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Pour la quatrième fois depuis le 7 octobre, le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a pris la parole vendredi. Il a assuré qu'une riposte contre la frappe, imputée à Israël, qui a tué le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth est "inéluctable".

La riposte est inévitable. La frappe – attribuée à Israël – sur son fief près de Beyrouth, qui a tué le numéro deux du Hamas palestinien entraîne une réponse "inéluctable", a affirmé le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, vendredi 5 janvier.

La frappe sur la banlieue sud de Beyrouth "est grave et ne restera pas sans réponse", a prévenu Hassan Nasrallah dans un discours télévisé, assurant que son mouvement allait "répondre" sur "le champ de bataille".

"La riposte est inéluctable", a encore affirmé le chef du Hezbollah, dont le parti lance quotidiennement des attaques contre Israël depuis le sud du Liban. 

Saleh al-Arouri et six autres responsables et cadres du Hamas ont été tués mardi soir dans une frappe attribuée à Israël contre un bureau du mouvement islamiste palestinien, allié du Hezbollah.

Plus de 600 opérations contre Israël depuis le 7 octobre

Dans un premier discours au lendemain de la frappe, Hassan Nasrallah avait assuré que l'assassinat "ne resterait pas impuni", sans autre précision.

La frappe de mardi est la première depuis le 7 octobre aux abords de la capitale libanaise.

Israël, qui ne l'a pas revendiquée, a été pointé du doigt immédiatement par le Hamas, le Hezbollah et le gouvernement libanais. Un responsable américain de la Défense a aussi indiqué qu'il s'agissait bien d'une "frappe israélienne".

"Nous ne pouvons pas garder le silence sur une violation de cette magnitude car cela signifierait que tout le Liban serait exposé" à l'avenir, a souligné Hassan Nasrallah. "Nos combattants de l'ensemble des zones frontalières (...) répondront à cette dangereuse violation", a-t-il ajouté.

Depuis le début des violences il y a près de trois mois, les combattants de la formation islamiste chiite ont mené 670 opérations contre Israël et visé "l'ensemble des positions frontalières", a souligné Hassan Nasrallah.

Éviter un embrasement généralisé à la frontière

Les affrontements entre Israël et le Hezbollah, qui affirme agir en solidarité avec le Hamas à Gaza, sont d'une violence sans précédent depuis la guerre qui les a opposés en 2006, bien que ceux-ci soient pour le moment limités aux zones frontalières dans le sud du Liban.

Les violences ont fait 175 morts au Liban, parmi lesquels 129 combattants du Hezbollah mais aussi plus de 20 civils, selon un décompte de l'AFP. Dans le nord d'Israël, neuf soldats et cinq civils ont été tués, selon les autorités.

Le chef du Hezbollah a accusé Israël de minimiser le nombre de soldats tués et blessés par sa puissante formation sur le front nord, estimant que "cela faisait partie de la guerre psychologique".

Hassan Nasrallah a affirmé que les attaques menées par sa formation avaient placé le Liban en position de force en cas d'un règlement du litige frontalier avec Israël "après la fin de l'agression contre Gaza".

"Nous avons maintenant une opportunité historique de libérer complètement chaque centimètre carré de notre terre libanaise", a ajouté le chef du Hezbollah, en référence aux territoires encore occupés par Israël après son retrait du sud du Liban en 2000.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré, vendredi, qu'Israël "préfère la voie diplomatique à la voie militaire" pour rétablir le calme à la frontière nord. "Nous préférons la voie d'une solution diplomatique via un accord, mais nous sommes proches du point de retournement du sablier", a déclaré Yoav Gallant dans une vidéo.

Les émissaires occidentaux qui s'activent pour éviter un embrasement généralisé à la frontière entre les deux pays ont proposé, pour obtenir un arrêt des hostilités, un règlement du litige frontalier entre le Liban et Israël, selon des sources diplomatiques occidentales.

Avec AFP