À la Une de la presse de ce mercredi 27 décembre, l’alerte de l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui affirme que l’Iran a accéléré son programme nucléaire depuis plusieurs semaines. La poursuite du décompte des voix en RDC, sur fond de tensions croissantes avec l’opposition. La polémique sur les tarifs des hôtels pendant les JO de Paris, et celle sur la tribune défendant l’acteur Gérard Depardieu. Et un joueur d’échecs chinois malappris.
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À la Une de la presse, l’alerte de l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui affirme que l’Iran a accéléré son programme nucléaire depuis plusieurs semaines.
Le quotidien américain The Wall Street Journal voit dans la décision de l’Iran de tripler sa production d’uranium hautement enrichi un "échec des efforts diplomatiques discrets entre Washington et Téhéran pour apaiser les tensions", "une démarche susceptible d’approfondir la confrontation [de l’Iran] avec l’Occident", à un moment où le régime soutient les attaques de ses milices alliées contre Israël et contre les forces américaines dans la région.
Pour le moment, la République islamique n’a pas répondu à ces allégations et le Tehran Times dénonce, de son côté, les "tentatives futiles d’Israël pour étendre le conflit au-delà des frontières de Gaza et restaurer son pouvoir de dissuasion" dans la région. Un pouvoir que l’État hébreu aurait perdu après l’attaque du Hamas le 7 octobre, selon le journal, et qu’il chercherait à récupérer via des assassinats ciblés comme celui ayant visé, lundi en Syrie, le général Razi Moussavi, qui était une figure importante des Gardiens de la révolution et dont Téhéran a promis de venger la mort.
Le soutien du régime islamique au Hamas ne fait toutefois pas l’unanimité en Iran. La Croix, qui publie une photo de manifestantes s'opposant au corps des Gardiens de la révolution et brandissant des drapeaux palestiniens lors d’un rassemblement à Téhéran, rapporte que ces manifestations "ne font pas consensus" dans la population iranienne, qui exprime une forte sympathie envers les Palestiniens mais estime que cette guerre "n’est pas la sienne" et que le pouvoir devrait d’abord "s’attaquer à la pauvreté dans le pays".
À la Une également, ce matin, la poursuite du décompte des voix en RDC sur fond de tensions croissantes avec l’opposition. Le magazine Jeune Afrique évoque le "curieux entre-deux" dans lequel se trouve la RDC, où la Commission électorale nationale indépendante se dit "déterminée à faire connaître l’ensemble des résultats provisoires d’ici le 31 décembre" malgré les nombreux couacs logistiques, la poursuite des opérations de vote au moins cinq jours au-delà de la date prévue et les critiques sur la crédibilité du scrutin. L’opposition a appelé à une journée de mobilisation aujourd’hui, le gouvernement a fait savoir que toute manifestation serait interdite, et L’Observateur Paalga dit "trembler" pour la RDC, ce "géant au cœur de l’Afrique". "Si l’oukase du gouvernement venait à être enfreint, prédit le journal burkinabè, c’est sûr qu’on assistera à des violences à Kinshasa. Et si par extraordinaire, la requête des contempteurs du pouvoir était recevable, on se demande bien où trouver encore des moyens financiers colossaux pour réorganiser d’autres élections."
Un mot, également, de l’organisation des JO de Paris 2024. Après la polémique sur les prix des billets émerge celle sur les tarifs des hôtels. Le Parisien/Aujourd’hui en France évoque une "flambée" des prix, épinglée par l'Association de consommateurs UFC-Que Choisir. Celle-ci a publié hier une enquête faisant état de hausses parfois "faramineuses", avec une augmentation de 226 % en moyenne. Les prix flambent mais les droits sociaux, eux, risquent de se retrouver "disqualifiés", selon L’Humanité, qui s’inquiète de voir remise en cause la Charte sociale signée il y a six ans par les partenaires sociaux – une première dans l’histoire des JO –, dont l’ambition était de lutter "contre la sous-traitance en cascade sur les chantiers et ses méfaits". Des grands principes attaqués, d’après L’Huma, par plusieurs arrêtés ministériels et autres circulaires dérogeant au Code du travail.
Polémique, toujours, après la publication, hier, d’une tribune de plusieurs personnalités défendant l’acteur Gérard Depardieu, mis en examen pour viols et agressions sexuelles. "Gérard Depardieu est probablement le plus grand des acteurs. Le dernier monstre sacré du cinéma", écrivent notamment les signataires de ce texte publié par Le Figaro, en dénonçant le "lynchage" dont l’acteur serait victime. Une tribune rédigée par Yannis Ezziadi, acteur et éditorialiste pour le magazine d’extrême droite Causeur, d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, qui relève que "la moyenne d’âge des signataires se situe autour des 70 ans et [que] la relève du cinéma français y est totalement absente".
Les propos publiés suscitent, en tout cas, une avalanche de réactions. "Si on pouvait nous lâcher la grappe avec ces histoires de monstre sacré. Les monstres n’existent pas. Il n’y a que des humains ordinaires. Un acteur n’est rien d’autre qu’un acteur, et le cinéma rien d’autre que du cinéma", cingle la comédienne et chroniqueuse Samira Sedira, dans Libération. Interrogée par le Huffington Post, Geneviève Sellier explique que la défense de Gérard Depardieu "s’inscrit dans une tradition bien française" consistant à "placer l’artiste au-dessus des lois". Cette historienne spécialiste du genre au cinéma dénonce un texte "accablant", "un combat d’arrière-garde", et juge cette tribune "d’autant plus scandaleuse qu’elle a visiblement été déclenchée par les déclarations du chef de l’État", qui s’est dit "grand admirateur" de Gerard Depardieu. Emmanuel Macron, qu’elle accuse d’avoir "donné un feu vert pour l’hallali contre les gens osant critiquer le comportement scandaleux" de l’acteur.
On ne se quitte pas là-dessus. À la rubrique "comportement répréhensible", également, quoique dans un registre nettement moins dramatique, The Guardian, le quotidien britannique, rapporte que Yan Chenglong, qui est devenu la semaine dernière le champion de Chine d’un jeu d'échecs chinois très populaire en Asie, n’a pas eu le temps de célébrer son titre, puisque celui-ci lui a été repris dès lundi pour "comportement inapproprié" et "trouble à l'ordre public" – pour avoir assouvi ses besoins naturels au mauvais endroit, dans la baignoire d’un hôtel. On apprend, au passage, que le joueur avait déjà été l’objet d’autres allégations sur les réseaux sociaux, l’accusant d’avoir utilisé des perles anales intelligentes pour obtenir par vibrations des consignes de jeu transmises par ordinateur. On n’arrête pas le progrès.
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