logo

Le leader du mouvement pro-démocratie Pita Limjaroenrat blanchi par la justice thaïlandaise
Nouveau départ pour Pita Limjaroenrat. Innocenté mercredi par la Cour constitutionnelle, le chef de file du mouvement pro-démocratie en Thaïlande, que des opposants politiques avaient accusé de fraude électorale, est libre de reprendre son mandat de député et ses activités politiques.

"Pita Premier ministre", ont entonné les partisans du leader du mouvement pro-démocratie en Thaïlande à l'annonce du verdict. La Cour constitutionnelle thaïlandaise a innocenté, mercredi 24 janvier, Pita Limjaroenrat, mettant fin à des mois d'incertitudes sur son avenir politique.

Après cette décision de justice, l'homme politique peut désormais reprendre son mandat de député, même si il reste sous le coup d'une autre procédure en justice, au sujet d'accusations de lèse-majesté à l'encontre de son parti, Move Forward ("En Avant", en anglais).

La décision de la Cour était particulièrement attendue dans un royaume déchiré entre des élites traditionnelles accrochées au pouvoir, et des jeunes générations en quête de renouveau, dont Pita Limjaroenrat, 43 ans, est le porte-étendard.

Retour sur la scène politique

"Il ne s'agit que d'un détour. Qu'importe le verdict, nous allons continuer à aller de l'avant", a déclaré l'homme politique au moment de son arrivée au palais de justice.

Au début de la procédure, les juges avaient suspendu en juillet dernier Pita Limjaroenrat de son mandat de député, le temps de l'examen. Celui-ci s'est également mis en retrait de la direction du parti Move Forward.

Dans un entretien à l'AFP, début novembre, il avait assuré vouloir continuer à se présenter à l'avenir, tout en se disant "très confiant" sur le plan judiciaire.

Tentative de déstabilisation 

En avril dernier, Move Forward a remporté les législatives sur la base d'un programme visant à moderniser des institutions jugées défaillantes après une quasi-décennie de domination militaire.

Mais l'ascension de l'ancien étudiant de Harvard a suscité une levée de boucliers de ses opposants militaro-royalistes, qui jugent son programme trop radical vis-à-vis de la monarchie.

"Pita", dont le profil de fauteur de trouble est unique en Thaïlande, a notamment perdu cet été l'élection pour devenir Premier ministre du fait de la mobilisation des sénateurs pro-armée. Il a aussi été visé par des actions en justice qu'il dénonce comme étant une tentative de déstabilisation politique.

Les juges lui ont donné raison mercredi dans l'affaire de la chaine de télévision iTV : Pita Limjaroenrat avait été accusé de posséder des actions dans ce média durant la campagne électorale, en contradiction avec la loi thaïlandaise qui interdit aux candidats d'être impliqués dans la gestion d'organismes de presse.

La chaîne en question, iTV, n'émet plus depuis 2007 et ne peut donc pas être reconnue comme média, s'était défendu Pita Limjaroenrat, qui a expliqué avoir hérité les parts de son père décédé.

Avec AFP