Un total de plus de 50 séismes, dont le plus puissant d'une magnitude de 7,6, a touché le centre du Japon lundi, entraînant le déclenchement d'alertes au tsunami. La menace a finalement été écartée par le Centre d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique. Les autorités japonaises ont annoncé la mort de six personnes.
De puissants séismes ont frappé, lundi 1er janvier, le centre du Japon, causant d'importants dommages et entraînant un tsunami de plus d'un mètre de haut par endroits, tandis que la population des zones concernées avait été priée d'évacuer vers des hauteurs.
Le bilan humain provisoire est monté à au moins six morts, a déclaré mardi à l'Agence France-Presse (AFP) un responsable de la police locale.
L'Agence météorologique japonaise (JMA) a comptabilisé plus de 50 séismes de magnitude égale ou supérieure à 3,2 en l'espace de quatre heures dans la péninsule de Noto, dans le nord du département d'Ishikawa, qui borde la mer du Japon.
Le plus important d'entre eux est survenu à 16 h 10 (7 h 10 GMT) à la pointe nord-est de la péninsule. Initialement annoncé à 7,4, sa magnitude a rapidement été révisée à la hausse : 7,5 selon l'Institut de géophysique américain USGS, 7,6 selon la JMA. Cette secousse a été ressentie jusqu'à Tokyo, située à plus de 300 km à vol d'oiseau de Noto.
An eyewitness captured scenes at a train station in Japan's Kanazawa city after a massive earthquake hit central Japan https://t.co/lenuYo5m8O pic.twitter.com/i44XaSGpj1
— Reuters (@Reuters) January 1, 2024"Je n'ai jamais connu ça auparavant, c'était tellement effrayant. Je suis tout de suite sorti (de la maison, NDLR) mais le sol tremblait", a déclaré un homme âgé à la chaîne NHK.
Une alerte au tsunami a été aussitôt déclenchée par la JMA, avertissant initialement que des vagues allant jusqu'à cinq mètres de haut étaient à craindre. L'agence a abaissé plus tard ce niveau maximum théorique à trois mètres.
A massive earthquake has struck Ishikawa Prefecture, central Japan. A tsunami warning has been issued for Niigata, Toyama, Ishikawa prefectures of the Japan Sea side of the country. People in these area must evacuate immediately.https://t.co/bZpiKm8wIN pic.twitter.com/hl9ERDhF8C
— NHK WORLD News (@NHKWORLD_News) January 1, 2024Cependant ce scénario du pire ne s'est pas matérialisé : les plus importantes vagues de tsunami, mesurées dans le port de Wajima, dans la péninsule de Noto, ont atteint 1,2 mètre de haut.
La menace de tsunami est "largement écartée", estimait en fin de journée lundi le Centre d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique (PTWC), une agence américaine basée à Hawaï.
![Le Japon endeuillé après une série de séismes Le Japon endeuillé après une série de séismes](/data/posts/2024/02/15/1708005243_Le-Japon-endeuille-apres-une-serie-de-seismes_1.jpg)
Les dégâts causés directement par les séismes étaient plus importants, en particulier sur des maisons anciennes, généralement bâties en bois.
Les États-Unis se sont dits prêts à fournir "toute aide nécessaire" après cette série de séismes, a affirmé le président américain Joe Biden dans un communiqué, rappelant que le Japon et les États-Unis étaient "de proches alliés".
Le Japon peut "compter sur le soutien et l'aide de la France", a affirmé le président français Emmanuel Macron, qui a exprimé sa "solidarité avec le Japon qui doit surmonter les conséquences de forts séismes" sur X.
Solidarité avec le Japon qui doit surmonter les conséquences de forts séismes.
Nous partageons l'immense douleur des familles des victimes.
Cher @kishida230, tu peux compter sur le soutien et l'aide de la France.
Le porte-parole du gouvernement, Yoshimasa Hayashi, a dit avoir eu connaissance de "six cas" de personnes se trouvant dans des bâtiments effondrés dans le département d'Ishikawa.
Des images de la télévision japonaise montraient par ailleurs un important incendie dévastant plusieurs bâtiments à Wajima.
Sur une vidéo postée sur le réseau social X, on pouvait voir des maisons anciennes en bois effondrées. "C'est le district Matsunami de Noto. Nous sommes dans une situation horrible. S'il vous plaît, venez nous aider. Ma ville est dans une situation horrible", implore une personne dans cette vidéo.
D'autres images de la télévision japonaise montraient des personnes évacuées attendant dehors dans le froid, certaines se couvrant d'épaisses couvertures, d'autres tenant des enfants dans les bras.
Video of the aftermath of the earthquake that just hit Japan's Noto peninsula, shared by someone who works for the Matsunami Sake brewery: pic.twitter.com/MyZYCfH444
— Jeffrey J. Hall 🇯🇵🇺🇸 (@mrjeffu) January 1, 2024Des villes de l'Extrême-Orient russe, dont Vladivostok, ont à leur tour émis lundi une "alerte" face à un possible risque de tsunami, mais sans procéder à des évacuations à ce stade.
Environ 33 500 foyers ont été privés d'électricité dans les trois départements japonais d'Ishikawa, Toyama et Niigata, tous situés au bord de la mer du Japon, selon des fournisseurs locaux d'électricité.
Plusieurs autoroutes proches des épicentres ont été fermées à la circulation et le trafic des trains à grande vitesse (Shinkansen) entre Tokyo et Ishikawa était également interrompu, a annoncé Japan Railways.
Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l'un des pays où les séismes sont les plus fréquents au monde.
L'archipel applique en conséquence des normes de construction extrêmement strictes, de sorte que les bâtiments résistent généralement à de puissants séismes, et les habitants sont rompus à ce genre de situations auxquelles ils se préparent régulièrement.
Mais le Japon est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d'un tsunami géant en mars 2011 sur les côtes nord-est du pays, une catastrophe qui a fait quelque 20 000 morts et disparus.
Ce désastre avait aussi entraîné l'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986.
"Aucune anomalie" n'a été détectée pour l'heure dans les centrales nucléaires les plus proches des séismes survenus lundi, y compris dans celle de Shika précisément située dans le département d'Ishikawa, selon l'autorité japonaise de sûreté nucléaire (NRA).
Avec AFP