A la Une de la presse, ce lundi 22 octobre, la multiplication, en France, comme ailleurs en Europe, des manifestations d’agriculteurs contre les charges financières et les normes environnementales, jugées écrasantes. Les manifestations massives en Allemagne contre le parti d’extrême-droite AfD. La décision de Ron DeSantis de se retirer de la primaire républicaine américaine au profit de Donald Trump. Et la découverte de quatre nouvelles espèces de poulpes.
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A la Une de la presse, la multiplication, en France, comme ailleurs en Europe, des manifestations d’agriculteurs contre les charges financières et les normes environnementales, jugées écrasantes.
Face à une colère "profonde et protéiforme", "autant que le monde agricole l’est lui-même", La Croix appelle à "regarder en face le malaise paysan" et à "tenter d’y répondre". Le journal voit les agriculteurs français "percutés par des injonctions contradictoires" : "assurer la souveraineté alimentaire du pays", alors que beaucoup d’entre eux gagnent à peine de quoi vivre, "produire des aliments de qualité tout en faisant face à des importations qui ne respectent pas (les mêmes) standards et changer de façon de travailler pour répondre au changement climatique, alors qu’ils se vivent comme en étant les premières victimes". Des contraintes qui "alimentent l’impression d’être abandonnés par les pouvoirs publics" - ce qui serait toutefois injustifié, selon le journal, "tant les agriculteurs ont montré leur capacité à se faire entendre", comme l’a prouvé récemment la suspension de l’augmentation des taxes sur les pesticides.
A un mois du Salon de l’Agriculture, la crainte d’un embrasement dans les campagnes a conduit le gouvernement à ordonner "de tout mettre en œuvre" pour "contenir" le mouvement, d’après Le Figaro - qui fait état de l’inquiétude de l’exécutif de voir ressurgir une contestation semblable à celle des "Gilets jaunes", il y a 5 ans.
Le Figaro accuse le gouvernement de "jouer double jeu" et de se soumettre aux décisions de l’Union européenne. Selon le journal, ce ne sont pas les agriculteurs qui "retournent les pancartes des villes pour dire que l’on marche sur la tête" "qui mettent la France à l’envers", "mais ceux qui, à Paris comme à Bruxelles, imposent des règles auxquelles échappent la Chine, les États-Unis, et l’Amérique du Sud, trop contentes de déverser à bas prix" ce que les agriculteurs européens "n’ont plus le droit de produire eux-mêmes". A cinq mois des Européennes, le discours anti-Bruxelles est repris avec force par le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui se présente comme le seul rempart face à une Union européenne qui voudrait "tuer l’agriculture française" - un discours également relayé ailleurs en Europe, par les alliés du RN, selon Le Monde, qui cite notamment le Parti pour la liberté néerlandais et l’AfD, en Allemagne.
Outre-Rhin, près d’1,5 millions d’Allemands ont manifesté ces trois derniers jours contre le parti d’extrême-droite. Une mobilisation d’une rare ampleur, qui fait suite aux révélations sur la tenue d’une réunion du parti, en novembre dernier, au cours de laquelle des cadres de l’AfD ont discuté d’un projet d’expulsion massive de personnes étrangères ou d’origine étrangère. Ces manifestations massives suffiront-elles cependant à "contenir" le parti d’extrême-droite? Le Taggesspiegel, le quotidien de Berlin, en doute, à cause de l’essoufflement de la coalition dirigée par Olaf Scholz, trop accaparée, selon lui, par ses divisions internes. D’après le Frankfurter Allgemeine Zeitung le soutien le plus sonore aux manifestants est venu du président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier, qui leur a envoyé un message les remerciant de "défendre la République et la Constitution (allemande) contre leurs ennemis".
La réunion secrète de l’AfD a rappelé à certains de ses opposants les pages sombres de l’histoire allemande - d’où le dessin du Néerlandais Tjeerd Royaards publié par le site Cartoon Movement, montrant les Allemands découvrant une croix gammée sous le sigle de l’AfD...
A la Une également ce matin, aux Etats-Unis, la décision de Ron DeSantis de se retirer de la primaire républicaine au profit de Donald Trump. The New York Times annonce la fin d’une campagne "turbulente et chère", qui n’a pas réussi à séduire les électeurs républicains. Le gouverneur de Floride aurait commis l’erreur de "mettre tous ses œufs dans le même panier", d’après The Guardian – qui explique que l’ex-candidat a tout misé, à tort, sur "sa croisade morale contre l’idéologie woke", qui plaide en faveur de l’égalité sociale et raciale, et sur "l’implosion de la candidature de Trump sous l’effet des poursuites judiciaires". Exit DeSantis, place au match Nikki Haley/Donald Trump. Une affiche peu alléchante, aux yeux du Washington Post, qui juge le rapport de forces beaucoup trop inégal entre l’ex-gouverneure de la Caroline du sud et l’ex-président, crédité d’une avance écrasante dans les sondages.
Avant de vous dire à demain, je vous propose de rester du côté de la presse américaine et du Washington Post, qui rapporte qu’une expédition scientifique a permis la découverte de quatre nouvelles espèces de poulpes au large du Costa Rica. D’après le quotidien, les bestioles ont été découvertes dans une pouponnière, où les mamans poulpes couvent leurs petits en se recroquevillant, toutes tentacules dehors. La femelle poulpe, on le rappelle, est une mère particulièrement zélée, puisque des chercheurs ont même observé récemment qu’une maman poulpe avait veillé sur ses petits pendant près de quatre ans et demi, avant de mourir juste après l'éclosion de sa couvée. Quel dévouement!
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