté d'expression et de l'interdiction de fonctionnement des médias indépendants."

Paris a également déploré que "les conditions d'une élection libre, pluraliste et démocratique" n'aient pas été "une nouvelle fois" réunies en Russie. Le Quai d'Orsay a en outre salué "le courage des nombreux citoyens russes ayant manifesté pacifiquement leur opposition à cette atteinte à leurs droits politiques fondamentaux". 

#Russie | La France prend acte du résultat attendu de l’élection présidentielle, par lequel V. Poutine se maintient à la Présidence de la Fédération de Russie pour un cinquième mandat.
Le processus électoral en Russie s’est déroulé dans le contexte d’une répression accrue à… pic.twitter.com/f1rqohzFhQ

— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) March 18, 2024
  • Union européenne

La réélection de Vladimir Poutine à la présidence russe est basée sur "la répression et l'intimidation", a de son côté déclaré lundi, à Bruxelles, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. L'élection présidentielle "n'a pas été un scrutin libre et juste", elle a été "basée sur la répression et l'intimidation", a-t-il encore souligné, peu avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne.

  • Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky – dont le pays est en guerre contre la Russie depuis plus de deux ans – n'a pas mâché ses mots : "Ces jours-ci, le dictateur russe simule encore une élection. Il est évident pour chacun dans le monde que ce personnage, comme cela s'est déjà souvent produit à travers l'Histoire, est ivre de pouvoir et fait tout pour gouverner éternellement."

"Il n'y a aucune légitimité dans ce simulacre d'élection et il ne peut y en avoir. Cette personne devrait être en procès à La Haye [siège de la Cour pénale internationale, NDLR]. C'est ce dont nous devons nous assurer."

These days, the Russian dictator imitates another "elections." Everyone in the world understands that this person, like many others throughout history, has become sick with power and will stop at nothing to rule forever.

There is no evil he would not do to maintain his personal… pic.twitter.com/zu1see37kl

— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) March 17, 2024
  • Allemagne

"L'élection en Russie a été une élection sans choix", a estimé lundi la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, avant une réunion avec ses homologues de l'Union européenne à Bruxelles.

Le processus électoral montre "l'action infâme de Poutine contre son propre peuple", a-t-elle ajouté. "Organiser de soi-disant élections dans certaines parties de l'Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie est contraire au droit international", a aussi dénoncé la cheffe de la diplomatie allemande.

  • États-Unis

"Ces élections ne sont à l'évidence ni libres ni équitables étant donné que M. Poutine a emprisonné ses opposants politiques et empêché les autres de se présenter contre lui", a pour sa part réagi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Les États-Unis ont également critiqué la tenue du scrutin dans les territoires ukrainiens occupés par Moscou.

  • Royaume-Uni

"Ces élections russes soulignent avec force l'ampleur de la répression exercée par le régime du président Poutine, qui cherche à réduire au silence toute opposition à sa guerre illégale", a déclaré lundi dans un communiqué le chef de la diplomatie britannique David Cameron.

"Poutine élimine ses opposants politiques, contrôle les médias et s'autoproclame vainqueur. Ce n'est pas de la démocratie", a poursuivi le ministre, qui avait déploré dès dimanche soir l'absence d'élections "libres et équitables" en Russie.

"En organisant illégalement des élections sur le territoire ukrainien, la Russie démontre qu'elle n'est pas intéressée dans la recherche d'une voie vers la paix. Le Royaume-Uni va continuer à fournir une aide humanitaire, économique et militaire aux Ukrainiens défendant leur démocratie", a écrit le ministère britannique des Affaires étrangères sur X.

By illegally holding elections on Ukrainian territory, Russia demonstrates that it is not interested in finding a path to peace.

The UK will continue to provide humanitarian, economic and military aid to Ukrainians defending their democracy.#StandWithUkraine pic.twitter.com/tbSj4VKyc3

— Foreign, Commonwealth & Development Office (@FCDOGovUK) March 17, 2024
  • Lituanie

La réélection de Vladimir Poutine manque de légitimité en raison de l'absence de choix pour les citoyens, a insisté lundi le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis. "Dans cette atmosphère de non-liberté, il ne peut y avoir d'élections", a-t-il déclaré à son arrivée à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues de l'Union européenne.

  • Chine

"La Chine exprime ses félicitations", a déclaré à la presse Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Nous sommes convaincus que, sous la direction stratégique du président Xi Jinping et du président Poutine, les relations entre la Chine et la Russie continueront à progresser."

  • Corée du Nord

Le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-un, a adressé lundi un message de félicitations à Vladimir Poutine pour sa réélection, selon l'agence de presse officielle KCNA.

  • Iran

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a salué lundi la réélection de son homologue russe. "Le président de la République islamique d'Iran a sincèrement félicité Vladimir Poutine pour sa solide victoire et sa réélection à la présidence de la Fédération de Russie", a indiqué l'agence de presse officielle Irna.

Avec AFP et Reuters