Le Quai d'Orsay se serait bien passé de cette polémique. La France "n'a pas de 'mercenaires'" en Ukraine, a affirmé jeudi 18 janvier le ministère français des Affaires étrangères, en réaction aux affirmations de Moscou qui assure avoir visé mardi un bâtiment abritant des "mercenaires français" à Kharkiv (nord-est).
"La France n'a pas de 'mercenaires', ni en Ukraine, ni ailleurs, contrairement à d'autres. Il s'agit d'une nouvelle manipulation grossière russe. Il ne faut pas lui donner plus d'importance qu'aux précédentes et qu'aux suivantes qui ne manqueront pas d'arriver", a ajouté le Quai d'Orsay. Dans la foulée, l'agence Tass a rapporté que l'ambassadeur de France en Russie, Pierre Lévy, a été convoqué jeudi au ministère russe des Affaires étrangères citant la porte-parole du ministère.
While the Russian MoD is claiming it killed “French mercenaries” they actually hit residential, energy facilities and medical facilities. This statement widely amplified by media with little checks takes place while France’s announcement to deliver more SCALP missile [#infowar].… https://t.co/lLCIcSqaiq
— alleyesonwagner (@alleyesonwagner) January 17, 2024La Russie a revendiqué mercredi une frappe menée la veille au soir sur un bâtiment dans lequel étaient déployés des "mercenaires français" à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, où les autorités locales avaient fait état de 17 civils blessés.
"Alors que le ministère russe de la Défense affirme avoir tué des mercenaires français", ils ont en réalité frappé des infrastructures énergétiques et médicales", a réagi dans la foulée l'ONG All Eyes on Wagner sur le réseau social X (ex-Twitter).
La France dénonce une tentative de manipulation
Ces accusations russes sont intervenues après l'annonce par le président Emmanuel Macron mardi que la France allait livrer à Kiev 40 missiles à longue portée Scalp supplémentaires et signer un accord de sécurité avec l'Ukraine. Les alliés de l'Ukraine ont par ailleurs lancé jeudi à Paris une coalition "artillerie" pour répondre aux besoins criants en armement de Kiev.
Pour un haut gradé français, le tempo des accusations répond précisément aux annonces françaises. "La Russie utilise le champ informationnel pour répliquer au champ politique", explique-t-il sous couvert de l'anonymat.
"Cela rentre dans le cadre de leur narratif, articulé autour d'une guerre de l'Otan contre la Russie et du complot contre Moscou pour l'empêcher d'être une puissance", ajoute-t-il.
Selon lui, les accusations russes sont d'abord à destination de la population russe, "pour confirmer que ses dirigeants se battent courageusement face à un bloc de pays". Elles entretiennent aussi "une sorte de flou pour ceux qui pensent, dans les pays occidentaux, que la Russie est dans son bon droit".
Avec AFP