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L'émir du Koweït, Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, est mort à 86 ans
La Cour royale du Koweït a annoncé la mort, samedi, de Cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, à l'âge de 86 ans. Il était arrivé au pouvoir en septembre 2020. Le prince héritier, Cheikh Mechaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, âgé de 83 ans, a été désigné pour lui succéder.

L'émir du Koweït, Cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, est décédé, samedi 16 décembre, à l'âge de 86 ans, a annoncé la Cour royale, après un mandat de trois ans marqué par des conflits politiques répétés à la tête de ce pays du Golfe riche en pétrole.

"Avec une grande tristesse, nous pleurons la mort de Cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, émir de l'État du Koweït", indique un communiqué diffusé à la télévision d'État, qui avait auparavant interrompu ses programmes et diffusé des versets du Coran.

La cause de son décès n'a pas été précisée dans l'immédiat. En novembre, Cheikh Nawaf avait été admis à l'hôpital "en raison d'un problème de santé urgent", selon l'agence de presse officielle KUNA, qui n'a pas donné de détails sur sa maladie. Il a ensuite été déclaré dans un état stable. Compte tenu de son âge, sa santé a souvent été une préoccupation pendant son mandat.

Le prince héritier, Cheikh Mechaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, âgé de 83 ans, a été désigné nouvel émir du pays. "Le cabinet koweïtien nomme le prince héritier, son altesse Cheikh Mechaal, émir de l'État du Koweït", a annoncé la télévision d'État.

Crise entre les pouvoirs exécutif et législatif

Cheikh Nawaf a été nommé prince héritier en 2006 par son demi-frère, Cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, et a pris la relève en tant qu'émir à sa mort en septembre 2020 à l'âge de 91 ans.

Riche État pétrolier du Golfe, le Koweït est plongé depuis plusieurs années dans une profonde crise entre les pouvoirs exécutif et législatif qui sape les espoirs de réformes.

Le choix du prince héritier et du Premier ministre par le nouvel émir - qui devra gérer les relations souvent houleuses entre le gouvernement et le Parlement - sera suivi de près, car la jeune génération de la famille régnante du Koweït se bouscule pour s'imposer.

Ces luttes de factions au sein de la famille Al-Sabah se sont souvent déroulées au Parlement, les candidats à la succession constituant leurs propres capital politique et base nationale.

Avant de céder la plupart de ses fonctions constitutionnelles à son héritier désigné, cheikh Nawaf a tenté d'obtenir une détente sur la scène politique intérieure, notamment en accordant une amnistie aux dissidents longtemps réclamée par les figures de l'opposition.

Mais le blocage a persisté et cheikh Meshal a tenté de mettre fin aux querelles politiques cette année en dissolvant le Parlement et en organisant des élections anticipées en juin.

Le Koweït, pays conservateur où les pouvoirs souverains restent concentrés entre les mains de la famille Al-Sabah au pouvoir, abrite néanmoins le Parlement le plus actif et le plus puissant du Golfe.

Arabie saoudite et Chine comme priorités

Le Koweït, qui détient les septièmes réserves de pétrole au monde, est limitrophe de l'Arabie saoudite et de l'Irak et se situe de l'autre côté du Golfe, face à l'Iran.

Depuis son arrivée au pouvoir, la politique étrangère de cheikh Nawaf al-Ahmad al-Sabah avait permis d'équilibrer les liens avec ces voisins. En matière de politique intérieure, huit gouvernements ont été formés sous son règne.

En vertu de la constitution koweïtienne, le prince héritier devient automatiquement émir, mais n'accède au pouvoir qu'après avoir prêté serment devant le Parlement. Le nouvel émir a jusqu'à un an pour désigner un héritier.

Selon les analystes et les diplomates, cheikh Nawaf et cheikh Meshal ont tous deux semblé renforcer l'alignement du Koweït sur la puissance régionale que constitue l'Arabie saoudite.

En prenant la tête du membre de l'Opep, cheikh Mehshal devrait préserver les principales politiques étrangères du Koweït, notamment le soutien à l'unité arabe du Golfe, aux alliances occidentales et aux bonnes relations avec Riyad - considérées pour lui comme une priorité absolue.

Il pourrait également chercher à élargir sa coopération avec la Chine, qui veut jouer un rôle plus important dans la région, en particulier après que Pékin a parrainé en mars un accord normalisant les relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite.

Cheikh Meshal a signé plusieurs accords économiques lors d'une visite en Chine en septembre, alors qu'il assistait à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques asiatiques.

Avec AFP

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