A la Une de la presse, ce mercredi 22 novembre, les réactions, en Israël, au feu vert du gouvernement, pour un cessez-le-feu temporaire à Gaza, en échange de la libération de 50 otages détenus par le Hamas. Les appels au boycott, au Maroc, contre les entreprises occidentales accusées de soutenir l’effort de guerre israélien. Les enjeux énergétiques de la guerre à Gaza. Et le retour de Gaston Lagaffe.
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A la Une de la presse, les réactions, en Israël, au feu vert du gouvernement, pour un cessez-le-feu temporaire à Gaza, en échange de la libération de 50 otages détenus par le Hamas.
D’après Haaretz, le gouvernement israélien n’avait "pas d’autre choix que d’approuver" cet accord, malgré "le risque que le Hamas sorte de cette trêve plus fort, enhardi et réorganisé". Le quotidien israélien explique le revirement de Benyamin Netanyahu sur cette question par "la pression publique": "Les zigzags du Premier ministre sont monnaie courante, mais ce qui semble avoir joué, cette fois, c'est sa rencontre avec les familles d'otages, mais aussi les positions prises par Tsahal, le Shin Bet et le Mossad" - les services de renseignement israéliens -, écrit le journal.
Cet accord a été voté par 35 voix contre 3, seuls trois ministres du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit ont voté contre. Sans surprise, l’une de ses principales figures, Itamar Ben Gvir, fustige, donc, cet accord, dont il prédit qu’il finira par un "désastre" semblable à celui qui aurait suivi la libération de Gilad Shalit, ce soldat israélien libéré par le Hamas en 2011, en échange de 1027 prisonniers palestiniens, dont Yahya Sinwar, l’actuel dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza. Des déclarations citées par The Times of Israel. Le Jerusalem Post salue, lui, le choix du gouvernement de placer "la vie de ses citoyens avant tout, même au risque de mettre en danger d’autres citoyens", après-coup. D’après le journal, "le sentiment de responsabilité mutuelle fait partie de la philosophie sioniste, selon laquelle aucun Juif ne doit être abandonné", et cette solidarité est présentée elle-même comme un "élément essentiel de la résilience et de l’unité" d’Israël face à ce que le journal qualifie de "crise".
La guerre d’Israël contre le Hamas est largement évoquée dans l’entretien accordé par la ministre des Affaires étrangères française au journal Libération. "Il est possible d’être solidaire à la fois des Israéliens et des Palestiniens", affirme Catherine Colonna. "Une déclaration de bon sens", selon Libé, qui estime qu’"il est temps, pour la France de prouver qu’elle peut maintenir ce cap, conformément à sa soif de justice et d’impartialité".
La lutte pour la justice, dont se prévalent, aussi, les tenants des appels au boycott des grands groupes occidentaux, soupçonnés de soutenir l’effort de guerre israélien. Des appels lancés notamment au Maroc, notamment contre des entreprises françaises, d’après Jeune Afrique, qui évoque le géant des supermarchés Carrefour et l’assureur Axa. Le sociologue Abderrahmane Rachik, relativise, cependant, ces appels au boycott, dont il soutient qu’ils sont plutôt dirigés contre "les fleurons américains de l’industrie de consommation", comme McDonalds, Starbucks et KFC, et que si "griefs contre la France il y a, ils ne sont pas de cet ordre". Jeune Afrique relève toutefois que l’entreprise Carrefour a, depuis, effacé une publication annonçant qu’elle fournirait des colis alimentaires aux soldats israéliens, tandis que McDonalds s’est lancé dans une opération de communication "tous azimuts" pour "se prémunir d’une éventuelle baisse de la fréquentation".
L’impact économique de la guerre à Gaza, dont il est aussi question ce matin du côté de L’Humanité. Le quotidien communiste, soutien de longue date de la cause palestinienne, relève que le conflit "entrave la réalisation de projets gaziers et pétroliers entre le Proche-Orient et l’Europe via les ports israéliens", notamment parce que la guerre en cours gèle la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite. L’Huma assure que la réalisation de ces projets cherchant à faire d’Israël "un corridor essentiel" pour les exportations des pays du Golfe vers l’Europe, passent par une "mise sous contrôle" de Gaza, dont l’importance stratégique serait "essentielle". L’Huma, qui relève, au passage, l’existence d’importants gisements gaziers au large de Gaza, pose cette question, pour le moins polémique: "Quelle meilleure option, (pour la mise à exécution de ces projets énergétiques), qu’un territoire vidé de ses habitants?". Le journal formule une théorie selon laquelle ces projets expliqueraient "l’acharnement israélien contre l’enclave palestinienne", en soutenant que "la vie des Palestiniens se jauge à l’aune des pipelines".
Les tensions au Proche-Orient, et ailleurs, planent aussi sur l’organisation des Jeux olympiques de 2024, en France. Le Monde fait état de la présentation, hier, devant l’Assemblée générale de l’ONU, et "pour la première fois de l’histoire des Jeux olympiques modernes", d’un texte présenté par le président du Comité d’organisation des JO, Tony Estanguet. Ce texte sur le respect de la trêve olympique, qui enjoint aux pays participants de cesser leurs hostilités pendant la durée des JO, a été approuvé pour la première fois par un vote et non par consensus. D’après Le Monde, ce changement serait intervenu à cause de la Russie, actuellement mise au ban du sport international, et qui a poussé à la mise au vote de cette résolution symbolique, finalement adoptée par seulement 118 des 193 Etats membres de l’ONU. Un résultat dans lequel le journal voit la manifestation des tensions actuelles dans les relations internationales.
Avant de vous dire à demain, je tenais à vous annoncer un grand retour, celui de l’inénarrable Gaston Lagaffe. Les Echos annoncent la parution, aujourd’hui, d’un nouvel album, plus d'un quart de siècle après le dernier tome. Son nouveau papa est le dessinateur québecois Marc Delafontaine, dit aussi Delaf, qui succède à l’immense Belge Franquin.
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