Craignant une action "spectaculaire" des séparatistes basques de l'ETA en cette période de fêtes, le ministère espagnol de l'Intérieur a enclenché le niveau intermédiaire d'alerte antiterroriste dans le pays.
AFP - Le ministère espagnol de l'intérieur a activé le niveau 2 (intermédiaire sur une échelle de 4) d'alerte antiterroriste en Espagne, après avoir averti du risque d'une prochaine action "spectaculaire" de l'organisation séparatiste basque armée ETA.
Le niveau d'alerte 2 a été activé mardi en raison d'un "risque probable d'attentat terroriste", a précisé dans un communiqué le ministère, qui fonde cette décision sur les informations recueillies par les forces de sécurité.
Le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, avait averti lundi soir que l'ETA pourrait préparer une action "spectaculaire" comme un enlèvement, pendant la présidence espagnole de l'UE, qui commence le 1er janvier.
Le communiqué du ministère mardi mentionne par ailleurs la période risquée des fêtes de fin d'année, ainsi que la persistance de la "menace terroriste internationale" à la suite de la tentative d'attentat sur un vol entre Amsterdam (Pays-Bas) et Detroit (Etats-Unis).
La radio basque Euskadi a pour sa part révélé mardi soir avoir eu accès à un document de la police montrant que l'ETA avait planifié pour les prochains jours deux actions de grande envergure, un attentat contre un ministère ou une caserne de la Garde civile et l'enlèvement d'une haute personnalité.
L'ETA, qualifié de mouvement terroriste à la fois par l'Union européenne et les Etats-Unis, est considéré comme responsable de 828 morts en plus de 40 ans de violence.
Selon M. Rubalcaba, l'ETA préparerait une action spectaculaire pour "attirer l'attention" pendant la présidence espagnole de l'UE et masquer son actuelle "faiblesse" face aux coups de boutoir des forces de l'ordre en Espagne et en France.
De nombreuses réunions internationales sont prévues en Espagne au cours des six mois de la présidence espagnole, notamment des sommets bilatéraux en mai à Madrid (USA, Amérique Latine) et un sommet de l'Union pour la Méditerranée (UMP) en juin à Barcelone (nord-est).
Le dernier attentat de l'ETA, qui remonte au 30 juillet, avait eu lieu devant la caserne de la garde civile de Palmanova, sur l'île de Majorque aux Baléares. Deux gardes civils avaient été tués.
Le gouvernement espagnol a adopté une ligne d'extrême fermeté contre la mouvance indépendantiste basque et l'ETA qui s'est traduite par des dizaines d'arrestations, depuis l'échec de ses négociations de paix de 2006-2007.