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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a donné lundi une interview à la chaîne BFMTV et au quotidien Le Monde, dans laquelle il a estimé que "l'avancée de la Russie a été stoppée" et que la situation était "bien meilleure" sur le front.

Après des revers de son armée face aux forces russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est montré optimiste lundi 11 mars, affirmant que "l'avancée de la Russie a été stoppée" et que la situation était "bien meilleure" sur le front.

Dans une interview à la chaîne de télévision française BFMTV et au quotidien Le Monde, il a déclaré : "Je peux vous donner l'information fraîche : la situation est bien meilleure que durant les trois derniers mois". L'avancée russe "se poursuivait dans l'Est du pays, aujourd'hui notre commandement, nos militaires (l') ont arrêtée", a-t-il affirmé, selon la traduction française de ses propos.

"Vos enfants ne vont pas mourir en Ukraine", par ailleurs a poursuivi le président ukrainien, assurant que l'envoi de troupes étrangères n'était pour l'heure pas nécessaire. Le 26 février, le président français Emmanuel Macron a affirmé que l'envoi en Ukraine, à l'avenir, de troupes ne devait pas "être exclu", suscitant une intense controverse internationale.

"Tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français", a assuré Volodymyr Zelensky. "Mais si Poutine parvient à aller attaquer un autre pays de l'Otan, eh bien ce sont des pays de l'Otan qui seraient amenés à décider comment, en quelle quantité, devraient être envoyés ou pas leur armée", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron "veut seulement que (...) l'Ukraine ne se retrouve pas seule", "il voulait avoir une sorte d'union autour de l'Ukraine et je n'y vois aucun risque", a encore affirmé le chef de l'État ukrainien. Il a toutefois plaidé pour l'envoi de "personnel technique" pour "la coproduction" de canons Caesar français ou de chars Leopard allemand et pour "l'entraînement".

"Plus de 1 000 kilomètres" de lignes défensives sont construites ou en cours de construction sur le front en Ukraine, a-t-il encore déclaré, évoquant une tâche très complexe". Dans son discours vidéo quotidien lundi soir, Volodymyr Zelensky a cette fois évoqué le chiffre de "2 000 km de travaux pour renforcer les fortifications existantes et en créer de nouvelles".

"Pas un centime"

Le sort de la guerre en Ukraine pourrait toutefois devoir dépendre, dans les prochains mois, du résultat de l'élection présidentielle américaine début novembre. 

Rentré dans son pays après une visite aux États-Unis au cours de laquelle il a rencontré Donald Trump, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a affirmé que l'ex-président et très probable candidat républicain lui avait qu'il "ne donnerait pas un centime" à l'Ukraine s'il retournait à la Maison Blanche. 

"Il a une vision très claire, avec laquelle il est difficile de ne pas être d'accord. Il dit ceci : tout d'abord, il ne donnera pas un centime dans la guerre entre l'Ukraine et la Russie", a dit Viktor Orban dimanche soir sur la chaîne publique M1. "Si les Américains ne versent pas d'argent, les Européens ne pourront pas financer seuls cette guerre. Et donc la guerre sera terminée", car "il est évident que l'Ukraine ne peut pas s'en sortir par ses propres moyens", a-t-il ajouté.

Donald Trump a "des plans assez détaillés sur la manière" de ramener la paix, selon Viktor Orban, qui s'est refusé à en dévoiler davantage. Viktor Orban, qui a rencontré le président russe Vladimir Poutine en septembre 2023, refuse d'envoyer tout soutien militaire à l'Ukraine et appelle régulièrement à un cessez-le-feu, convaincu que Kiev ne peut gagner.

"Drapeau blanc"

Une défaite militaire de Kiev face au rouleau-compresseur russe avait également été évoquée samedi par le pape François, qui a appelé l'Ukraine à avoir "le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier" avec Moscou. 

En signe de protestation, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a annoncé lundi que le représentant du Vatican à Kiev avait été convoqué. La diplomatie ukrainienne a accusé le pape de "légaliser le droit des plus forts" et de les encourager à "continuer à ignorer le droit international".

"Le chef du Saint-Siège aurait dû envoyer des signaux à la communauté internationale sur la nécessité d'unir immédiatement les forces pour assurer la victoire du bien sur le mal, et lancer un appel à l'agresseur, et non à la victime", a encore estimé Kiev.

Avec AFP