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"Nous faisons des progrès, mais pas assez vite", regrette le président de la COP28
"Il nous reste moins de trois jours" : malgré des "progrès", le président de la COP28 a solennellement appelé dans la soirée du samedi 9 décembre les pays à s'émanciper de leurs propres intérêts pour parvenir à un accord capable de juguler le changement climatique.
"Nous faisons des progrès, mais pas assez vite, et de façon pas assez satisfaisante", a déclaré Sultan al-Jaber lors d'une séance plénière devant l'ensemble des délégués des pays, répétant qu'il entendait tenir son calendrier de clôture de la COP28 mardi.
"Il est temps de mettre de côté ses propres intérêts au nom de l'intérêt général", a lancé le patron de la compagnie pétrolière émiratie Adnoc, la mine plus sévère que la veille. Il réunira les ministres et chefs de délégation dimanche à 15 h locales (11 h GMT).
Il n'est pas le seul à parler de progrès. Quelques heures plus tôt, l'émissaire chinois pour le climat, Xie Zhenhua, a lui aussi rapporté des avancées, fruit de réunions permanentes entre les grands pays et les grands blocs régionaux.
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L'opposition de l'Opep à toute sortie des énergies fossiles tend les négociations
La pression monte sur les pays pétroliers dans la dernière ligne droite de négociations, alors que le chef de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a demandé la veille à ses 23 pays membres ou associés de "rejeter proactivement" tout accord ciblant les énergies fossiles, tandis que de nombreux pays veulent acter d'ici mardi la fin de leur utilisation.
"Je pense que c'est une chose assez répugnante de la part des pays de l'Opep de s'opposer à ce qu'on mette la barre là où elle doit être" sur le climat, a lancé devant des journalistes la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l'Union européenne. Agnès Pannier-Runacher s'est, elle, dite "stupéfaite" et "en colère".
Dans l’après-midi, le représentant du secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a défendu à la tribune sa position. "L'accord de Paris parle de réduire les émissions, plutôt que de choisir certaines sources d'énergie", a déclaré Ayed Al-Qahtani, directeur de la recherche de l'Opep, au nom du secrétaire général Haitham al-Ghais.
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Manifestation contre les fossiles et la guerre à Gaza
Des centaines de personnes ont manifesté en marge de la COP28 à Dubaï, réclamant la fin des combustibles fossiles et un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas.
Brandissant des banderoles en faveur de l'environnement peintes aux couleurs du drapeau palestinien, les manifestants ont crié "Justice climatique" et "Cessez-le-feu maintenant".
La guerre entre Israël et le Hamas à Gaza a été omniprésente à la réunion des Nations unies à Dubaï, où les négociateurs du monde entier tentent de conclure un nouvel accord pour faire progresser la lutte contre le réchauffement climatique.
"C'est le même combat, c'est la même chose, c'est du colonialisme, c'est du génocide", estime l'activiste mexicaine Isavela Lopez. Les manifestations sont rares aux Émirats arabes unis, où elles sont soumises à une autorisation officielle.
Avec AFP