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Les témoignages de nos envoyés spéciaux, le 18 janvier

Les envoyés spéciaux de FRANCE 24 en Haïti nous rapportent au jour le jour les informations qu'ils récoltent sur place.


18 janvier : Un défi immense pour l'État haïtien

"La tension monte parmi les Haïtiens

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Les témoignages de nos envoyés spéciaux, le 18 janvier

Melissa Bell, envoyée spéciale de FRANCE 24 en Haïti, le 18 janvier à 21h30 (GMT+1) / 15h30, heure locale (GMT-5)

"Les choses s’améliorent tout doucement : dans les camps, les gens commencent à recevoir à boire et à manger. Certains ne s’étaient pas nourris depuis plusieurs jours. Mais la situation est tellement catastrophique, d’un point de vue humanitaire, qu’il faudra attendre encore longtemps pour qu’elle devienne acceptable. En revanche, la situation sécuritaire a empiré. La tension monte parmi les Haïtiens."

"La frustration monte"

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Les témoignages de nos envoyés spéciaux, le 18 janvier

Melissa Bell, envoyée spéciale de FRANCE 24 en Haïti, depuis l’aéroport de Port-au-Prince, le 18 janvier à 16 heures (GMT+1) / 10 heures, heure locale (GMT-5)

"D’un côté, il y a l’aéroport où atterrissent des avions civils remplis d’aide humanitaire et des avions militaires qui amènent des troupes et des renforts, un va-et-vient organisé par les militaires américains qui ont pris le contrôle du site il y a quelques jours. De l’autre côté, il y a la ville et ses innombrables camps de fortune […]. Ce sont dans ces camps que vivent la plupart des Haïtiens. Ils n’ont ni eau, ni nourriture et les conditions sanitaires y sont déplorables. Ils vivent dans une saleté extrême, dans une odeur intolérable depuis mardi soir.

L’aide humanitaire commence à leur parvenir, mais ça a été très lent et la frustration monte.

Des foules de jeunes hommes viennent se masser devant les entrées de l’aéroport dans l’espoir d’y trouver du travail. Devant l’entrée principale, les forces onusiennes et américaines ont dû les repousser avec du gaz lacrymogène."

"Un manque d’interlocuteurs à l’intérieur du gouvernement haïtien"

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Les témoignages de nos envoyés spéciaux, le 18 janvier

Melissa Bell, envoyée spéciale de FRANCE 24 en Haïti, depuis l’aéroport de Port-au-Prince, le 18 janvier à 12 heures (GMT+1) / 6 heures du matin, heure locale (GMT-5).

"Les Américains ont pris le contrôle de ce tout petit aéroport, avec une seule piste qui fonctionne à 200 % de sa capacité. Ils reçoivent, en moyenne, 260 avions par jour, sans compter les hélicoptères, pour lesquels il faut faire de la place. Je peux confirmer, car je dors tous les soirs à côté de cet aéroport, que c’est extraordinaire de voir à quel point leur organisation est efficace. Ils ont installé un camion improvisé en tour de contrôle, où sont réunies des forces américaines. De là, ils gèrent les départs et les arrivées. Les avions sont rapidement déchargés et repartent quelques minutes plus tard. C’est vraiment organisé à la minute près.

Acheminer l’aide humanitaire vers les populations dans le besoin reste en revanche compliqué à cause de l’insécurité et du manque d’interlocuteurs à l’intérieur du gouvernement haïtien. C’est ce dernier point qui fera toute la différence dans les jours à venir et qui permettra peut-être aux Haïtiens de sortir de cette énorme misère pour enfin se tourner vers l’avenir."

"Les services d'aide haïtiens se montrent pour la première fois"

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Les témoignages de nos envoyés spéciaux, le 18 janvier

Melissa Bell, envoyée spéciale de FRANCE 24 en Haïti, depuis l’aéroport de Port-au-Prince, le 18 janvier à 7 heures (GMT+1) / 1 heure du matin, heure locale (GMT-5).

"Pour la première fois, on commence à voir des services haïtiens s'activer dans la rue : des pompiers donnant de l'eau à des familles, des pelleteuses de l'État déblayant les gravats devant les ministères. Grâce à cette nouvelle présence de l'État, dont l'absence avait jusqu'ici entravé l'organisation de l'aide internationale, les Haïtiens peuvent espérer un nouveau  tournant dans la gestion de la catastrophe.

Les défis du gouvernement sont immenses : la majorité des sinistrés dorment dans la rue dans des conditions sanitaires abominables, et ils n'ont que très peu à boire et à manger. Ces personnes commencent à recevoir de l'aide, mais ce n'est qu'un début et il reste encore beaucoup à faire.

Selon un militaire américain, les détenus de la prison de Port-au-Prince, qui s'est effondrée durant le séisme, se sont rendus dans une ville située à 30 km de la capitale pour y libérer d'autres prisonniers. Cette ville est aujourd'hui en proie au banditisme et au pillage."