La centrale nucléaire d’Ispahan, présentée comme une installation à usage exclusivement civil, est l'un des sites les plus secrets d'Iran. Notre envoyé spécial, Alain Chabod, a pu y pénétrer.
La centrale d'Ispahan est l'endroit où se déroule la première étape du traitement de l’uranium iranien. Celui-ci est ensuite acheminé vers la centrale de Natanz, à 200 kilomètres de là, où il est enrichi, puis transformé en pastilles d’uranium.
L'uranium traité sur le site est destiné à des centrales nucléaires civiles, selon son directeur, même s'il n'en existe pas encore en Iran, à l’exception de celle de Bushehr, dans le sud-ouest du pays, qui n'est toutefois pas encore entrée en service.
Deux caméras de l'AIEA braquées sur le stock d'uranium
Pendant toute la durée de sa visite, qui a duré moins de deux heures, notre reporter était accompagné du directeur de la centrale, qui a refusé de lui communiquer son nom. À la fin, il a pu avoir accès à la salle de stockage des matières nucléaires. Fixées au mur, deux caméras sont en permanence braquées sur les portes de sortie de l’uranium enrichi. Elles appartiennent à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargée du contrôle des installations nucléaires iraniennes.
Elles ont pour mission de surveiller la production. "Des photos sont prises régulièrement, à quelques minutes d’intervalle, afin de vérifier que notre production n'a qu'un objectif pacifique", précise le directeur.
À aucun moment, il n’a été possible de filmer les personnes rencontrées à visage découvert. L’Iran a vu récemment disparaître de façon suspecte plusieurs de ses scientifiques spécialisés dans le nucléaire. Certains auraient trouvé refuge aux États-Unis ou en Europe...