![Émission spéciale : Taïwan, une démocratie artistique (épisode 2) Émission spéciale : Taïwan, une démocratie artistique (épisode 2)](/data/posts/2024/02/16/1708054443_Emission-speciale-Taiwan-une-democratie-artistique-episode-2.jpg)
Alors que Taïwan se prépare pour son élection présidentielle le 13 janvier, France 24 vous emmène à Taipei pour sa seconde émission spéciale de "À l'Affiche !" à la découverte de la scène culturelle taïwanaise. Réputée pour être l'un des endroits les plus progressistes d’Asie, Taïwan se classe à la dixième place des meilleures démocraties dans le monde. Une modernité qui façonne toute une nouvelle génération d'artistes taïwanais.
Louise Dupont vous emmène d'abord à la découverte de la vibrante scène queer de Taipei en compagnie de l'artiste Rosemary-Besu, drag queen depuis cinq ans. En 2019, Taïwan est devenu le premier pays d’Asie à légaliser le mariage des personnes de même sexe. L’île fait depuis figure de modèle de tolérance dans une région asiatique souvent conservatrice. Un refuge pour les artistes de la communauté LGBTQI+.
Le pays est aussi régulièrement mise en avant pour ses avancées en matière d'égalité hommes-femmes. En 2016, Taïwan est devenu l’un des rares pays d’Asie à élire démocratiquement une femme présidente : Tsai Ing-wen. L’île compte aussi 40 % de femmes élues au Parlement, un record en Asie. Mais Taïwan n’a pas échappé pas à la vague MeToo, arrivée tardivement en 2023. Depuis, Taïwan est secouée par des accusations de harcèlements et d’agressions sexuelles.
Une série a largement contribué à la libération de la parole : "Wave Makers", disponible sur Netflix. Huit épisodes qui mettent en scène le quotidien d'une équipe de campagne à l'approche de l'élection présidentielle. Au cœur de l'intrigue : la question du harcèlement sexuel dans le milieu politique. Louise Dupont a rencontré l'une des co-scénaristes, Chien Li-ying. Elle même victime de harcèlement sexuel, elle raconte pourquoi elle a voulu aborder cette problématique dans sa dernière création.
Je ne m'attendais pas à ce que la série ait un tel impact. À Taïwan, on entend souvent dire qu’il faut attendre d’être reconnu comme un pays à part entière ou avoir fait la paix avec la Chine avant de pouvoir parler d’autres problèmes. Beaucoup disent que le fait que "Wave Makers" aborde la question du harcèlement sexuel en politique a contribué à en faire un sujet central sur la scène politique.
Chien Li-ying, co-scénariste de la série "Wave Makers"
🇹🇼 Place à la diversité culturelle de #Taïwan !
Notre équipe de @ALafficheF24 a rencontré le chanteur de métal et député @FreddyLim, la drag queen Rosemary Besu et la chanteuse autochtone Abao.
Retrouvez le deuxième épisode de l'émission ici ➡️ https://t.co/LvWWe3Tx1i pic.twitter.com/tbset3eI7E
Enfin, l'identité culturelle taïwanaise se distingue aussi par sa diversité. La grande majorité des Taïwanais ont des origines en Chine continentale, mais 2 % de la population appartiennent à l'une des 16 tribus aborigènes recensées sur le territoire. Chacune a sa propre langue et ses propres traditions. À son élection en 2016, la présidente Tsai Ing-wen, qui a elle-même des origines autochtones, a présenté des excuses officielles aux peuples indigènes de Taïwan pour les souffrances endurées pendant 400 ans de domination japonaise et chinoise. Une première de la part d’un chef d’État taïwanais.
Louise Dupont a également rencontré la chanteuse Abao, pionnière de la musique autochtone à Taïwan, au Pasiwali Festival. Musicienne depuis 20 ans, elle a longtemps chanté en mandarin. Mais en 2015, elle a décidé d'interpréter ses chansons en langue Paiwan. Aujourd’hui, elle joue un rôle de mentor pour toute une nouvelle génération.
À Taïwan, les autochtones ne représentent que 2 % de la population. Le festival Pasiwali est donc pour nous une occasion rare et précieuse de faire découvrir notre culture.
Abao, chanteuse
Si le sort de Taïwan reste incertain face à l’hégémonie chinoise, l’île mise sur les arts et la culture pour se créer une identité propre, diverse et tolérante.
Rédaction en chef : Magali Faure
Production : Natacha Milleret
Présentation : Louise Dupont
Réalisation : Jérôme Mignard
Images : Jérôme Mignard, Lucie Barbazanges
Montage : Aurélien Porcher, Joël Procope, Gilles Terrier
Fixeuse : Alice Herait