logo

Feux de forêt au Chili : une des "plus grandes tragédies" du pays fait au moins 112 morts
Au moins 112 personnes sont mortes dans les incendies de forêt sans précédent qui ravagent la région de Valparaiso dans le centre du Chili, a annoncé, dimanche, le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Les incendies ont ravagé des milliers d'hectares de forêt et l'état d'exception a été décrété face à la progression des incendies.

C'est "la plus grande tragédie" qu'a connue le Chili en plus d'une décennie a déclaré, dimanche 4 février, le président Gabriel Boric à propos des incendies qui ravagent la région de Valparaiso dans le centre du pays.

Le bilan des incendies de forêt a grimpé à 112 morts. "Nous devons dire, avec l'information reçue du service médico-légal qu'il y a 112 personnes tuées, 32 corps identifiés", a déclaré Manuel Monsalve, porte-parole du ministère de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse.

Les quartiers d'habitations entiers dévastés, des voitures calcinées, des dizaines de milliers d'hectares de forêt réduits en cendre, pour la troisième journée consécutive, les pompiers continuent de lutter contre des dizaines d'incendies, dans le centre et sud du pays.

"C'est la plus grande tragédie que nous ayons connue depuis le tremblement de terre de 2010", a déclaré le président Gabriel Boric, en référence au séisme de magnitude 8,8 qui avait été suivi d'un tsunami, le 27 février 2010 et qui avait fait plus de 500 morts. Le chef de l'État s'exprimait lors d'un déplacement à Quilpué, situé à la périphérie de Viña del Mar dans la région de Valparaiso, où des quartiers entiers et des voitures ont été carbonisés et où des milliers d'habitants ont été bloqués vendredi pendant plusieurs heures alors qu'ils tentaient de fuir en voiture.

"C'était un enfer, des explosions"

Les pompiers combattaient toujours 34 incendies dimanche et étaient parvenus à en contrôler 43, selon le Senapred, le Service national de prévention et de réponse aux catastrophes.

"Il ne reste plus une seule maison ici", explique Lilian Rojas, retraitée de 67 ans, au milieu des décombres et des cendres. Elle vivait près du jardin botanique dans la station balnéaire de Viña del Mar, l'une des zones les plus touchées, et raconte que le feu les a surpris en quelques minutes. "Je suis sortie dehors pour voir et les gens étaient déjà en train de courir. Je suis sortie de chez moi, j'ai fermé la porte et je suis partie", décrit la retraitée, en montrant sa robe rose : "C'est la seule chose qu'il me reste".

Rodrigo Pulgar, un chauffeur, a perdu sa maison à El Olivar sur les collines de Valparaiso. "C'était un enfer, des explosions. J'ai essayé d'aider mon voisin à éteindre sa voiture, ma maison commençait à brûler par derrière. C'était une pluie de cendres", raconte-t-il.

Conditions météo plus favorables

L'incendie de Las Tablas, le plus important dans la région de Valparaiso, est toujours actif et "couvre un périmètre de 80 km", a indiqué la ministre de l'Intérieur Carolina Toha, mais les conditions météorologiques des dernières heures semblent plus favorables, a-t-elle déclaré, décrivant un phénomène typique de la côte pacifique qui produit beaucoup de nuages, une forte humidité et donc des températures plus basses.

"Les conditions actuelles sont plus propices à la prise en charge des victimes et à la maîtrise des incendies", a-t-elle ajouté.

Dans toute la région, prisée pour ses plages et sa production de vin, 17 brigades de pompiers, 1 300 soldats et volontaires civils étaient déployés pour lutter contre les flammes et aider les habitants démunis.

"Les ravages de la sécheresse"

Depuis Rome, après la prière de l'Angelus, le pape François a appelé dimanche à prier "pour les morts et les blessés dans les incendies dévastateurs au Chili".

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a lui annoncé sur X que l'Union européenne était "prête à apporter son aide dans ces moments difficiles", estimant que ces "incendies dévastateurs (...) nous rappellent les ravages de la sécheresse et du climat".

#Chile se enfrenta de nuevo a devastadores incendios con numerosas víctimas mortales, recordándonos los estragos de la sequía y el clima. Traslado mi apoyo y solidaridad al gobierno y al pueblo chileno.

La UE está lista para colaborar y brindar ayuda en estos momentos difíciles

— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) February 4, 2024

Depuis mercredi, la température frôle les 40 degrés dans le centre du Chili et la capitale Santiago.

Cette canicule résultant du phénomène climatique El Niño touche actuellement le cône sud de l'Amérique latine, en pleine période estivale, provoquant des incendies de forêt aggravés par le réchauffement climatique. Après le Chili et la Colombie, la vague de chaleur menace dans les prochains jours l'Argentine, le Paraguay et le Brésil.

Avec AFP

Feux de forêt au Chili : une des "plus grandes tragédies" du pays fait au moins 112 morts