
L'Azerbaïdjan a fait part de son refus, jeudi 16 novembre, de participer aux pourparlers de normalisation avec l'Arménie, prévus aux États-Unis courant novembre, dénonçant une position "partiale" de l'administration américaine.
"Nous estimons qu'il n'est pas possible d'organiser la réunion proposée au niveau des ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie à Washington le 20 novembre 2023", a déclaré le ministère azerbaïdjanais dans un communiqué.
Cette démarche fait suite à une audition devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis mercredi 15 novembre, au cours de laquelle, selon le ministère, le secrétaire d'État adjoint James O'Brien a fait des "remarques unilatérales et partiales" au sujet de l'Azerbaïdjan.
James O'Brien a déclaré à la commission que "rien ne sera normal avec l'Azerbaïdjan après les événements du 19 septembre tant que nous ne verrons pas de progrès sur la voie de la paix".
"Nous avons annulé un certain nombre de visites de haut niveau et condamné les actions [de Bakou]", a-t-il ajouté.
"Une telle approche unilatérale de la part des États-Unis pourrait les conduire à perdre leur rôle de médiateurs", juge le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères.
Un accord de paix global signé d'ici à la fin de l'année ?
"La volonté [d'Erevan] de signer au cours des prochains mois un accord de paix avec l'Azerbaïdjan reste inébranlable", a pour sa part affirmé jeudi le premier ministre arménien, Nikol Pachinian.
Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev ont tenu plusieurs cycles de négociations sous la médiation de l'Union européenne. Mais le mois dernier, Ilham Aliev a refusé de participer à un cycle de négociations en Espagne, invoquant une "position biaisée" de la France.
Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz devaient rejoindre le président du Conseil européen, Charles Michel, en tant que médiateurs lors de ces pourparlers.
Bakou et Erevan sont engagés depuis des décennies dans un conflit territorial portant sur la région azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh, que Bakou a reconquise en septembre après une offensive éclair contre les séparatistes arméniens.
La quasi-totalité de la population arménienne de la région, plus de 100 000 personnes sur les 120 000 recensées, a depuis fui vers l'Arménie.
Les pourparlers de paix entre les deux ex-républiques soviétiques n'ont guère progressé, mais leurs dirigeants ont déclaré qu'un accord de paix global pourrait être signé d'ici à la fin de l'année.
Avec AFP