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Le Caire demande à Israël de laisser les Palestiniens se déplacer

Dans le cadre d'une visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou au Caire, l'Égypte a invité l'État hébreu à "alléger la pression qui pèse" sur les Palestiniens, citant notamment les restrictions de déplacements qui leurs sont imposées.

REUTERS - L'Egypte a invité mardi les autorités israéliennes à alléger les restrictions de déplacements imposées aux Palestiniens, à l'occasion de la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

On ignore si cette visite - la troisième depuis qu'il a pris ses fonctions en mars - a permis de faire avancer les négociations entamées sous l'égide du Caire en vue d'un échange de prisonnier avec le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007.

"Nous invitons Israël à prendre beaucoup de mesures internes pour alléger la pression qui pèse sur les Palestiniens, notamment avec les barrages routiers, de façon à leur accorder une liberté de mouvement", a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, s'adressant à la presse à l'issue d'une entrevue entre le Premier ministre israélien et le président Hosni Moubarak.

"Israël a promis d'alléger la pression sur les Palestiniens", a-t-il poursuivi, précisant que le sort du soldat franco-israélien Gilad Shalit, au coeur des négociations sur l'échange de prisonniers, n'avait pas été évoqué en détail. Le sergent Shalit a été enlevé en juin 2006 en lisière de la bande de Gaza.

Une délégation du Hamas a fait escale en Egypte, dimanche, avant de gagner la Syrie, où se trouve la direction du mouvement, pour étudier la réponse israélienne au projet d'échange. En l'Etat, il prévoit la libération d'un millier de Palestiniens détenus en Israël contre celle de Gilad Shalit.

L'Egypte, a précisé Ahmed Aboul Gheit, s'est opposée à ce que 100 à 120 des détenus en question ne puissent être rapatriés en Cisjordanie, comme l'exige Israël. L'Etat hébreu refuse en outre de libérer certains des prisonniers condamnés à la prison à vie ou ayant du sang israélien sur les mains.

Les Nations unies et les puissances occidentales espèrent qu'un tel échange se traduira par un allègement du blocus de la bande de Gaza, théâtre l'hiver dernier d'une offensive israélienne de trois semaines.

Mille quatre cents personnes en provenance de 43 pays se sont rassemblées au Caire, cette semaine, à l'occasion du premier anniversaire de cette opération nommée "Plomb durci". Les autorités égyptiennes leur ont interdit de se rendre dans l'enclave palestinienne et plusieurs dizaines d'entre eux ont manifesté lundi et mardi dans le centre de la capitale pour dénoncer cette décision.

Le ministre des Affaires étrangères en a outre justifié le chantier entamé pour édifier un mur métallique souterrain le long de la frontière avec la bande de Gaza, objet d'une nouvelle controverse. "La défense égyptienne a ses raisons, imposées par les circonstances, et nous ne pouvons révéler ses secrets", a-t-il expliqué.

L'édifice permettrait d'obstruer les tunnels transfrontaliers, qui permettent aux Gazaouis d'alléger le blocus israélien et alimentent toutes sortes de trafic, dont celui des armes, selon les autorités israéliennes.