A la Une de la presse, ce mardi 12 décembre, le rejet, par l’Assemblée nationale, du projet de loi sur l’immigration. Une enquête du Monde sur des interceptions de bateaux par une vedette libyenne en Méditerranée. Celle du Washington Post sur l’utilisation, par l’armée israélienne, de munitions au phosphore blanc lors d'une attaque dans le sud du Liban. Une théorie pour unifier la physique quantique et la théorie de la relativité générale. Et des rugbymen martiniquais tout nus.
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A la Une de la presse, le rejet, par l’Assemblée nationale, du projet de loi sur l’immigration - rejeté à la fois par la gauche, les Républicains et le Rassemblement national.
"La gifle", "un coup de tonnerre politique qui sonne comme une déroute pour le ministre de l’Intérieur et l’ensemble de l’exécutif" : un diagnostic sans appel, mais sans pronostic pour La Provence, qui ignore quelle sera "l’issue" finale du texte. Pour le moment, le gouvernement exclut de l’abandonner et peut choisir entre le laisser retourner au Sénat ou être débattu en commission mixte paritaire entre députés et sénateurs. Malgré ce revers, l’affaire est loin d’être terminée, et d’après Le Figaro, "il n’est même pas totalement impensable qu’il fasse finalement l’objet d’un vote favorable, mais sur une base plus conforme à la version adoptée par les sénateurs", autrement dit, plus à droite, plus éloigné encore des espoirs de la gauche.
En attendant, Libération se réjouit de voir le ministre de l’Intérieur "débouté". "Gérald Darmanin va devoir en rabattre un peu. Celui qui se voyait calife à la place d’Elisabeth Borne vient de démontrer qu’il lui manquait encore une corde majeure à son arc d’ambitieux parmi les ambitieux : celle de négociateur habile". Gérald Darmanin "défait": satisfaction, aussi, de L’Humanité, pas mécontent de voir "la Macronie prendre conscience de ce qu’elle est : minoritaire".
A l’unisson de la presse française, La Tribune de Genève parle d’un "désaveu qui humilie le ministre de l’Intérieur et ouvre une crise gouvernementale". En Belgique, Le Soir voit dans le rejet de la loi immigration "un désaveu cinglant du "en même temps"", ce pari du "dépassement" du clivage droite/gauche. Pour le journal belge, ce qui vient d’arriver est "surtout la mort d’une chimère", selon laquelle "il serait possible de concevoir la politique comme tout et son contraire", car la politique, dixit Le Soir, "est affaire de convictions" et "à force d’osciller au gré des conjonctures, on finit par perdre sur tous les tableaux".
Le dossier de l’immigration empoisonne aussi la vie politique au Royaume-Uni, où le Premier ministre fait face à un vote clé aujourd’hui sur sa politique de renvoi des migrants vers le Rwanda. I News annonce un "affrontement" entre Rishi Sunak et les rebelles conservateurs, l’aile droite des Tories, qui jugent son texte trop timoré. Rishi Sunak, dont la "soupe" rwandaise provoque des haut-le-cœur et des critiques venues de tous bords - y compris des conservateurs modérés, dans le dessin de Morten Morland pour The Times, qui rappelle que le chef du gouvernement se retrouve aussi sur la sellette pour avoir incité ses compatriotes, du temps où il était ministre des Finances de Boris Johnson à se rendre dans les restaurants pour atténuer l’impact économique du Covid.
Toujours sur la question de l’immigration, je vous signale l’enquête du Monde sur les activités d’une vedette libyenne en Méditerranée. D’après le journal, le nom de cette vedette, "Tareq Bin Zeyad", est celui d’une importante milice intégrée à l’armée nationale libyenne de Saddam Haftar, le fils du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est de la Lybie. Le Monde raconte que cette vedette intercepte régulièrement des embarcations de migrants au large de la Libye, mais aussi au-delà, en zone maritime maltaise, qui dépend donc de l’Union européenne. Ces interceptions se feraient avec l’aide des forces armées maltaises et de l’agence européenne de garde-frontières Frontex, qui auraient livré à cette milice les coordonnées GPS de bateaux cherchant à rejoindre l’Europe, condamnant ainsi les migrants à être renvoyés de force vers la Libye, où ils sont victimes de mauvais traitements, en complète violation du droit international.
Un mot, également, d’une autre enquête, du Washington Post, cette fois, qui accuse l’armée israélienne d’avoir utilisé des munitions au phosphore blanc fournies par les États-Unis lors d'une attaque en octobre dernier dans le sud du Liban. Un reporter du grand quotidien américain s’est rendu à Dheira, une petite ville de 2000 habitants, près de la frontière avec Israël. Sur place, ce journaliste a enquêté sur les allégations d’utilisation de phosphore blanc par l’armée israélienne les 10 et 16 octobre dernier -des allégations d’abord avancées par Amnesty International. Selon The Washington Post, le journaliste a retrouvé les restes de trois obus de 155 millimètres, dont les codes de production correspondraient à la nomenclature utilisée par l’armée américaine. L’attaque israélienne aurait détruit au total quatre maisons et blessé neuf civils. L’utilisation du phosphore blanc est encadrée par la Convention sur certaines armes classiques, qui n’interdit pas leur utilisation pour leurs effets éclairants ou fumigènes, mais interdit, en revanche, leur utilisation sur des civils ou des cibles militaires au sein de milieux civils. Ce qui a conduit des associations de défense des droits humains à dénoncer un possible "crime de guerre" commis par l’armée israélienne.
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je tenais à partager avec vous ce qui est peut-être une nouvelle scientifique majeure, relayée par Courrier International : le fait qu’une solution aurait peut-être été trouvée pour concilier deux piliers de la physique, la théorie quantique et celle de la relativité générale d’Albert Einstein. Pour schématiser très grossièrement, on peut dire que l’une concerne l’infiniment petit, ce qui se passe au niveau subatomique, et l’autre l’infiniment grand, la gravité à l’échelle de l’univers. Ces deux théories sont jugées incompatibles, mais une équipe anglaise a fait une proposition audacieuse et élaboré une théorie de la gravité classique post-quantique, selon laquelle la vitesse à laquelle le temps s’écoule, pourrait changer de manière aléatoire.
Si cette nouvelle vous laisse de marbre et que vous préférez rester sur le plancher des vaches, j’ai aussi quelque chose pour vous : la mésaventure arrivée à des rugbymen martiniquais. Une dizaine d’entre eux ont décidé de poser nus sur un rond-point pour illustrer leur calendrier annuel, mais l’initiative n’a pas été du goût du maire du coin, qui a annoncé son intention de porter plainte pour "exhibition sexuelle". Les sportifs risquent un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende. Lu sur le site de RMC Sport.
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