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ONU : bientôt une secrétaire générale ?
Publié le : 19/01/2024 - 17:35

En presque 80 ans d’existence, l’ONU a été dirigée par neuf secrétaires généraux – tous des hommes. Seules quatre des 78 assemblées générales ont été présidées par des femmes. Parmi elles, la diplomate équatorienne Maria Fernanda Espinosa, qui milite pour une meilleure parité au sein des Nations unies. D'autant que la capacité des femmes à apaiser les conflits a maintes fois été prouvée, ce qui a par ailleurs poussé certaines prisons espagnoles à expérimenter des détentions mixtes.

Depuis 1945, l’ONU a changé de nom, connu des crises, ressuscité de ses cendres. Une chose n’a pas changé cependant : le fait qu’elle a toujours été dirigée par des hommes. Les neuf Secrétaires généraux de la Société des Nations devenue Organisation des Nations unies étaient issus de tous les horizons et de toutes les régions du monde, mais tous appartenaient à la gent masculine. Pourtant, le but de l’organisation est de s’assurer du maintien de la paix dans un monde constitué à 52 % de femmes.

Maria Fernanda Espinosa, ex-ministre équatorienne des Affaires étrangères et de la Défense, est l’une des rares femmes à avoir occupé un poste de direction au sein de l’organisation : elle est la quatrième femme à avoir été présidente de l’Assemblée générale, en 2018-2019, et la première issue d’Amérique latine. Aujourd’hui, elle fait campagne en faveur de la parité au sein des instances dirigeantes de l’ONU et voudrait même voir une alternance femme-homme au Secrétariat général.

Ce serait d’ailleurs logique pour les Nations unies, dont l’un des ODD (Objectifs de développement durable) est précisément l’égalité des sexes. Mais en dépit de progrès sur ce front, les femmes restent largement sous-représentées à tous les niveaux du pouvoir politique dans le monde. En octobre 2000, le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) avait par ailleurs adopté la résolution 1325, intitulée "Femmes, paix et sécurité", pour ouvrir la voie à une meilleure prise en compte des femmes et du genre pour la prévention et la résolution des conflits armés.

Enfin, de nombreuses études ont montré que l’implication des femmes dans les négociations et le maintien de la paix permet d’obtenir une réconciliation plus durable que lorsqu’elles en sont exclues. La Colombie est un exemple de l’implication des femmes dans les négociations de paix avec la guérilla des FARC.

Le rôle apaisant des femmes s’étend au-delà des conflits armés. Pour faciliter la réinsertion des prisonniers dans une société dont les femmes font partie, l’Espagne expérimente des prisons mixtes. Triés sur le volet, choisis pour leur bon comportement, des hommes et femmes privées de liberté sont sélectionnés pour partager cantine, cuisine, activités… au sein du même quartier dédié. C’est le cas de l’établissement pénitentiaire de Teixeira, dans le nord-ouest du pays.