À quelques heures du coup d'envoi du Dakar-2010, les participants au célèbre rallye sont arrivés à Buenos Aires, la capitale de l'Argentine, d'où sera donné, demain, le départ de la première étape.
AFP - Un an après ses débuts en Amérique du Sud et un succès populaire incontestable, le Dakar-2010 retrouve les pistes très diversifiées d'Argentine et du Chili, loin de son continent africain historique.
Les organisateurs savent pouvoir compter sur la ferveur locale. Après l'annulation de l'épreuve, menacée par des islamistes liés à Al-Qaïda en 2008, ASO (Amaury sport organisation, le propriétaire de l'épreuve) avait fait quitter l'Afrique au Dakar et traverser l'Atlantique.
L'intérêt avait été exceptionnel, dans un continent passionné par les belles mécaniques. Plus de 500.000 personnes s'étaient massées sur l'Avenue du 9 juillet, l'un des axes centraux de Buenos Aires, pour le départ de la course. Balcons, terrasses, poteaux, cabines téléphoniques avaient été pris d'assaut...
Cette année, une foule conséquente assiste déjà aux vérifications techniques et administratives, qui ont débuté mardi et se termineront jeudi dans la capitale argentine. Les premiers jours de course promettent d'être très animés.
D'autant qu'après deux premières étapes très roulantes, où motos/quads et autos/camions disposeront de tronçons séparés, pour éviter d'éventuels accidents, les concurrents entreront dans le vif du sujet dès la 3e étape lundi, quand ils se confronteront aux dunes de sable blanc de Fiambalà.
Après un passage de frontière à 4800 m d'altitude au Paso de Francisco, les 366 équipages (136 voitures, 153 motos, 25 quads et 52 camions) aborderont ensuite le désert aride de l'Atacama, ses dunes et ses salars -sorte de lacs salés.
VW, KTM et BMW
Une hiérarchie devrait s'être dessinée dès la mi-course. La deuxième moitié de rallye, toute aussi riche en paysage, connaîtra des terrains vallonnés, parfois verdoyants, avec l'Aconcagua, point culminant de la région (6859 m), en point de mire, lors de la 11e étape.
Les coureurs devront ensuite se méfier des rios, qui ont coûté la victoire à Carlos Sainz l'an passé, et des dernières dunes de sable de Nihuil (13e étape) pour fondre sur Buenos Aires, où ils arriveront après 9000 kilomètres de course, dont plus de la moitié de spéciales le 17 janvier.
Avant même les premiers tours de roue, le Dakar-2010 sait qu'il dispose d'un terrain de jeu exceptionnel. Les leaders devront toutefois faire preuve de plus de constance que lors de l'édition précédente, gagnée sans suspense par l'Espagnol Marc Coma, sur deux roues, et le Sud-Africain Giniel De Villiers, sur quatre.
Les Volkswagen, BMW et Hummer partent avec une longueur d'avance sur la concurrence chez les autos, alors qu'en moto, David Frétigné sur sa Yamaha, paraît être l'un des seuls pilotes à pouvoir perturber l'hégémonie des KTM.
Mais le Dakar-2010, s'il veut être réussi, doit surtout s'épargner une polémique comme celle ayant entouré la mort du pilote moto Pascal Terry dès les premiers jours du rallye l'an passé.
Disparu lors de la 2e étape, le Français avait été retrouvé sans vie plusieurs jours plus tard, victime d'un oedème pulmonaire ayant pour origine un problème cardiaque. La longueur des recherches et les dysfonctionnements -reconnus- d'ASO avaient été pointés du doigt.
Une enquête encore en cours, les résultats d'une commission rogatoire en Argentine étant attendus en France début 2010, doit déterminer les responsabilités de chacun.