
À la une de la presse, ce jeudi 21 septembre, la victoire-éclair de l’Azerbaïdjan sur les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh. L'offensive a fait au moins 200 morts et 400 blessés, selon les séparatistes. La proposition de l'UE de renouveler, pour dix ans, l'autorisation du glyphosate. La mobilisation, parfois violente, en Belgique, de groupes d’opposants à l’éducation à la vie sexuelle au collège. Et l’épineuse question de la révérence à faire, ou non, au souverain britannique.
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À la une de la presse, la victoire-éclair de l’Azerbaïdjan sur les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh. Le quotidien français La Croix annonce "la chute du Haut-Karabakh". À la une, une photo prise à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, d’un habitant accrochant un drapeau en soutien à l’offensive de son pays. Sur ce cliché, on aperçoit une enseigne indiquant "Istanbul" – un indice des liens entre l’Azerbaïdjan et la Turquie, dont le président, Recep Tayip Erdogan, soutient l’opération militaire de Bakou, tout en proposant sa médiation avec l’Arménie. Le Figaro s’alarme voir les 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh "à la merci de l’Azerbaïdjan" et de son projet de "réintégration" de l’enclave. Pour le journal, "la "victoire" de l’Azerbaïdjan résulte d’une somme d’abandons et de trahisons envers l’Artsakh", le nom arménien du Haut-Karabakh. Abandon et trahison "du "juge de paix" russe, censé s’interposer depuis 2020, mais qui n’a jamais bougé contre Bakou. De l’Arménie du Premier ministre Nikol Pachinian, qui n’a pas reconnu (son) indépendance et a exclu de se porter à son secours. Et abandon et trahison, enfin, des Occidentaux, dont les déclarations de solidarité n’ont jamais été que des paroles en l’air".
À la une aussi, ce matin, la proposition de la Commission européenne de renouveler, pour dix ans, l'autorisation du glyphosate, un herbicide controversé, dans l’UE. Les Échos parlent d’une "proposition choc", et d’un "débat impossible" autour du pesticide le plus vendu au monde et le plus utilisé par les agriculteurs européens. Alors que la nouvelle réglementation européenne doit être décidée le mois prochain, la proposition de Bruxelles suit les préconisations de l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, qui estime que l’herbicide "ne pose pas de risque majeur pour la santé humaine". Pour Laurence Huc, toxicologue, interrogée par Mediapart, cette évaluation ne correspond toutefois à "aucun canon scientifique". Selon cette spécialiste des pesticides, qui rappelle "les enjeux financiers importants" du glyphosate, 75 % des études concluent à un effet génotoxique du glyphosate, c’est-à-dire à des altérations de l’ADN pouvant induire des cancers, sous la forme commercialisée du Roundup, l’herbicide de Bayer Monsanto.
Toujours à la rubrique "agriculture et enjeux financiers", L’Humanité dénonce l’exploitation et les conditions de travail et d’hébergement sordides de travailleurs sans papiers, Maliens notamment, dans la Marne, dans le vignoble champenois – là où est produit le célèbre champagne. Un univers très loin de la fête, et des paillettes, où l’un de ces travailleurs dit avoir été envoyé travailler le ventre vide, obligé d’attendre jusqu’à 13 heures pour se faire servir un sandwich avarié. Une enquête préliminaire pour "traite d’êtres humains" vient d’être ouverte. D’après L’Huma, une précédente affaire de cette nature avait déjà donné lieu à un procès retentissant à Reims, en 2020.
Un mot, également, de la mobilisation, parfois violente, en Belgique, de groupes d’opposants à l’éducation à la vie sexuelle au collège. Libération raconte comment le vote d’un décret, au début du mois, en Wallonie, obligeant les élèves à suivre des cours sur la vie relationnelle, affective et sexuelle, appelés "Evras", a mis le feu aux poudres – au sens propre comme au figuré, puisque huit établissements ont été vandalisés ou incendiés, depuis. D’après Libé, ces "anti-Evras" forment une "galaxie hétéroclite" d’intégristes musulmans et catholiques, de complotistes et d’identitaires. Ces groupes mènent une "campagne de désinformation" tous azimuts, assurant par exemple, à tort, que ce programme a pour but d’enseigner la masturbation dès l’âge de cinq ans, ou de montrer des films pornographiques aux enfants, dès neuf ans. Le Vif, magazine belge, évoque l’émergence d’un supposé "islamo-droitisme", et "la mobilisation de franges apparemment opposées de la société" – l’union, effectivement hétéroclite, de "tee-shirts et écharpes identitaires, de voiles islamiques, de quelques gilets jaunes, de trainings du Galatasaray, le fameux club de foot d’Istanbul et de vestons en velours beige".
De son côté, la presse britannique revient à la fois sur la décision, très critiquée, du Premier ministre Rishi Sunak de mettre un coup de frein à la transition écologique, à cause des difficultés économiques, mais aussi, of course, sur "THE diner" : le dîner d’État, mercredi soir, à Versailles, le faste de la réception offerte à Charles et Camilla – dont le collier de saphirs qu’elle arborait coûte vraiment très cher, d’après The Daily Telegraph, qui s’est mis au franglais pour l’occasion, et se réjouit de "l’entente most cordiale" affichée. Mais la question la plus débattue n’est PAS le prix du collier de la reine, mais le fait que le couple présidentiel n’a pas fait la révérence au couple royal. Emmanuel et Brigitte Macron ont-ils enfreint le protocole ? Oh my God! Et de manière plus générale, que faire lorsque l’on croise le roi d’Angleterre? Le Figaro Madame, est là pour nous affranchir : officiellement, "il n’y a pas de code de conduite obligatoire", simplement quelques règles et formules de courtoisie de rigueur. D’après la tradition, pour saluer le roi d'Angleterre, les hommes doivent seulement incliner légèrement la tête vers le bas. Et les femmes peuvent réaliser, quant à elles, une révérence, consistant en une brève génuflexion, le pied droit derrière le talon gauche, et la tête inclinée vers le bas. Mais une poignée de mains peut suffire, puisque la révérence n'est pas obligatoire. Dans ce cas-là, attention ! C’est à Charles III de vous tendre la main, pas l'inverse. Aucun faux pas donc, pour Brigitte Macron. En revanche, qui a touché à plusieurs reprises le bras de Charles III sans lui demander la permission. Shocking !
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