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Publié le : 13/12/2023 - 07:57

À la une de la presse, ce mercredi 13 décembre, les révélations du site d’investigation Disclose sur les tentatives de plusieurs États, dont la France, pour "torpiller" la première loi européenne sur la protection de la liberté et l’indépendance des médias de l’UE. L’hommage du magazine Jeune Afrique aux journalistes du continent africain, où les atteintes à la liberté de la presse se sont multipliées ces dernières années. Et la Journée internationale de la raclette.

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À la une de la presse, les révélations du site d’investigation Disclose sur les tentatives de plusieurs États, dont la France, pour "torpiller" la première loi européenne sur la protection de la liberté et l’indépendance des médias de l’UE.

Cette loi, baptisée European Media Freedom Act, est l’objet d’âpres négociations depuis plusieurs mois. Son texte définitif devrait être présenté devant le Parlement européen ce vendredi. D’après Disclose, ce qui coince toujours, c’est son article 4, qui interdit l’utilisation de logiciels espions contre les journalistes au nom de la protection des sources – sauf dans le cadre d’enquêtes sur des "formes graves de criminalité", comme le terrorisme. Le site d’investigation dit avoir eu accès à des documents prouvant que les autorités françaises, mais aussi italiennes, finlandaises, chypriotes, grecques, maltaises et suédoises ferraillent pour inclure aussi dans cet article 4 la surveillance des journalistes au nom de la "sécurité nationale", une notion au contenu aussi large que vague. Une proposition présentée par Disclose comme une tentative de "torpiller" la liberté de la presse et la protection des sources.

🚨 La France fait bloc aux côtés de 6 États européens pour inscrire l'espionnage des journalistes dans la loi #EMFA

Il reste 3 jours au @Europarl_EN pour empêcher cette grave atteinte à la démocratie

Révélations @Disclose_ngo, @FTM_eu et @investigate_euhttps://t.co/4SXZxyDcWq

— Disclose (@Disclose_ngo) December 12, 2023

Les atteintes à la liberté de la presse touchent aussi les journalistes africains. En cette fin d’année 2023, Jeune Afrique a choisi de mettre à l’honneur les journalistes qui tentent, malgré tout, de faire "bouger les lignes" sur le continent. Le magazine relève que "les lois protectrices et les avancées législatives chèrement acquises des années 90 à 2010, y sont de plus en plus remises en cause", les journalistes d’aujourd’hui n’étant plus "des découvreurs enthousiastes surfant sur les promesses émancipatrices des nouveaux médias de l’époque, mais des résistants exemplaires face au retour de pratiques liberticides surgies d’un passé que l’on espérait révolu". Parmi ces journalistes-résistants, Jeune Afrique fait le portrait de la Nigérienne Samira Sabou. Cette journaliste de 42 ans, qui est aussi une militante des droits humains, a déjà été arrêtée plusieurs fois sous les présidences de Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum et vit désormais sous la pression constante de la junte au pouvoir.

Elle aussi est journaliste et iranienne, aujourd’hui exilée en France. Nazila Maroufian témoigne dans Le Figaro. Cette jeune femme, qui s’est fait connaître pour avoir interviewé le père Mahsa Amini, – dont la mort a déclenché un vaste mouvement de contestation en Iran et qui a reçu hier, à titre posthume, le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit – raconte pour la première fois le harcèlement dont elle a été l’objet dans son pays, son séjour à la prison d’Evin, puis à la prison pour femmes de Qarchak, ses multiples arrestations et leur lot de violences et d’humiliations. Comme ce jour où elle a échoué dans la salle d’attente d’un tribunal et supplié, en vain, qu’on l’emmène aux toilettes. "J’avais mes règles. J’ai fini par me pisser dessus. Un type m’a frappée en criant : “Tu n’as pas honte de salir le sol. Vas-y, lèche-le pour nettoyer ta crasse”. J’ai refusé ! Alors, ils m’ont tirée par les cheveux à travers la salle". Mais ni ses violences ni son exil, dit-elle, n’ont fait perdre à Nazila Maroufian, son espoir de changement. Dans une tribune publiée par Le Monde, Azadeh Kian appelle l’Europe à "changer sa politique à l’égard de l’Iran" et à soutenir ces aspirations démocratiques. Cette sociologue franco-iranienne s’indigne notamment de l’invitation du président Ebrahim Raïssi, au Forum mondial sur les réfugiés de l’ONU, aujourd’hui à Genève. Une participation que le président iranien a finalement dû annuler, à cause d’une plainte pour crimes contre l’humanité déposée contre lui par trois Iraniens résidant en Suisse.

La journaliste et militante antivoile Nazila Maroufian raconte pour la première fois le harcèlement dont elle a fait l’objet en Iran. Exilée à Strasbourg, elle est enfin libre de ses mouvements, de son corps, de ses cheveux. https://t.co/R98kzemMEj

— Le Figaro (@Le_Figaro) December 13, 2023

Un mot, également, de la visite du président ukrainien à Washington, d’où Volodymyr Zelensky est reparti sans aide financière supplémentaire. Alors que les élus républicains bloquent toujours la demande de Joe Biden d'une enveloppe supplémentaire de 61 milliards de dollars, The Wall Street Journal presse le président de trouver un accord au Sénat, faute de quoi "un pilier de sa politique étrangère s’effondrera et la capacité de l’Ukraine à résister à l’agression russe s’affaiblira, laissant le champ libre à Vladimir Poutine et à son ambition de reconstituer l’empire russe". Dans l’immédiat, le président russe continue de resserrer l’étau autour de ses compatriotes, dont plusieurs millions ont été sommés, lundi, de confier leur passeport aux autorités, d’après Le Monde, qui précise que la mesure concerne notamment les hommes convoqués dans le cadre de la mobilisation militaire dite "partielle", mais aussi, potentiellement, tous les ressortissants russes à l’étranger. Une mesure qui nourrit "la crainte d’un pays qui se mure derrière ses frontières comme au temps de l’URSS".

On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, un mot de la polémique du jour, ici, en France : une "levée de boucliers", depuis qu’Emmanuel Macron a annoncé que des vitraux contemporains seraient réalisés pour remplacer ceux de la cathédrale Notre-Dame datant de Viollet-Le-Duc. D’après Le Figaro, une pétition a été lancée, avec déjà plus de 7 200 signatures enregistrées. Et puisqu’on parle de patrimoine, je vous propose aussi de jeter un cil à L’Ardennais, journal local, qui annonce que c’est aujourd’hui la Journée internationale de la raclette, un plat convivial et réconfortant, qui trouve ses origines, ai-je appris, dans les Alpes suisses et françaises, où les bergers chauffaient leur fromage à proximité d’un feu de bois. Et vous, êtes-vous au point sur la raclette en particulier et les fromages en général ? Pour le savoir, vous pouvez toujours tenter le quizz de Ouest France. Nos confrères de France Bleu, eux, sont allés sur les marchés interroger les Périgourdins, les habitants du Perigord, sur leur préférence entre la raclette et la tartiflette, qui elle, est cuisinée avec des lardons et des oignons. Il semblerait que, là encore, les avis soient très partagés. Voilà qui rappelle la célèbre boutade du général de Gaulle, qui disait qu’il est impossible de  "gouverner un pays où existent 258 variétés de fromage".

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