
Le procès du président du Conseil italien pour fraude fiscale dans le cadre de l'affaire sur les droits télévisés de Mediaset a repris à Milan. Silvio Berlusconi, qui est le propriétaire du groupe, n'a pas jugé "utile" de s'y présenter.
AFP - Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi ne s'est pas présenté lundi à la reprise de son procès à Milan (nord) pour fraude fiscale dans le cadre de l'achat et la vente de droits télévisés par son groupe Mediaset, a constaté l'AFP.
Dans une déclaration écrite transmise par ses avocats et lue par le président du tribunal, Eduardo D'Avossa, M. Berlusconi a fait état pour justifier son absence de "changements notables" dans son agenda et du fait que l'audience allait être consacrée à des questions de procédure. Il a cependant assuré qu'il tenait à participer à ce procès.
"Il assistera aux audiences quand sa présence sera utile", a souligné l'un de ses deux avocats, Niccolò Ghedini, sans indiquer de date. Les avocats de M. Berlusconi ont précisé ensuite que le Cavaliere participerait au procès une fois que tous les témoins auront été entendus, ce qui pourrait prendre plusieurs mois.
La prochaine audience qui concernera également des questions de procédure, a été fixée au 25 janvier.
Dans cette affaire, le parquet accuse M. Berlusconi de fraude fiscale dans le cadre de l'acquisition par Mediaset des droits de diffusion de films.
Selon l'accusation, le groupe de M. Berlusconi aurait artificiellement gonflé le prix de ces droits, achetés par des sociétés écrans lui appartenant, lors de leur revente à Mediaset.
Grâce à ce mécanisme, le groupe aurait réussi à constituer des caisses noires à l'étranger et à réduire en Italie ses bénéfices afin de payer moins d'impôts.
Ce délit est passible d'une peine de 18 mois à 6 ans de prison.
La défense a demandé lundi un délai supplémentaire pour examiner l'éventuelle opportunité d'une procédure judiciaire dite abrégée qui comporte en cas de condamnation une réduction automatique d'un tiers de la peine, mais le tribunal a rejeté cette requête.
Onze autres prévenus sont jugés pour fraude fiscale dans le cadre de ce procès dont le président de Mediaset, Fedele Confalonieri, et l'ex-avocat britannique de M. Berlusconi, David Mills.
Vendredi, Silvio Berlusconi ne s'était pas non plus présenté à la reprise du procès Mills à Milan, où il est accusé d'avoir "acheté" pour 600.000 dollars un faux témoignage de son ex-avocat dans deux procédures des années 90. La prochaine audience de ce procès a été renvoyée au 27 février dans l'attente d'une décision de la Cour de cassation.
Les procédures contre M. Berlusconi ont repris depuis le rejet début octobre par la Cour constitutionnelle d'une loi, dite Alfano du nom du ministre de la Justice, qui lui accordait une immunité pénale et avait été adoptée par le Parlement quelques mois seulement après son retour au pouvoir en avril 2008.